Prologue-23/04/21

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MARCEL

La lumière du soleil me pique les yeux. Mes paupières s’ouvrent petit à petit. Je retourne mon ventre vers le haut et j’écoute. Le chant des oiseaux provenant de l’extérieur. Le réveil sonne. Mes oreilles n’apprécient pas trop ce son désagréable, poussant à se lever du lit. Je l’éteins et je défais ma couverture.

Je me souviens qu’aujourd’hui, je rentre à la fac. Tous les vendredis, en présentiel. Sauf pendant les vacances. Malgré le contexte actuel de la pandémie et le confinement mis en place récemment, ma fac a pu nous organiser une journée de présentiel par semaine, à effectif réduit.

Ça faisait des mois que nous étions enfermés, devant notre ordinateur, à faire les cours en ligne, en visio. La solitude que ça nous faisait ressentir, l’étouffement de rester chez soi toute la journée, la panique du déroulement des partiels en ligne. C’était très compliqué pour nous tous.

Je prends une douche rapidement. L’eau qui coule sur ma peau, me réveille. Je m’habille, pas en jogging cette fois. Je souris, car je suis heureux de retrouver le bâtiment de ma fac, après tant de mois. Même si j’ai à peine mis le pied dedans, je sais que ce retour me fera autant de bien à moi qu’aux autres.

En prenant mon petit-déjeuner, je repense à des amis, qui n’ont pas la chance de rentrer à leur fac, ou leur Lycée. Toutes les fac n’autorisent pas les étudiants à venir en présentiel une fois par semaine.

Je me dépêche de finir ma tartine, et je file en enfilant mon sweat rouge.

Dans les couloirs de mon étage, devant l’ascenseur, dans les escaliers, je ne vois et n’entends personne. Sauf sur le parking, j’aperçois la concierge que je salue de loin, avant de marcher plus rapidement jusqu’à l’arrêt.

J’arrive un peu avant l’arrivée de mon bus. Je monte à l’intérieur une fois qu’il est là. Des parfums de mes années collège me remontent jusqu’à mes narines. La légère odeur de transpiration, les parfums de fleurs s’évanouissant dans la masse de passager. La seule différence avec cette époque, les masques.

Mon bus arrive un peu plus tard, et je descends aussitôt. Je me dirige avec un petit sourire en coin, vers ce gigantesque bâtiment que j’ai vu si rarement. Je passe devant les énormes salles des Cours Magistraux. Et puis j’arrive devant ma salle de Travaux Dirigé. Je suis en troisième année de licence de droit, qui ne m’a jamais lassé une seule fois. Si j’obtiens ma licence, j’accéderai à un master en droit.

En entrant, je retrouve ces salles à la collégienne (ou à la lycéenne). Je retrouve des camarades de droit, je retrouve le professeur également. Ils m’avaient vraiment manqué.

Le cours est passé plus rapidement qu’en distanciel. Pour moi, les C.M. en visioconférence passent plus rapidement que les T.D. en distanciel.

Je discute avec un petit groupe de gars sympathique, et on se rend compte qu’on a vraiment tous un peu vécu la même galère. Mais le pire, ce sont les potes qui n’avaient plus d’économies, obligés de se réunir aux distributions du Resto du Cœur. On évoque des sujets grave, mais aussi, on se remet à plaisanter comme avant, sur des choses un peu bêtes quand on y prend du recul. Comme avant.

Étrangement, je décide de déjeuner seul, dehors, à l’ombre du soleil. Sous les épais feuillages des grands arbres du parc. En repensant à cette matinée, j’avale petit par petit bout, mon sandwich acheté à une supérette pas loin. Les doux éclats du soleil, me caressent le visage. Les odeurs des arbres, des fleurs, se faufilent entre mes narines.

Cette ambiance, cette sensation de l’herbe qui me grattouille la peau, ces parfums printaniers, … Tout me fait me sentir si bien. Après avoir terminé mon maigre repas, je ne regrette pas d’avoir mangé seul.

Je décide de passer à la Bibliothèque Universitaire pour travailler un peu mes cours, avant de rentrer dans mon appartement. J’y entre et je remarque que je n’y suis pas seul. Certes, comparé à il y a quelque temps, c’était bondé. Mais là, le fait de regarder des étudiants travailler, proches de moi, ça me rend un peu nostalgique.

En étudiant, je me rends compte qu’il faut que je trouve des ressources, pour approfondir un peu plus. Étant dans une bibliothèque, je me lève et me dirige vers les étagères pleines à craquer de livres. Je cherche, je recherche, et puis je trouve ce qu’il me fallait. Je compte retrouver ma place et feuilleter ces bouquins, mais j’entends tout à coup un livre tomber d’une étagère.

Je m’approche de l’ouvrage, et me baisse pour le ramasser. " Historia de España ". Tout à coup, mon esprit divague. Javier. Ce prénom me revient à l’esprit. Je me souviens. Quelle époque de douce violence, l’école primaire. Ces souvenirs, me sont revenu grâce à ce livre ramassé.

Je retourne à ma place pensif, je n’arrive plus à me concentrer sur mon cours de droit européen. Si je devais vous raconter tout ce qu’il m’est arrivé, ce serait beaucoup trop long. Je me souviens, que cette fabuleuse rencontre, commença aux alentours du mois de mai.

Avril 2009. Les souvenirs me remontent, et me font partir de la B.U. pour revenir à cette lointaine époque.

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