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Mer de Chine, quatre ans plus tôt.

Mes pas m’ont guidé vers une toute petite île de la mer de Chine, entre les Philippines et le Vietnam, l’île de Calibangbongan. Dans un petit village de pécheurs, d’à peine une centaine d’âmes, coupé du monde.

Un village qui s’étend entre la forêt et et l’écume des vagues, sur une longue plage de sable blanc, dans la baie d’Emilie. Quelques cabanes de bambous, abritées du vent sous le couvert des arbres. Des gens simples, vivants de la pêche.

C’est là que j’ai découvert l’histoire de « l’homme blanc mélancolique », người da trắng u sầu, ne me demandez pas de prononcer.

En arrivant dans ce village, accompagné d’un interprète, j’ai rencontré le doyen, afin de lui expliquer ma démarche. Je fus étonné de constater qu’il parlait Français. Alors que je lui demandais où il avait apprit ma langue natale, il m’indiqua qu’un homme de ma nationalité séjournait ici depuis quelques années. Il était parti depuis quelques semaines et ils attendaient son retour.

Il m’amena ensuite à une cabane de bambous, légèrement éloignée du village, au bord de la plage. Il me fit pénétrer dans la pièce unique, bien rangée, ne comportant qu’un lit, une table et une chaise. Le sol était couvert de nattes tressées, et une seule fenêtre donnait à l’arrière, sur la forêt.

Il prit sur la table un petit carnet vert qu’il me tendit. Je trouvais à l’intérieur une histoire en français, une sorte de journal intime, et la photo d’une femme d’une trentaine d’année, peut-être un peu plus.

Je suis resté sur cette île plus longtemps que d’habitude. J’y ai bien sur écrit mon reportage, qui a eu un certain succès en France. Mais j’y ai aussi commencé l’écriture de cette histoire, l’histoire d’un homme et d’une femme amoureux l’un de l’autre. Une histoire entre bonheur et tragédie. Un amour impossible, voué dés le début à l’échec et qui a pourtant été vécu comme une bénédiction, un miracle. Ce qui ne devait être qu’une « petite récréation », les propres mots d’Emmanuelle, c’était vite transformé en un amour profond pour deux êtres qui n’arrivaient pas à se quitter, qui échangeaient jour après jours des milliers de mails, de photos, de vidéos. Qui s’appelaient dés qu’ils le pouvaient.

Alors que j’étais en train de me remémorer mon arrivée sur cette île, la sonnerie de mon portable retentit. Emmanuelle.

- Bonsoir, vous avez réfléchit ?

- Si je réfléchis, je ne viendrais pas. Où pouvons-nous nous retrouver.

- A mon hôtel, ça vous conviendrait ?

- C’est où ?

- C’est le Radisson Admiral, sur Queens Quay W. Avez-vous lu le carnet ?

- Je serais là demain à 14h, attendez moi au bar.

Elle a raccroché. Le ton était sec, froid. L’entretien ne serait pas une partie de plaisir.

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