Dans le secret des cœurs

2 minutes de lecture

Quand leurs lèvres se rencontrèrent, elles ouvrirent un monde nouveau peuplé de délices, où ils s’engouffrèrent après de brèves négociations, dans ce jeu sensuel propre à la complicité des amoureux. Après avoir traversé les mers sur un divin navire dont les eaux léchaient délicatement la coque, ils posèrent bientôt pied à terre et s’enroulèrent doucereusement dans les herbes luxuriantes du jardin des Héspérides, pays que le ciel avait soigneusement réservé à ces nouveaux dieux. Puis, dans ce palais fleuri, ils se mirent à danser. Ils se laissèrent aller ainsi, encore et encore, tournoyant, mordillant par surprise, se rencontrant, reculant d’un pas, avançant de deux, inventant ensemble, au fil de leur salive, une valse voluptueuse et singulière. Jamais leurs langues n’avaient connu une telle parade. Ce baiser fut si long que le temps lui-même n’aurait pu confesser jusqu’à quel point il s’étira. Gravé dans l’identité de leur âme, ils en garderaient la mémoire jusqu’aux jours derniers.

Pour l’heure, ils s’enlaçaient tranquillement. Mais bientôt ils frémirent de tout leur être, en s’échangeant des mots qui n’appartenaient qu’à eux, dans le creux de l’oreille. Alors, comme le désir montait dans leurs veines, ils se livrèrent à des échanges plus suaves. Ils s’oublièrent en caresses de soie, douces et délicates comme des nuages, en baisers de flammes, en regards profonds où coulent des pluies d’amour et de tendresse. Instant après instant, la passion se fortifiait. Sous sa main, elle sentit l’ardent désir qui brûlait en lui, tandis qu’elle avait le désir charnel de l’accueillir en elle. Il lui confia alors qu’il souhaitait l’honorer, de tout son cœur. Elle répondit par un baiser du ciel, en le déshabillant.

Bientôt ils se retrouvèrent nus, ils s’admirèrent, comme s’ils venaient de découvrir le plus précieux des trésors. Peau contre peau, ils se touchèrent l’un l’autre. Et doucement, tout en plongeant profondément ses yeux dans ceux de sa bien-aimée, il la pénétra. Il commença un tendre va-et-vient en embrassant sa bouche, d’où elle émit de timides gémissements de plaisir. La cadence s’accéléra peu à peu et l’amplitude se fit plus marquée. Leurs corps enchevêtrés ondoyaient sur un rythme primitif et tribal, alternant de profondes secousses, intenses et bestiales, avec des phases plus tendres et langoureuses. Leurs fluides se mêlaient comme on initie un processus alchimique, où chaque subtil mélange engendre une prodigieuse réaction, évoluant dans un renouveau permanent. Ils se donnaient à l’autre sans que rien ne viennent les perturber. Leur souffle ne faisait qu’un. De ce souffle primordial jaillissait, depuis le fond des âges, le souvenir d’une formule magique perdue, dont seul leurs cœurs, liés l’un à l’autre, avaient le secret. Leur chair était née pour ne faire qu’une en cet instant et la Terre frémissait, transfigurée de sceller en son sein pareille idylle céleste.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Aubépine ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0