Un portail triste et trop rouillé,

se traine entre deux murs aux briques usées.

Un cadenas déverrouillé,

gît entre les corps des accusés.

Ne soyez pas poule mouillée,

entrez dans les ombres du vieux musée.

Venez prendre vot' dérouillée.

C'est ça, l'silence du vieux musée.

Les tableaux noirs crachent leur douleur

dans la vacuité des ch'mins froissés.

Les sculptures ont si mal au cœur

qu'elles pleurent la mort de leur passé.

L'artiste y contemple la grandeur

de ses plus belles œuvres angoissées

Le vigile appelle au meurtre

des émotions entrelacées.

Une peinture morne et gribouillée,

pendouille derrière une vitre brisée.

T'auras toujours la trouille et

tu partiras pas, griffe la toile usée.

Ne soyez pas poule mouillée,

entrez dans les ombres du vieux musée.

Approchez, v'nez vous agenouiller.

Pleurez dans l'silence du vieux musée !

De souvenirs en vieilles reliques,

parcours les couloirs éperdus !

Des sourires et des larmes épiques,

grimacent au fond des miroirs distordus.

Tout à coup, un monstre maléfique,

émerge des ombres omnipotentes.

Il pulvérise ton corps onirique,

ne t'laisse que des jambes grelottantes.

Toutes tes œuvres se décomposent,

se disloquent dans tes pensées.

C'est ta réalité qui s'interpose.

Tu te languis des ombres du musée.

Tu n'es qu'une poule mouillée,

T'as pas accepté les ombres du musée.

Tu n'as plus le droit de gribouiller.

T'arrives trop tard, les portes sont muselées.