Écrire pour me soulager, partager, pour comprendre, prendre, rendre, tendre vers le monde. Besoin d’écrire mais rien ne sort de ma plume, de mon clavier, de mon stylo.
Écrire les joies familiales, les difficultés scolaires, moi, les colères citoyennes, le manque d’argent, les gens qui m’font du bien, les hommes, les femmes et même les autres, mon passé, le racisme, le froid, le bonheur...
Trop d’idées à explorer, d’injustices à crier, de sentiments à trier, de paysages à décrire, de portraits à tirer. Trop qui se bousculent, s’entrelacent, se piétinent, qui fusent, apparaissent, disparaissent, trop pour une si petite mine, et rien ne sort.
Écrire pour vivre, survivre parfois.
Je trie, je prie, j'écris, décris, crie les mots, mes maux, les maux mondiaux.
Écrire. Encore, recommencer, rayer, ré-écrire. Recommencer encore. Des listes de mots, de rimes, d’assonances et d’allitérations, d’aliénation surtout. Je pense à mon texte jour et nuit, me réveille pour écrire deux mots, que le lendemain je déchire.
Écrire les autres ou moi, les autres et moi, les autres autour de moi, les autres en moi, juste écrire les autres, juste moi. Écrire pour moi, pour les autres, pour les autres comme moi ou moi comme les autres.
Écrire pour être lue et appréciée, c’est la difficulté. Mes mots sonnent creux, et mon rythme est moyen. Je me compare : poètes, chanteurs, tous font mieux, alors pourquoi continuer ?
Aujourd’hui n’est pas parfait, c’est un fait et faisons avec.
Je vous livre ces quelques lignes, une page maladroite sans rien dire d’autre que j’ai trop à dire, ainsi je me guéris de l’exigence de l’excellence.