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« J'ai finiiiii !!! »

J'ai terminé de corriger ces derniers exercices de…de merde, oui !!! Enfin !!! Je suis libre !!!... à 3 heures du matin... Super... Ce n’est pas comme si j'avais l'intention de sortir à la seconde près où je terminais...

Bon... Autant aller dormir : je demanderai à Rachel pour sortir demain…

***

Je me réveille au son d'une notification : un message. Je ronchonne dans mon coin : il est 9h... Je regarde l'expéditeur. Georges. Je me redresse à la vitesse de la lumière.

"Hey !! Comment ça va depuis le temps ? J'ai du temps libre aujourd'hui : tu veux sortir ?"

Je réponds à l'affirmative : je lui demande à nous retrouver au parc habituel dans une petite demie heure.

Je saute de mon lit et vais me préparer rapidement. 10 minutes plus tard, j'ai terminé.

Je sors de chez moi et rejoins le parc à grandes enjambées.

Il est déjà là. Je me précipite vers lui et lui saute dessus en criant :

« Tu es vivant, putain !!! »

Il m’accueille à bras ouverts :

« Cette vulgarité, s’il te plaît !

_ Oups, c’est la joie de te revoir en vie, désolée !

_ Tu avais peur que je meure ?

_ Un peu, ouais : je sais que les révisions c’est mortel !

_ …c’était nul.

_ Merci~.

_ De rien. Tu veux faire quoi aujourd’hui ?

_ Rien de particulier, et toi ?

_ On va au cinéma ? Ils passent une rediffusion du premier Seigneur des Anneaux…

_ Pardon ?! J’étais pas au courant !!

_ …je vais prendre ça pour un oui.

_ Bien sûr que oui !!! »

La séance est un magnifique plaisir : ça faisait un moment que j’avais pas revu ce film, et ça fait un bien fou de le voir sur grand écran.

« Merci pour l’idée, vraiment !

_ Je t’en prie : merci de m’avoir accompagné !

_ Au plaisir ! »

***

La fin de la journée passe malheureusement trop rapidement. Nous sommes chez moi en l’espace de quelques heures passées ensemble. Je suis triste…

Nous discutons le reste de l’après-midi autour d’un « bon » chocolat chaud (selon le compliment de Rachel), puis passons la soirée comme à notre habitude : parler de tout et de n’importe quoi devant un film. J’apprécie tellement ces moments…

Peu avant minuit, Rachel reçoit un message qui transforme entièrement l’ambiance. Son air devient sombre lorsqu’elle me dit :

« Georges ?

_ Ouaip ?

_ Je pense qu’on va pas pouvoir se voir pendant un moment… Désolée…

_ …je peux savoir la raison ?

_ Tu peux, mais je peux pas te répondre… Désolée. Merci pour aujourd’hui, c’était vraiment cool ! Je t’appelle quand j’aurais réglé ce… problème. A plus ! »

Et elle est partie…

***

Je sors de chez Georges et appelle mon amie pour l’informer que je serai là au plus vite.

10 minutes plus tard, je suis au QG, prête, autant mentalement que physiquement : je connais la nature de ma venue.

« Qui ?

_... Octave. »

Ces connards me connaissent bien : ils s'en prennent directement à mon entourage. Je vais les défoncer...

« Ils ont donné une adresse ?

_Ouais. Mais ils veulent que tu t'y rendes seule.

_Et ?

_ Je suis pas d'accord : je t'accompagne.

_ Pas seulement toi : on y va tous.

_ ...Okay. »

Je m'adresse aux personnes regroupées autour de nous :

« On part dans 2 minutes. Prenez de quoi vous battre et on se tire. »

Ils acquiescent en silence et vont chercher leur matos.

On part en direction de l'adresse donnée dès que tous les membres sont prêts. J'ai les poings qui tremblent de rage et d'impatience...

Arrivée, je pénètre dans le bâtiment avec Johanna et Thomas, mes meilleurs équipiers en matière de baston. On laisse les autres se disperser autour du bâtiment et de l'entrée.

Ces connards sont là avec Octave... en très piteux état. Il est pieds et mains liés, allongé dans son sang, au sol... Je vais les défoncer !

« C'est ça que t'appelle être seule ?

_ Tu croyais vraiment que j'allais laisser vous en sortir comme ça ?

_ T’l'as bien fait la dernière fois. Mais p’t-être que la personne précédente était plus importante à tes yeux pour t’sacrifier seule ?

_ Ta. Gueule. J'ai fait l'erreur une fois, je recommencerai pas.

_ Pourtant t'as encore merdé. »

Alors que je m’apprête à répliquer, il écrase violemment le dos de mon ami étendu sur le sol. J'entends seulement son cri de douleur… Mon premier coup l'atteint alors qu'il se prépare à le frapper une seconde fois.

À partir de cet instant, plus rien d’autre ne compte pour moi que de le frapper le plus fort possible, un nombre maximum de fois. Je ne vois plus rien d'autre que son corps qui encaisse mes coups de plus en plus nombreux. Je n'entends plus que ma respiration enragée qui résonne dans mes oreilles.

Je frappe sans discontinuer jusqu'à ce que ce salopard finisse au sol, inconscient.

Je relève alors les yeux vers le champ de bataille autour de moi. Tous ces connards sont au sol, entièrement vaincus par mes acolytes. Merci les amis…

Je relève alors Octave avec toutes les précautions possibles pour éviter de le blesser plus qu'il ne l'est déjà. Il est salement amoché : son nez est cassé et son arcade gauche pisse le sang. Il est dans les vapes...

Je balance un dernier coup de pied au corps de ce salaud de Seven avant de partir.

Nos équipiers sont toujours à la même place : aucun incident à signaler. On rentre.

Octave met quelques jours à se remettre de ses blessures. Faut dire que ces connards l'ont pas raté : un visage défoncé, trois côtes fêlées, un poignet cassé et une sensibilité extrême... Je peux même plus le toucher sans le prévenir avant : il est effrayé si je le fais. Ce qui me fait penser qu'il s'est pas seulement fait frappé... Il a déjà eu des blessures similaires, mais jamais de réactions pareilles.

Ça me met encore plus en rage : ces connards... J'aurais dû les balancer aux flics (et échouer dans un éventuel procès, grâce à cette chose appelée corruption…) !

La sonnerie de la porte me sort de ma transe. Je vais ouvrir : Johanna.

« Comment il va ?

_ ...

_ J'avoue c'était une question conne. Bref. Je peux entrer ? »

Je la laisse pénétrer dans mon appart, la débarrasse de son manteau pendant qu'elle se déchausse. Elle va ensuite au chevet d'Octave.

Je vais me faire du café dans la cuisine. Je leur laisse un peu d'intimité : on est peut-être trois meilleurs potes, mais on a besoin de temps deux à deux parfois.

Je m'attarde dans la cuisine, bois un café en surfant sur les réseaux. Rien d'intéressant. Pas même du côté d'Augustin. Bizarre, lui qui est toujours en train de poster des conneries... À croire qu'aujourd'hui rien n'est drôle.

Je tombe alors sur un post de Georges :

« Révisions terminées mais temps libre inutile... Ma joie est devenue déception »

Un j'aime accompagné d'un commentaire d'Augustin :

« L'espoir fait vivre : persévère !! »

J'aime le post et le commentaire avant de mettre mon portable en veille. Je prends la cafetière encore chaude et l'emmène au salon avec deux tasses.

Octave et Johanna parlent doucement entre eux. Je dépose la cafetière et les tasses avec le plus de discrétion sur la table basse, sers le café, puis m'installe au sol, le dos contre le canapé.

Je reste au sol, dans mes pensées jusqu'à ce que Johanna me demande si elle peut rester ce soir. On passe la soirée à trois. Tout se déroule doucement comme si on vivait au ralenti, comme si le temps voulait nous laisser un peu de répit... Avant une tempête.

***

Je n'ai pas quitté mon appartement depuis des jours. Je dois bouger, me motiver à aller faire des courses avant de mourir de faim, mais je n'y arrive pas : l'annonce de son absence prolongée et mon immense déception m'ont enlevés toute vitalité...

J'avais tellement hâte de passer du temps avec elle, et une fois de plus, elle me laisse en plan... Je devrais lui demander des explications un jour : ce n'est pas rare qu'elle s'absente "quelques temps"...

***

Je reçois un appel de Georges une semaine après l’avoir laissé tombé. Je laisse sonner : je n’ai pas le courage de décrocher. Je lui répondrais quoi en vrai ? Que je me suis fighter avec le putain de connard qui m’a envoyée à l’hosto parce qu’il a enlevé mon meilleur ami pour me faire payer ce que j’ai fait subir à sa gueule la dernière fois ? Non, j’ai pas envie de lui dire ça. J’ai pas envie de lui dire la vérité. Et j’ai pas non plus envie de lui mentir… Compliqué, je sais…

Octave me sort de mes divagations :

« Je rentre chez moi, je veux pas t’embêter plus longtemps.

_ Tu m’embêteras jamais, tu sais ?

_ Mouais.

_ Ahah ! Okay, rentre bien : envoie-moi un message quand t’es chez toi.

_ Okay. Encore merci pour tes soins.

_ T’inquiète : c’est la moindre des choses que je pouvais faire… »

C’est pas comme si c’était de ma faute s’il s’était fait défoncer par ce connard de Seven… Octave lit dans mes pensées :

« C’est pas de ta faute si ce mec est un putain d’enfant de ses morts, tu sais ? Je t’en veux pas, et je t’en voudrais jamais pour ça, donc culpabilise pas s’il-te-plaît, sinon, moi aussi je vais culpabiliser de t’avoir fait rater tes retrouvailles.

_ Pardon ?

_ J’ai vu le post de Georges. Tu devrais aller le voir, et peut être même lui expliquer un peu tout…

_ Comme ? Le Clan ? Et tu crois qu’il va me croire ? Tu crois qu’il va rester pote avec moi si je lui raconte tout depuis le début ?

_ Oui. Je le connais depuis bientôt 1 an, et je sais qu’il te croira, alors fait moi confiance et avoue tout. Appelle même Augustin : il a aussi le droit de savoir.

_ …Je vais y réfléchir…

_ Non. Ca fait une semaine que tu réfléchies, alors agis maintenant ! Okay ?

_ …d’accord : j’irai les voir aujourd’hui.

_ Promis ?

_ Promis.

_ Okay, je m’en vais alors ! A plus !

_ A plus… »

Il part en fermant la porte derrière lui… Sympa…

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