Textes courts partie IV

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Et je vais fumer. Fumer pour oublier. Oublier que ma vie n’a plus aucun intérêt. Oublier les litres d’alcool que j’ai pu avaler, oublier que merde, pourquoi ? Qu’est ce que je fous là ? C’est pas ma place, tu comprends ça ? Je ne me sens pas à l’aise, c’est pas fait pour moi, ce monde ne m’aime pas. C’est compliqué à dire mais bordel je veux plus. Je veux plus de tout ça. Je crois que c’est trop tard. Alors merci. Merci de m’avoir aidé, mais ça sert à rien d’essayer de me sauver. Cette fois, c’est terminé.

Et j’essaie je te jure, j’y met toute mon âme mais j’y arrive pas. c’est encré en moi et ça reste puis ça me démolit petit à petit, jour après jour. Je me dis qu’avec le temps ça passera, je me rend compte que tout ce qui se passe au final, c’est la vie.

Est ce qu’ils ont fini par vous abandonner ?

Je continue d’écrire, les soirs les plus durs, je pleure des larmes que je n’ai même plus. J’ai l’impression de me prendre un mur.

Je veux être là. Je veux être là quand tes sourires feront tomber d’autres coeurs, quand tes rires se confondront plus à la douleur. Je veux être là quand l’Homme connaîtra l’enfer de ses pêchés, quand il se rendra compte qu’il a été son propre meurtrier. Paralysée par mes propres souvenirs, je sais que je ne vais pas tenir. J’ai peur de ces histoires qui saccagent mon coeur, de ces images qui m’empêchent l’accès au bonheur. J’ai peur des ombres comme de mes démons. Et si je ne tenais pas toute une vie ? Et si je finissais par me lâcher en plein vol, et si je venais à m’écraser au sol ?

J’attends que le monde finisse de me tuer.

J’ai pas peur d’atteindre le fond, j’y suis depuis longtemps déjà.

Il y a parfois des chutes auxquelles on ne survit pas.

Une bouteille et une clope à la main, à quoi bon continuer ? De toute façon y’a plus d’humanité. Il s’est suicidé en voyant ce qu’est devenue la société. Plus rien n’existe, y’a plus que le vide. Le monde ? Il s’est enfermé dans une sorte de bulle qui ne veut plus exploser. Nous, on fume pour croire au destin. Nous, on boit pour s’oublier, oublier qu’ils ont tout gâché.

Ma lame sous la langue finira par cracher sa détresse, des cendres et du sang sous les paupières, un fracas harmonieux lie mon poing et mon coeur, ma rétine demeure un trou noir dans lequel se dispersent mes promesses. L’air se fait bitume. Quand s’enclenche la détente, un acouphène marque le trépas de mon ère.

Des blessures qui seront toujours là, des souvenirs que l’on n’oubliera pas.

J’aurais aimé t’avoir dit des paroles tellement puissantes qu’elles t’auraient fait rester.

Et depuis ce jour là, c’est le chaos dans ma tête. Je te revois dans chacun de ces coins, à chaque coin de rue aussi. Il suffit d’un sourire furtif d’un passant, du bruit de la pluie sur le toit, d’une mélodie pour que tout s’écroule. Je replonge à chaque fois dans cet océan de regrets et de remords qui se déverse sur mes joues, chaque soir, lorsque la présence de mes démons devient trop noire et la tienne trop transparente.

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