Quand je serai petit,

j'abolirai le harcèlement,

la boule au ventre après les rêves,

la mise en bière des sentiments

et tous ces amis qui me crèvent.

Quand je serai petit,

Je savourerai l'inconscience

d'une mère qui pleure sans le dire,

d'un monde éventré de violences,

et des douleurs voilées de rire.

Quand je serai petit,

Je m'accrocherai à mon frère,

à nos jeux idiots pleins de cœur,

à nos bagarres téméraires

et les tendres bras d'une sœur.

Quand je serai petit,

J'oublierai ton horrible absence,

toutes ces semaines sans te voir,

l'arrière-goût d'indifférence

et l'impression de décevoir.

Mais quand je serai petit

est au futur l'oubli,

car les douleurs encrées

les peurs trop enfouies,

l'absence d'un père aimé,

les larmes d'une mère,

traînent leur carcasse,

inexorable, amère,

et l'avenir s'agace.