Chapitre 4 - Une jeune femme en feu

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La brume matinale s’emparait progressivement des vicissitudes de l’aube dans cette forêt frivole. Ma robe flottait dans le vent salé ; je respirai à pleins poumons, assise sur le vieux puits du hameau, laissant la nature m’envahir pour y trouver l’inspiration.

Je venais de dégoter une formule dont j’étais assez fière. Dix jours de travail sans relâche, en essayant par tâtonnements d’amplifier la portée de certaines tournures grammaticales, en ajoutant des allitérations bien placées et, surtout, en écrivant un texte débordant d’imagination. Tandis que Vincent restait dans la vieille mansarde, je préférais écrire dehors et rentrer tard le soir, emportant avec moi quelques fruits et une bouteille d’eau.

L’encre obsidiennale prodiguait un pouvoir miraculeux. C’était une source de création hallucinante. J’avais déjà créé une formule faisant tomber la pluie sur 5 mètres carrés et une autre alourdissant l’individu ciblé. Je sais : faire tomber la pluie n’avait pas vraiment d’utilité dans ma situation, mais je trouvais ça amusant, d’autant plus que cette formule provenait d’une erreur orthographique ! Ma dernière création, une phrase d’attaque courte, facile à prononcer, fonctionnait comme un gros aimant. Je voulais garder un avantage sur Vincent alors j’inventais des formules à la puissance moins limitée que celle qu’il me conseillait d’écrire. Aujourd’hui, j’entamais la création d’une formule défensive, inspirée par un jeux de rôles que j’aimais beaucoup étant plus jeune.

La brume matinale disparaissait chaque jour vers dix heures, laissant d’habitude place à un soleil radieux. Mais le temps changeait. En se retirant, le brouillard dévoila un ciel grisâtre et menaçant. Le vent se leva brusquement et la lumière déclina sous de gros nuages noirs.  

« L’orage approche », pensai-je en fermant le cahier de formules dans lequel j’inscrivais mes tâtonnements et mes réussites. Je glissai mon précieux encrier dans une petite poche de ma robe. Vincent m’avait remis un stylo à plume original – ingénieuse invention – qui se rechargeait d’encre obsidiennale contenue dans un petit encrier violet.  

Le bruissement des feuilles s’amplifiait et quelques gouttes commencèrent à tomber sur les tuiles. Je me réfugiai promptement dans l'une des bâtisses abandonnées. Assise sur un vieux tabouret, je m’assoupis sous le fin clapotis de la pluie.

Pour lire la suite^^...

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