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Journal,

Je reviens de loin et c'est l'âme en peine, les larmes aux bords des yeux comme la mousse qui se fond dans la bière, que je t'écris. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas ondulé mon corps sur un tissu digne de ce nom afin de laisser mon esprit s'envoler dans des rêves un peu plus louches les uns que les autres. Si tu savais, oh oui toi, ce que j'ai vu dans mon sommeil.

Mes yeux étaient clos, et je me retournais un peu pour changer de position. Le sol était froid, si froid et sentait l'humidité renfermée. La merde et la pisse étaient en note de tête je dirais, plus ou moins subtile, quand on s'y habitue. Un peu comme une vielle cela dis! Donc je dormais, et c'était pas super confortable comme j'étais habituée dans la roulotte, même si je n'ai plus mon lit QUEEN size. Je vaux bien un lit DIVINE size par ailleurs! Donc j’essayais de me mouvoir pour trouver une position dans laquelle j'étais mieux, plus à l'aise. Je me suis révéillée par je ne sais quel malheur pour me retrouver nez à nez avec un rat. J'ai sursautté allongée, je ressemblais à une limace et le rat m'a crié dessus et s'est éclipsé je ne sais où, je n'ai pas eu le temps de le voir parce que j'étais concentrée à couiner sous la stupeur. En même temps il fallait que je m'y attende, ce n'est pas comme si je n'avais pas déjà vécu ça! Peut être même qu'on peut découvrir son "soi" débile pendant le sommeil? Je vais devoir réfléchir à ça un de ses jours, tiens.

Je me frottait le visage et me remettait de mon émotion avant que le garde ne m'entende et ne revienne me voir pour me faire des propositions salaces, un peu comme celle que Grincheux m'a faite un jour "et puis comme vous me les briser constamment, que vous me les gonflez, les couilles, que j'ai besoin maintenant de me les vider... alors on fera d'une pierre deux coups... si je puis dire". Je me calmais doucement, je me tâtais pour vérifier si tout était à sa place. En fait, je me suis revue dans ma cellule y'a quatre jours, quoi.

Là, je ronchonnais et insultait la Suisse et l'Empire en sa globalité, tout en me plaquant contre le mur, parce que sans leur consanguinité rien de tout cela ne serait arrivé. C'est à ce moment là que j'ai sentis des bras m'attraper, des bras qui sortaient du mur pour m'y plaquer, m'y écraser, pour que je le transperce! La pression était si forte que je n'arrivais pas à m'en défaire.

Après c'est le trou noir, je ne suis plus dans ma cellule mais je suis en train de gesticuler sur un truc doré, et doux et je ne vois rien autour de moi à part ce truc là et c'est d'une grande surface qui s'étend à perte de vue. Rien ne semble hostile sauf que je sens que je me fais dessus, parce que ma jupe éponge du liquide... Au point ou j'en suis, je me dis que tant pis, ça finira bien par sécher. Oui mais. J'ai senti la pisse couler le long de mes jambes et remonter en même temps sous ma chemise, j'avais les miches qui s'imbibaient. Rapidement je me suis retrouvée dans une flaque et j'ai sentis que ce n'était pas normal. Je commençait à angoisser, parce que je ne sais pas nager. Afin de vérifier si je n'étais pas en train de me liquéfier en urine, j'ai plongé les lèvres dans la flaque, parce que le niveau montait. Je ne cherche pas d'explication à ça, car Maurice m'a dit d'arrêter de trop réfléchir. Ses conseils sont sages, alors, hein. J'ai goutté ma pisse donc.

Mais ça n'en était pas, c'était de la bière! Un sentiment de joie m'envahissait soudainement, c'était donc ma fin, celle là, celle d'être noyée dans l'alcool, c'était presque parfait. Si je n'avais pas glissé! Une force me tirait par les jambes pour m'éloigner et je serrait les griffes pour m'accrocher. Kriiiiiiiiiiii, le même bruit que la craie sur le tableau qui hérisse les poils. Il faisait tout à coup très chaud, alors humidité plus chaleur c'était l'enfer. Une voix inconnue parlait et m'a dit "Nous nous reverrons, crois-moi. " et je suis tombée sur les genoux, dans ma cellule, je me souviens qu'il y avait du sang sur mes mains et devant moi une couronne d'or et de quelques pierres. Tout de suite j'ai reconnue celle que je me suis achetée pour écouler les écus de mon larcin. J'l'ai attrapée pour la regarder encore et l'examiner rapidement. L'or était rayé! J'étais contrariée et j'ai émis un bruit ignoble surement, qui était un peu fort.

Un grand coup sur la porte à retentit et voilà que je me faisait traiter de tous les noms. "Il a pas bu son lait le p'tit chat?", "Il veut manger ma grosse souris?". C'était raffiné.. Même si je me sentais faite comme un rat j'ai rattrapé ma besace dans l'espoir d'y cacher ma couronne, en tremblant comme une alcoolique en manque. Que je ne suis pas soit dit en passant. Je repoussais ma besace dans mon dos pour ne pas que le garde qui venait d'entrer ai l'idée d'y mettre son nez. Mais bon, ça c'est dans le meilleur des cas, bien entendu. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai du transpirer, à cette partie là de mon rêve, voir cauchemars quand même, parce que je m'revoyais entre ces quatre murs. Heureusement que j'en suis sortie.

Sus aux consanguins! Pays du cervelas rassit!

A ce moment là j'ai "esquivé la fouille" à l'aide d'un accord verbal dirons-nous. Il en a coûté des choses ce bijoux il faut dire, enfin, c'est surtout sentimental. C'est la couronne de la liberté même si ça peut paraître vachement contradictoire présenté comme ça. Bref, c'était horrible mais parfois il faut savoir faire des concessions.

Le rat avait réapparut (je suppose que c'était le même ils se ressemblent tous) et il m'a dis qu'il avait un poil qui irait bien à la Vilaine. Pour sûr qu'en col il aurait été pas mal, je le reconnait! Bon, je me sentais défaillir, je perdais des forces quand j'ai vu le visage de Nomi devant mes yeux, telle une illumination! Bon c'était clair, elle me faisait la tronche et elle n'avait pas besoin de parler pour que je comprenne qu'elle me boudait parce qu'il m'arrive parfois d'être un peu déraisonnable. Son regard était perçant, à tendance psychotique je dirais, hypnotisant, et c'est ce qui m'a sortie de mon sommeil.

J'ai regardé tout autour de moi et je suis restée bloquée un petit temps à mon réveil, en serrant les draps. Je n'ai pas encore eu de couverture en hermine, peut être qu'avec mon lit DIVINE size j'en aurait une (ceci est un message subliminal), mais je me sens bien malgré tout même si un bon débarbouillage ne serait pas de refus, là. Je suis en sécurité, en confort confortable, et j'ai toujours mon précieux, héhé!

Je dois trouver de quoi me mettre sous la dent.
Tender love.

24.05.1464

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