Violence

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Je t'aime.

Quand elle me l'a dit, j'ai compris deux choses : que je n'étais qu'un fils biologique, que je n'atteindrais jamais le statut du fils d'amour tendrement chéri qu'un père protège en lui disant qu'il l'aime. Je ne suis qu'un fils conçu à la va-vite. Un fils même pas reconnu. Peut-être même pas un fils... Je ne serais alors que le résultat d'une aventure sans lendemain qui a échappé à deux adultes avides de plaisir ou tout simplement inconscients qu'ils ne s'attacheraient pas. Tous les je t'aime du monde aussi sincères soient-ils ne me rassasiront jamais.

Il y a pourtant des je t'aime que je n'ai pas entendu après lesquels je languissais en vain, passivement comme s'ils pouvaient me réparer. J'avais si peur d'être seul que je m'engluais.

Ensuite j'ai saisi que je ne pouvais désormais plus rien exprimer sauf le strict minimum exigé dans tout rapport humain. Pourquoi s'engager ? Alors dans une démagogie impitoyable j'affichais les sentiments les plus exacts, les plus proportionnés, les émotions de circonstance, adaptés à chaque type de situation. J'appliquais à la lettre tout ce que mon cerveau avait pu enregistrer en matière de conventions sociales.

À l'horizon, la solitude me faisait signe de la main.

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