La quête du sens de la vie est innée chez l'homme.

Encore plus chez un enfant dont le filament fragile de l'existence ne demande qu'à se consolider, réclame son élixir fortificateur, son armure protectrice. Au cours de mon développement, j'aurais dû m'appuyer, pour me construire, sur l'observation de mes parents, être nourri de leurs paroles, leur amour, leurs regards complices, leurs silences. J'aurais dû entendre, noyé dans des récits familiaux, ce qui devait faire grandir ma joie de vivre, mon envie de perpétuer cette belle l'histoire. J'aurais dû entendre papa me reprendre, m'encourager à franchir ce petit ruisseau qui me paraissait si large et sentir ses mains - juste ce qu'il faut - sans jamais me porter. J'aurais gagné en confiance. Mais cette quête, devenue brûlante, allait submerger mon esprit vague après vague, année après année.

Chaque nuit avec un visage différent, l'enduit s'épaississait.