EXPLICATIONS

4 minutes de lecture

Ce visage dénué de sentiments adressé à une mère en pleurs, ne quitte pas mes pensées. Je ne l'avais jamais vu ainsi... Je ne veux plus jamais le revoir ainsi.

***

Nous sommes rentrés chez moi. J'ai finalement lâché la main douce et réconfortante de Rachel pour préparer le repas de midi : j'ai besoin de m'occuper l'esprit.

La journée passe miraculeusement vite : ces deux-là changent tout. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur la matinée : nous passons la journée à jouer à divers jeux-vidéos et de société. Puis, le soir arrive... Je ne veux pas rester seul...

« T'inquiète Georges, on reste pour la nuit.

_ Merci... »

Nous passons la soirée à regarder des films. Ça nous change des soirées habituelles, pendant lesquelles on parle des heures entières. Je n'ai pas envie de parler, pas ce soir. Mais demain je le ferai, je leur dirai tout.

***

Augustin et moi passons la nuit chez Georges : il a besoin de nous pour traverser cette période. Pas seulement aujourd'hui, mais aussi les jours à venir. Je suis en vacances pour une semaine : je compte la passer avec lui.

Le lendemain, nous sortons afin de passer le temps : pour éviter qu'il se morfonde enfermé dans son appartement.

Nous ne pouvons pas guérir ses blessures internes, mais nous pouvons au moins l'aider à le faire. Même si cela peut être long, il faut que cela se fasse.

Je suis donc extrêmement surprise de le voir prendre la parole seulement trois jours après ses adieux :

« Merci de prendre autant soin de moi, je vous suis entièrement reconnaissant. Il y a quelque chose que je dois faire pour en terminer avec tout ça : j'ai une promesse à tenir.

_ Tu n'es pas obligé...

_ Une promesse est une promesse.

_ ...

_ Je suis né à la Capitale... »

***

Un couple qui a un enfant après des années de vie commune et de mariage. Tout à fait normal. Mais diriger un groupe de brigands n'est pas commun : aucun enfant ne devrait naître entouré par la violence. Surtout pas dans la violence des guerres de clans. Aucun enfant ne devrait connaître la violence de ses parents.

La plus tendre enfance du petit être s'est déroulée pour le mieux : des parents présents, attentifs, aimant... stables. Puis la guerre a été déclarée. Il avait 5 ans. Son père a été tué devant ses yeux : il a vu le combat des chefs. Il a vu la violence de son père. Sa violence pour vivre. Mais il a finalement perdu : ses ennemis sont morts... lui aussi.

Ça a été le début de la fin. Sa mère, maintenant à la tête du clan, a ordonnée l'extermination des sous-hommes de ceux qui avaient tué son mari. Sans chef, désordonnés, ils se sont tous fait massacrer. Dans tout le quartier. Dans toutes les rues et ruelles. Dans toutes les maisons, même dans la sienne. Les cadavres étaient partout. Trainés devant sa mère. Ils s'entassaient dans le magnifique jardin de la maison.

Sa mère est devenue fragile. Instable. Uniquement tournée vers le passé, vers son mari décédé. Elle a oublié son fils, elle ne voyait en lui qu'une part de son mari. Elle l'a battue pour cette ressemblance. Puis, finalement, elle l'a abandonné.

C'est sa grand-mère qui l'a retrouvé dans la rue. En train de faire les ordures. Elle l'a pris sous son aile. Elle l'a protégée et l'a fait quitter la ville. Elle l'a installé plus loin dans un coin tranquille. Elle l'a élevé ; l'a mis à l'école ; lui a fait connaître Augustin. Elle les as vus grandir. Puis elle est morte lorsqu'elle a vu qu'ils seraient toujours ensemble. En sécurité.

« ...c'était il y a quelques mois. C'est ce jour-là que tu m'as trouvé dans cette ruelle. Je me suis perdu dans la ville après son enterrement. Je pensais me laisser mourir quand ils m'ont attaqué, mais j'ai lutté pour survivre. Comme mon père. Et puis, tu es apparue. Tu m'as donné envie de continuer à vivre. Et je ne te remercierais jamais assez pour ça. »

Un court silence s'installe pendant lequel il ne me quitte pas des yeux. Son regard est captivant... Augustin prend la parole :

« Et moi dans l'histoire ? »

Georges se contente de rire en ajoutant un sincère 'merci'. Je le remercie à mon tour pour son récit. Il se contente d'acquiescer.

Nous passons la nuit chez lui. Je m'endors en repensant à son récit. Je comprends maintenant sa réticence à revoir sa mère... Je lui suis reconnaissante de m'avoir tout raconté.

Le lendemain signe le retour à mes obligations : mon gang et mon travail.

Je quitte mes amis en début d'après-midi pour aller travailler. Je suis à temps plein pour toute la durée des vacances ; je suis d'après-midi et de matinée aujourd'hui et demain.

Ça m'arrange : je dois superviser et participer à l'échange demain midi. Je rejoins le QG afin de conclure nos derniers préparatifs. Je sens que cet échange va renforcer les liens entre nos deux équipes.

***

« Je suis content que tu lui aies tout dit.

_ J'avais promis. Ca va me permettre de passer à autre chose. J'ai des projets.

_ Quoi comme projets ?

_ C'est une surprise.

_...j'espère qu'on n'aura pas les mêmes. »


***

Hey !! Comment allez vous depuis le temps ? :')

Je n'avais publié aucun chapitre de RDE depuis le mois de juillet... du coup 3 updates pour m'excuser un peu...

Ce n'était pas l'envie qui me manquait, j'avais rédiger près de 7 chapitres, mais j'avais un peu la flemme de les corriger, donc... 9 mois :')

J'espère que ces chapitres vous plairont : d'autres arriveront bientôt !!

Bisous à vous ~~ :3

BNT

Annotations

Vous aimez lire BurondoNoTako ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0