ALL I GOT

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Lucas

Une expression de haine pure macule le visage de Véronika, ce qui me fait frissonner. Je ne devrais pas être étonné de cet ultime aveu au vu de tout ce que je viens d'entendre. Mais pour une raison que j'ignore, je reste médusé. Le meurtre putain. Cette femme est allée jusqu'au meurtre pour Ley. Par l'interstice de la porte entrouverte, j'observe la demi-sœur de Ley ne sachant trop quoi ressentir. Non que je sois dégoûté par l'acte commis, mais plutôt parce que cette femme me fait peur.

À la regarder au premier abord, elle à l'air d'une femme élégante, distingué et pure. Cependant en l'onbservant d'un peu plus près en dehors de sa blondeur exceptionnelle ; il apparaît que cette beauté magnifique abrite une tueuse redoutable. Comment aider Ley à rester saine d'esprit avec des bagages aussi volumineux ? Puis-je réussir à rendre Ley heureuse ? L'histoire collective de celle dont je suis amoureux commence à prendre des proportions difficiles à ignorer.

Sera-t-elle capable de faire la part des choses lorsqu'elle devra faire face à tout ça ? Je secoue la tête incapable d'y réfléchir avec clairvoyance. Ma mère dit toujours que l'amour est capable de surmonter les pires obstacles, mais je n'y ai jamais cru jusqu'à ce que je rencontre Ley. Seule la conviction de mes sentiments pour elle m'oblige à me mêler à toute cette affaire. Je refuse de la perdre quelles que soient les conséquences.

C'est avec cette certitude ancrée au fond de moi que je décide de sortir du bureau de Véronika. Je tousse pour annoncer ma présence et m'avance vers eux qui semblent nullement inquiet de ce que je pourrais avoir entendu. Et bien que surpris de me voir faire irruption au milieu de leur échange houleux, aucun des deux ne le montre. Leurs visages semblent aussi impassibles que s'ils venaient d'entretenir une conversation banale.

Résolu à ne faire aucun cas de ce que je viens d'apprendre, je m'adresse directement à Véronika ignorant volontairement le psychiatre.

- Puis-je me rendre au chevet de Ley maintenant ?

À dire vrai cette question je ne la pose que par politesse, car je me fiche complètement de leur permission. Qu'ils le veuillent ou non, j'irais retrouver Ley. Elle est mienne, peu m'importe ce que ce psy pense de notre relation. Personne ne peut changer ce que nous ressentons l'un pour l'autre. Je l'aime et elle m'aime même si elle ne l'avoue pas maintenant.

Il semble cependant que docteur connard n'a pas intégré cette donnée et tente de s'interposer.

- Je ne pense pas que vous deviez la déranger, elle est sédatée et de fait se repose.

Je ricane et réponds sarcastique.

- Je ne crois pas vous avoir demandé votre avis sur la question de fait, je me passerai de celui-ci. D'ailleurs, ce n'est pas une requête, je désire être auprès d'elle. Elle est à moi. À moi Lagrange, ni plus ni moins. N'imaginez pas pouvoir posséder ce qui m'appartient.

Véronika, lève les yeux au ciel en soufflant avant de me répondre.

- Allez-y Lambert, vous connaissez le chemin.

Contrarié par ma brève altercation avec le médecin, je ne m'adresse plus à aucun d'entre eux. J'emprunte la direction de la chambre dans laquelle se trouve Ley. Après avoir franchi le seuil, je referme la porte et me dirige vers la silhouette étendue dans le lit. Les rideaux opaques tirés laissent pénétrer seul quelques jets de lumière. Bien que tamisée, celle-ci me permet d'entrevoir le visage endormi de celle que j'aime.

Je m'assois sur le lit et pousse un soupir de soulagement en remarquant son air paisible. Je pourrais la contempler ainsi à l'infini. Cette femme me touche tellement que je ne sais plus où j'en suis. Elle possède la fragilité d'une œuvre délicate associé à une force surprenante. Qui ne veut pas d'une telle femme dans sa vie ?

Je ne sais pas encore qui cherche à lui faire autant de mal, mais je jure devant Dieu que quoiqu'il m'en coûte, je réussirais à démêler cette histoire. Il me suffit de trouver le responsable de ce foutoir ambulant. Peu importante que se soit sa sœur, son mari ou même les deux, je jure que je les ferais payer.

Alors que mes pensées prennent un tournant vengeur, Ley se met à s'agiter dans son sommeil.

- Pitié non ... Pozhaluysta [Пожалуйста] (s'il vous plaît) ... Pozhaluysta ... Pozhaluysta, Damian, net, net, je t'en prie ... Da, da ya znayu, ty moy khozyain. [Да, да я знаю, ты мой хозяин. ] ( Oui, oui, je sais que tu es mon maître. ) Je ne le ferrais plus, je vous jure que je ne le ferrais plus. Uchitel', pozhaluysta, bol'she ne prichinyayte mne bol'..... Non ... Non. Izvinite. K sozhaleniyu. Ya bol'she etogo ne sdelayu. Zhalost' Damiannnnnnnnnnnnn. [Учитель, пожалуйста, больше не причиняйте мне боль. Извините. К сожалению. Я больше этого не сделаю. Жалость.] ( s'il vous plaît maître ne me faites plus de mal. Désolée, désolée, je ne le ferrais plus. Pitié Damian. )

Ces paroles ressemblent à un mélange incompréhensible de Français et de Russe. Je m'approche d'elle davantage et lui caresse le visage avant de la prendre sur mes genoux. Je lui murmure des paroles rassurantes afin qu'elle se calme. Ses plaintes s'estompent progressivement alors qu'elle cherche mon étreinte. Alors doucement, je m'allonge avec elle dans le lit et la prends dans mes bras.

- Lucas ... Lucas...

Elle souffle mon prénom et blottit son visage dans mon cou avant de me respirer. Elle me renifle à plein poumon comme si mon odeur était délicieuse. Inquiète, elle gémit.

- Lucas ne t'en va pas.

Cherchant mes bras, elle resserre son corps contre le mien et se calme immédiatement. En la voyant si perdu et fébrile, mon cœur se brise en mille morceaux. Je constate de nouveau la force de l'amour que je lui porte. Impossible de nier mes sentiments, ils sont si puissants qu'ils me submergent. J'en demeure du reste le premier surpris. Je me souviens m'être moqué d'Andres et de Casey sans savoir que cette foutue maladie m'atteindrait un jour moi aussi.

Et je peux affirmer à ce stade avec certitude que cet amour que je ressens pour Ley surpasse tous. Je serais disposé à faire n'importe quoi pour conserver ce sentiment. Je comprends que ma vie n'a pas la moindre valeur si elle n'est pas à mes côtés. Que mon cœur, mon âme et tout ce que je possède n'a pas la moindre importance si elle ne m'aime pas en retour. Je suis fou d'elle.

Bien loin du sentiment fraternelle de Véronika, je constate que je suis également capable de tuer pour elle. Ley m'appartient. Elle est à moi. En réalité elle bien plus qu'à moi, elle représente la meilleure partie de moi. C'est plus qu'un simple coup de foutre, plus qu'une énième histoire d'amour, plus que tout ce que j'ai pu avoir dans ma vie. Je serais comme mort s'il lui arrivait quelque chose.

De fait, il est hors de question que quelqu'un lui fasse du mal. Je ne peux laisser l'ombre qui la menace réussir à l'atteindre et me priver d'elle. Je repense à tout ce que j'ai appris de Véronika aujourd'hui et je me demande qui Véronika a bien pu tuer pour Ley. Je ne crois pas que se soit Damian, car Véronika n'étaient pas informé son existence. Elle ne savait pas qu'Ambre s'était marié.

Mais que sais-je ? Elle a très bien pu me mentir. Dans cette famille, les femmes semblent tellement douées pour le mensonge qu'il est presque impossible de discerner le vrai du faux. C'est comme si le boniment était devenu leur ami le plus précieux. Et cela, c'est sans compter le sentiment de malaise qui m'accompagne depuis que j'ai rencontré la demi-sœur de Ley.

Elle en sait tellement à mon sujet que je doute qu'elle n'est pas fait des recherches sur celle qu'elle voit comme son unique famille. C'est troublant. Cet imbroglio ressemble à un véritable casse-tête chinois.

Je souffle et tente de faire le vide, car l'agitation m'empêche de réfléchir. Tout problème à sa solution. Il me suffit d'analyser les événements de manière logique.

Tout a commencé avec Myriam la mère biologique d'Ambre et d'Ely. Nous avons cette mère de famille marié à un Courcelles qui donne naissance à deux filles. Au début, tout laisse supposé qu'ils ont une vie complètement ordinaire. En tout cas, c'est que j'ai cru quand Ley m'a parlé de ses parents. Or, si leur premier enfant de la famille, Ambre est bien la fille biologique de son mari, la deuxième Ely qui certes porte le nom Courcelles est en réalité demeure la fille de Mikhaïl Astakhov un Vor du clan Astakhov. Ely étant né durant le mariage des Courcelles on peut ainsi supposer que Myriam a trompé le père de Ley.

Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Mikhaïl Astakhov aurait laissé repartir une Myriam enceinte de lui. S'il y a bien quelque chose de très important chez les Vory, c'est leur sens aigu des principes. De plus, les Astakhov qui sont une des plus puissantes familles russes de la pègre n'auraient jamais laissé une des leurs dans la nature. À moins que Mikhaïl Astakhov ignore l'existence de sa fille, ce qui parait improbable aux dires de Véronika. Mais ce drame familial semble beaucoup plus compliqué que je ne le pense.

Si je me fie à mon intuition et à la conversation entendue dans le couloir, je pense que les Astakhov dirigent un trafic d'êtres humains. Et que celui-ci est bien connu sous le nom de Golubay roza même si je sais que ce n'est pas leur seule activité criminelle. Bien que je n'obtiens aucune confirmation de cela puisse la demi-sœur de Ley refuse d'être honnête sur son passé. Ce qui me contrarie, car je pense que la clef de cette histoire réside dans les mystères cachés de cette famille.

Le mari de Myriam étant mort quelques années plus tard elle se remarie avec Rémi Astakhov. Fait des plus étrange. Pourquoi se marier avec un homme faisant partie de la même famille que celle de son amant ? Tout en sachant que sa fille Ely est une Astakhov. Comment la mère de Ley a-t-elle pu lier sa vie à ces gens connaissant leur réputation ? Après tout, on ne croise pas ce genre de personne à chaque coin de rue.

Alors où et quand ?

Me creuser la tête ne semble servir à rien pour l'instant vu que je n'ai aucune réponse à ces questions. Et avec cela, il faut compter le fait que je n'ai aucune idée de la manière dont le père biologique de Ley est mort. Or de nombreux pressentiments assez terrifiants me traverse l'esprit.

Au remariage de leurs parents, les filles se retrouvent à trois, Véronika l'aînée, Ambre la cadette et Ely la benjamine. Cependant, le bonheur est de courte duré, puisse que la mère et le père sont froidement tué par une personne qui maquille ce meurtre en accident de la route. Véronika se retrouve sous la tutelle des Astakhov pendant qu'Ambre et Ely doivent se débrouiller pour survivre.

Coup de théâtre, Ambre finit par s'en sortir tant bien que mal, mais rencontre Damian Zielinski. Ils se marient, mais ce connard se révèle être un pervers narcissique accro au BDSM. Sa vie bascule à nouveau au point qu'elle n'a d'autre choix que fuir. La même année, je rencontre Ely qui devient ma soumise. Je l'installe dans un appartement grand luxe ou nous vivons deux ensembles.

Que devient Damian Zielinski ? Personne ne semble réellement le savoir.

Même si Duchemin me fait part de son, soit disant décès et des avis de recherche de la police concernant les deux sœurs Courcelles. Autre fait troublant la maison de Nice de Damian Zielinski considéré comme scène de crime a été nettoyé. Aucune arme, aucune photo, aucune empreinte et pas le moindre indice n'ont été retrouvé sur les lieux. Seul le journal d'Ely me parvient. Ce qui me permet de me rendre compte que cette sale garce s'est fait passer pour morte durant cinq ans.

Or un psychopathe harcèle Ley.

Pourquoi Ely aurait attendu autant de temps avant de refaire surface ? Cette question reste également sans réponse.

Les choses évoluant, je rencontre une Ambre qui devenu Ley une des plus puissante coordinatrice de l'Aurora déterminée à venger sa sœur présumé décédée. Cette affaire est un vrai bordel en passe de me rendre taré, car je suis amoureux d'elle. Coïncidence ? Je n'en sais rien, car je rencontre également Véronika qui travaille pour Vénus, la protectrice ou le protecteur de Ley.

Il y a tellement de conjonctures impossible à vérifier que je suis furax. À qui faire confiance ?

Certainement pas à Véronika puisse qu'il est bien faisable que se soit elle qui ai tué Damian. En même temps à quoi je me dis qu'elle n'a aucune raison de me mentir. Je n'aime pas les hypothèses, or ici, il y en a beaucoup trop. Si Véronika était coopérative elle se rendrait compte qu'il serait plus adroit pour nous deux d'étendre nos connaissances communes. Nous aurions su qui en veut le plus à Ley. Ely ou Damian Zielinski ? Je me demande lequel des deux à le plus à perdre.

Rien que de penser à ces malades mentales, je suis dingue parce que je ne sais pas quoi faire. Si Andrès et Casey savaient le genre de bourbier dans lequel je me suis embarqué, il me diraient d'abandonner Ley. Mais c'est un de ces conseil que je n'ai pas envie d'entendre .

D'ailleurs, ce traître de Casey n'a pas su tenir sa langue et a mouchardé sur Ley à Kelly. Et comment expliquer à quel point ma famille est réticente à son sujet. Le pire, c'est que ce salopard, c'est très bien à point ma sœur peut être une bombe à retardement. Elle devient une véritable furie quand on fait du mal à son grand frère. Elle détestait Ely. Les rares fois ou elle se sont vu Kelly agissait avec une de ces indifférences polie dont elle détient le secret. Une de celle qui exaspère Casey justement donc il aurait dû me comprendre, mais non.

Je veux voir ma famille accepter Ley, ce qui ne risque pas d'arriver à présent. Nous avons beaucoup de choses à clarifier Ley et moi. Je dois pouvoir être honnête avec elle avant qu'elle puisse rencontrer ma famille. Il y a trop de non-dits entre nous et ce surtout parce que je lui dissimule des choses très importante. Je dois pouvoir tout avouer sans perdre, lui dire qui je suis, qui je suis vraiment. Alors que je suis perdu dans mes pensées, on cogner à la porte. Véronika passe la porte avec un plateau.

Elle s'avance en levant les yeux sur moi et parle à voix basse.

- Je me suis dit que vous aviez sans doute faim maintenant.

Avec un sourire chaleureux, elle observe Ley collé à mon corps, mais ne laisse échapper aucun commentaire.

- Je ne vous dérange pas, j'espère ? me dit-elle un brin moqueuse.

Je secoue la tête.

- Non du tout, vous êtes ici chez vous. Pour être honnête, elle faisait un sacré cauchemar et je voulais juste la rassurer un peu.

Je réinstalle Ley avec délicatesse et sors du lit.

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