BLINDED

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Lucas 

Quand je lui annonce que nous sommes à l'Aurora, je suis le premier à regretter que le temps passe si vite. Plus j'observe son magnifique visage et plus je réalise à quel point je suis atteint. Ley n'est pas une banale beauté physique. Au fil du temps, je me rends compte que cette femme représente beaucoup plus que ça à mes yeux. Je n'arrive même pas à éclaircir ce fait inexplicable, car personne n'a jamais autant compté. Je n'arrive pas même pas à l'effacer pendant une simple minute de mon esprit. Chaque fois que je l'aperçois, c'est comme si je la découvrais pour la première fois.

S'il est avéré que les yeux sont les reflets de l'âme. Ceux de Ley, électrique, perçant et empreint de douceur me mettent à genoux. Comme un merveilleux rêve qui me transporte toujours vers une contré fantasque. L'amour me touche comme un battement de cœur infini, un excellent millésime que l'on veut sans cesse goûter. Je n'ai jamais crû apprécier une femme au-delà de l'acte sexuel. Mais que dire, elle et moi jouissons d'une telle communion que la question ne se pose même pas. Plus elle m'offre un peu d'elle et plus j'en désire davantage. Comme une substance dont je ne peux me rassasier.

Sa présence fait éclore chez moi des émotions que je me croyais incapable de ressentir pour un autre être humain. Auparavant, je n'aurais jamais voulu être responsable du bonheur de quelqu'un. Or, sans savoir comment ni pourquoi je me sens missionné du sien. Même si cette pensée est terrifiante, je me sens tributaire de la joie, de la sécurité et de l'avenir de Ley. J'ai continuellement vu mes amis et mon entourage finir par s'enchevêtrer dans les chausses-trappes de l'amour. Or, je n'ai jamais pensé être de ceux qui pouvaient s'y perdre. 

Mon portable a déjà sonné deux fois depuis notre arrivée, mais j'ai vraiment du mal à la laisser partir. Si je m'écoute, la seule chose que je me vois faire, c'est la prendre avec moi pour que nous partions quelques jours loin de tout et de tous. Elle plonge ses prunelles dans les miennes et ce que je lis à cet instant dans ses yeux me chavirent complètement.

Elle éclate d'un rire joyeux en me voyant si fasciné.

- Allez Lucas, laisse-moi descendre avant que toi et moi fassions une bêtise. me dit-elle amusé.

Mais au lieu de l'écouter, je ressers mon étreinte sur elle. Je veux l'empêcher de bouger, car l'avoir dans mes bras est si bon. Elle finit par lâcher un soupire de satisfaction et de plénitude comme si finalement être là était le meilleur endroit du monde.

Je souffle dans son cou et elle frissonne de désir. Convaincu par son geste, je me rapproche de son oreille et lui susurre.

- Avoue, que tu n'as pas vraiment envie que je te laisse ici.

Elle sursaute de sentir mes lèvres si près de son lobe, puis lève les yeux au ciel. Comme exaspéré par mon attitude infantile, bien que je sache qu'elle ne le pense pas sincèrement.

- Je n'avoue rien du tout. Ton portable vient de sonner deux fois Lucas. Tu vas devoir aller travailler et moi aussi, me dit-elle.

Je soupire et ne me prive pas de la contredire.

- Non. Toi et moi savons très bien que nous devrions être dans un lit à l'heure actuel, coupé du monde.

Elle éclate à nouveau d'un rire moqueur et secoue la tête.

- Et pourquoi devrions nous faire une telle chose ?

Je ricane et réponds honnête.

- Parce que tu sais que nous n'avons aucune envie de travailler. Par ailleurs faire l'école buissonnière avec toi serait la meilleure activité du monde.

Sans préambule, je reçois une tape sur l'épaule.

- Lucas, tu n'es qu'un pervers, me balance-t-elle faussement indigné.

Comment nier une telle évidence ?

Je ne suis pas un saint tout comme elle.

Cette fois, c'est moi qui éclate de rire et la prends de nouveau plus fermement contre-moi.

Divers flashes de nous dans mon bureau faisant l'amour m'effleurent l'esprit et je mets à bander.

- Oui mon ange, je le suis et Dieu sait que j'adore dévorer la femme que tu es. 

Je suis tellement comblé, que je me mets à butiner son cou de petits baiser. Surprise, elle rit comme une enfant. J'attrape son visage entre mes mains et la tourne vers moi afin de pouvoir lire le bonheur dans son regard. À cet instant, elle a l'air vraiment très heureuse, ce qui ébranle mon âme et me fait sourire comme jamais auparavant.

Je diffère encore le moment de la quitter et l'attire sur moi. Je m'enivre de son odeur. Respirant tel un taré, les effluves de son essence, quand nous sommes interrompu par une personne toquant sur la vitre du véhicule. Rapidement, nous mettons de l'ordre à notre tenue et baisse la vitre pour savoir qui est la personne qui se permet de nous déranger.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années s'adresse à moi en me tendant un bouquet de violettes.

- Excusez-moi monsieur du dérangement, mais quelqu'un m'a chargé de vous remettre ceci pour la demoiselle.

J'attrape à peine le bouquet, que le jeune homme disparaît.

Surpris, je me retourne vers Ley, mais celle-ci à l'air tétanisé de terreur. Sur la banquette de la voiture, elle se met à trembler de tout son corps. Des larmes de panique roulent sur ses joues et semblent sur le point de suffoquer. Le sourire taquin qu'elle affichait quelques minutes plutôt avait disparu au profit d'un effroi brut.

- Jette-moi ces fleurs ! Jette les immédiatement.

- Quoi ? dis-je abasourdis et perdus.

- Jette ces putains de violettes, toute suite ! me répète t'elle.

Mais je ne comprends rien. Comme un débile, je garde le bouquet en main et demande le pourquoi.

- Ley bon Dieu, qu'est ce qui t'arrive ?

- Balance les je te dis ?

Elle s'éloigne de moi, comme si ces fleurs représentaient une bombe à retardement. Je pose les yeux sur le bouquet quant au milieu d'elle se trouve une carte, curieux, je la saisis et l'ouvre.

- Ne t'inquiète pas " malen'kaya devochka " (petite fille), je suis encore là pour t'offrir tes préférés.

Ce n'est que quand Ley, se met à crier comme une folle que je me rends compte que j'ai lu à haute voix. En l'espace de quelques minutes, elle devient complètement hystérique. Alors que je laisse tomber le bouquet pour m'approcher d'elle, elle cite des paroles incompréhensibles comme sous le choc. 

- Non, non, non, s'il te plaît pas ça. Je serais sage. Pozhaluysta, pozhaluysta, ya ne budu bol'she eto delat', zhalko, zhalko, zhalko... (S'il te plaît, s'il te plaît, je ne le ferais plus, pitié, pitié, pitié) Je le jure, je serais raisonnable. Izvini, mne zhal' master. (Désolé, je suis désolé maître)

Bon sang, de bordel. C'est quoi cette merde. Là, sur cette banquette, Ley n'est plus Ley. En face de moi, j'ai Ambre la soumise. Et tout me le confirme, sa posture, ses larmes, ses yeux baissés vers le plancher de la voiture, les frissons de terreur qui parcourent son corps. Cette femme-là n'a rien à voir avec la personne forte que je connais. Elle n'est plus la femme avec qui j'ai fait passionnément l'amour. Cette fille n'a rien à voir avec Ley Carré. Celle que tout le monde admire pour sa grâce, sa sensualité et sa beauté n'est plus. Cette personne-là, est brisée, épouvantée et effrayée. Elle à l'air perdue.

J'ai l'impression d'assister à un film d'horreur, en live et en direct. Je m'approche d'elle pour la réconforter, et mettre fin à ce cauchemar sauf qu'elle se mets à trembler encore davantage. Elle agit comme si j'allais lui faire du mal. Alors je comprends enfin que son histoire de vie, son passé est bien pire que ce que j'ai pu imaginer. Imbécile, oui, je ne suis qu'un imbécile égoïste. Je lui dois la vérité, sinon tout ce que j'ai avec elle sera définitivement perdu. Seigneur, quand elle découvrira à quel point je suis un menteur...

Au diable mes états d'âme, avant tous, je dois absolument trouver un moyen de la calmer et vite. Je l'observe deux secondes en cherchant le meilleur moyen d'y parvenir. Sans prendre de gant, j'attire à moi Ley, la porte et débarque de la voiture en me dirigeant vers l'Aurora. Sur le moment, elle essaie de se débattre puis plus rien. Elle se laisse faire, mais continue de trembler simplement, comme si on était par une froide journée d'hiver.

Mon unique préoccupation, c'est de la calmer. Comme fou, je continue de foncer vers la porte de l'Aurora. Quand je suis intercepté, par deux hommes. J'identifie l'un d'eux comme étant Isaac. Il me regarde comme prêt à se battre, mais je m'en fou, seul l'état de Ley m'intéresse.

- Qu'avez-vous encore foutu, Lambert ? Donnez-moi Ley et fichez-moi le camp.

- Il n'en est pas question. De plus, cela sans compter que je n'ai rien à voir avec son état. Vous avez peut-être un problème avec moi, mais je refuse de l'abandonner entre vos mains sans rien faire. 

En opposition avec ce qu'il me demande, je ressers mon étreinte autour de Ley. Même si je sais ne pas être totalement étranger à la situation, il n'est pas question que je m'en aille. Je ne serais jamais le toutou obéissant de quelqu'un. On s'affronte donc du regard, quand une très belle femme, que j'ai déjà vue de loin auparavant dans le paysage de l'Aurora débarque comme une.

- Arrêtez-moi toute suite, vos conneries, tout les deux ! Vous pensez vraiment que c'est le moment de faire un concours de celui qui pisse le plus loin ?

L'autorité qui se dégage automatiquement d'elle nous calme à la seconde. Elle se tourne vers et m'ordonne sur le même ton.

- Vous, vous venez avec moi.

Parce qu'il s'agit avant tout de Ley, je ne conteste pas. Alors qu'elle marche, elle s'adresse à Isaac sans se retourner.

- Quant à toi, Isaac, amène-moi Lagrange.

Confiante, elle ne prend même pas la peine de s'assurer qu'il va faire ce qu'elle lui dit. Elle continue son chemin telle une reine en son royaume. Bien que pour l'instant, je me fiche de son attitude. Seul compte Ley pour moi, de faite, je la suis sans poser de questions. Nous empruntons un dédale de couloirs que je ne connais pas jusqu'à parvenir à un appartement immense qui m'est totalement inconnu.

Elle se dirige vers ce que je suppose être une chambre, car lorsqu'elle ouvre la porte, c'est un lit qui nous fait face. Elle me demande d'y installer Ley qui semble avoir perdu conscience. À Ley couché et la porte refermé ma curiosité reprend vite le dessus, car cette femme blonde et pulpeuse m'intrigue beaucoup.

- Qui êtes-vous, ne puis-je m'empêcher de lui demander.

- Véronika Vessel, enchanté de vous connaître Lucas Alexis Lambert.

Elle me lance un sourire narquois remplie d'auto dérision.

- Suis-je censé savoir qui vous êtes, car il semble que je n'aie pas besoin de me présenter. 

Mon ton est définitivement très sévère. Je déteste qu'on sache qui je suis sans savoir à qui je m'adresse.

- Non, nul besoin de vous présenter. Vous êtes Lucas Alexis Lambert, vous avez vingt-huit ans. Vous êtes l'aînée des deux enfants de Grâce Estelle Lambert et de Manuel Pierre Lambert. Votre sœur Kelly Anaïs Lambert demeure de quatre ans votre cadette. De plus, vous êtes normalement très proche sauf erreur de ma part. Vous êtes propriétaire d'ArchITL & Co et vos amis Yaan Blanchard, Andrès Blanc, Casey Mercier partage les même goûts que vous en matière de sexe. Ce qui fait de vous un des élus de l'Aurora. Je peux continuer indéfiniment, mais quelque chose me dit que vous ne risquer pas d'apprécier la suite.

Véronika Vassel me lance un regard plein de défi.

- Très bien, vous avez bien appris vos leçons. Certes, vous en savez beaucoup à mon sujet, mais qu'en est-il de vous ? Et surtout en quoi votre petite démonstration devrait m'impressionner ?

Je me demande qui est cette femme, son attitude ne me plaît pas du tout.

- Je vous l'ai dit, je suis Véronika Vessel. En revanche ce que je ne vous ai pas dit, c'est que je suis la gérante de l'Aurora et l'amie de Ley. D'ailleurs, je n'apprécie pas le fait que vous cherchiez à entretenir une relation avec elle. Ley n'est pas pour vous parce que vous ne la méritez pas.

Putain, cette femme à un sacré culot pour me parler de la sorte.

J'éclate d'un rire sarcastique et rétorque ironique.

- Parce que vous pensez la mériter pour amie ? Vous êtes peut-être une amie du grand manitou de l'Aurora, mais vous ne me faites pas peur. Vénus et vous, désirez sans doute que je cesse toute relation avec Ley, mais cela est hors de question. Je vous le dis bien en face, je l'aime et je n'ai pas l'intention de vous laisser l'éloigner de moi.

- Vous l'aimez ? Laissez-moi rire. Comment quelqu'un dans votre genre peut-il prétendre aimer qui que ce soit ? Jusqu'à présent vous veniez ici soulager vos penchants sans jamais vous attacher à quelqu'un. Et comme par un heureux hasard vous voulez me faire croire amoureux de Ley ? Sérieusement ? Mais de qui vous vous foutez ? Nous sommes au courant de votre mésaventure avec cette fille. Ely, votre ancienne soumise.

Dès qu'elle parle d'Ely la traîtresse, je vois rouge.

- Fermez-là ! Vous ne savez rien. Vous pensez en connaître beaucoup sur moi, mais en réalité vous ne savez absolument rien. Vous, vous êtes fait manipuler, je ne suis pas un meurtrier. Je ne suis en rien responsable de sa mort et personne ne l'est, puisse que cette foutue garce est bien vivante. Et je peux ajouter sans l'ombre d'un doute que cette pétasse à un projet plus que dégueulasse en tête.

Cette fois, Véronika est comme statufié. Pour une raison que j'ignore, cette annonce l'a complètement crucifié. 

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