ALCOOL & BAISE

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Lucas

Comme un gamin capricieux, j'envoie valser de rage mon verre d'alcool, qui se briseau sol. Cette garce n'est jamais venue ! J'étais à l'appartement comme un con àl'attendre, or elle n'a pas daigné se pointer.

Trois jours à attendre un signe de vie, même infime de cette créature, mais rien ! Et quandmadame se décide enfin à m'honorer d'une réponse, c'est pour se moquer de moi. Je regardela boîte grise argent sur mon bureau et je ne décolère pas.

La seule chose que j'ai envie de faire, c'est de balancer tout ce qui se trouve sur ma table detravail avec ce paquet de malheur. Sauf que foutre le bordel dans mon bureau n'est pas, jepense, le meilleur moyen de me calmer. Le pire, c'est que l'ironie et le sarcasme de cette nanane diminuent en rien l'obsession que j'ai pour elle !

Chaque nuit que Dieu fait, mes rêves tentent de faire de mes fantasmes une réalité. Je meréveille furieux de constater que j'ai joui dans mon caleçon comme un petit blaireau de quinzeans. Andrès et Casey continuent de se foutre de ma gueule en permanence.

Enfin, jusqu'à ce qu'Andrès pète un câble cette semaine et me demande d'oublier Ley Carré.Idée que j'ai catégoriquement refusée, ce qui a eu pour conséquence de jeter un froid entrenous. Casey, bien qu'également inquiet de la tournure des événements, n'a pas vouluenvenimer les choses en donnant son avis. Être à couteaux tirés avec mes deux meilleurs amisne m'enchante guère, mais je n'arrive pas à lâcher prise.

Bordel, je suis tellement frustré que je n'arrive même plus à me concentrer. Je pose à nouveauun regard noir sur cette boîte vénéneuse et la colère me submerge.

Alors que je me lève de mon fauteuil pour rentrer chez-moi plus tôt que prévu, des coupsdiscrets sont frappés à l'entrée de mon antre. Merde ! Décidément, cette journée est pourrie àtous les niveaux ! Je me dirige droit sur la porte et l'ouvre sur Moira, mon affable secrétaire.

Cette femme est aussi dictatoriale qu'un régime nazi, elle me regarde toujours comme si j'étaisun insecte. Elle serait tellement plus sexy si elle pouvait faire l'effort de sourire, mais ça n'a pasl'air d'être dans ses cordes. Bien sûr, c'est beaucoup trop demander à mademoiselle j'aime leschattes et j'en suis fière.

Elle pose son fameux regard sur moi, les mains sur les hanches.- Vous me prenez vraiment pour une imbécile, Lucas ?

- Pourquoi ferais-je une chose pareille ?

- Vous. Fichez. Le. Camps. Alors. Qu'un. Contrat. De. Trois. Cent. Cinquante. Millions. Attend.Votre. Supervision !Ses yeux me transpercent comme deux épées tranchantes désirant me poignarder.

- Mademoiselle Carrani, je dois m'absenter, alors je vous serais gré de vous abstenir de toutcommentaire.

- Comme vous voulez, Monsieur Lambert, mais je vous préviens, je saurai cette fois vousrappeler mes heures supplémentaires.

Nous nous affrontons du regard quelques minutes avant qu'elle n'esquisse un rictus moqueur.- Nous reprendrons le dossier à la première heure, Moira.Mon assistante se rapproche et me scrute avec ses yeux de lynx.

- Un problème, Lucas ? Je ne vous ai jamais vu remettre à plus tard ce genre d'affaire. Sanscompter que votre mine me fait penser à un chiot abandonné, voire écrasé.

Cette connasse affiche une moue des plus sarcastique. Putain, il ne manquait plus que bouffefoufounes me compare à un chiot ! À la limite de la fourrière ou du décès !

- Écoutez, Moira, je vais très bien, vous entendez ! Je ne ressemble en aucun cas à un clébard !Ni à un bateleur, ni à rien d'autre, c'est limpide !

- Parfaitement clair ! N'ayez crainte, et soyez assuré que je vous crois sur parole !

Elle a encore cette mine moqueuse, mais elle finit par s'en aller sans demander son reste.

Je m'apprête à prendre ma sacoche et un rouleau de plans, quand mes prunelles tombent denouveau sur la maudite boîte. Le petit mot de cette casse-cul de Carré me revient en pleinegueule !

" Non-contente de votre tentative, je vous envoie cependant ce que vous désirez, de la soie etde la dentelle comme demandées. Je me rappelle l'avoir portée avec grand soin. Si le refusvous est étranger, j'espère que mon cadeau saura faire oublier "ce malheureux incident".LC

La chipie a parfaitement su retourner mon invitation contre moi.

Depuis la réception de cette parure, mon imagination s'affole, ma libido est à la limite d'unréchauffement climatique avancé. Je passe par toutes sortes d'émotions. C'est comme si cettefille savait sur quel bouton appuyer pour contrôler mes sens. La seule chose à laquelle je pense,c'est de trouver un moyen de parvenir à mes fins. Le besoin de l'avoir est quasi obsessionnel.

Cette fois, pas question de rentrer me masturber ! Je dois baiser quelqu'un et vite. Peut-êtrequ'en couchant une autre, je parviendrai à la sortir de mon esprit. Complètement désaxé, jesors de mon bureau, mets la main sur mon IPhone et sollicite une invitation auprès de DameVenus dans le Dark donjon. Tant pis si miss pédante l'apprend !

Je ne contacte même pas Lewis, prends ma voiture et me dirige vers l'Aurora. Sans mêmeprendre le temps de vérifier le SMS de confirmation qui m'autorise l'accès au club. De toutefaçon, si le Dark ne peut m'accueillir, je demanderai une des chambres privatives.

L'avantage, c'est qu'il est inutile de passer à mon appartement. L'Aurora possède des loges pourchacun de ses clients VIP, équipées de salles bains luxueuses et de vestiaires chics. Avec cetteinstallation à ma disposition, je peux très bien me préparer là-bas.

Après plus de vingt minutes de conduite folle dans Paris, j'arrive dans l'antre du plaisir. Drissouvre ma portière et, comme toujours, je lui balance mes clefs de voiture.

- Monsieur Lambert, Dame Venus vient tout juste de nous prévenir de votre arrivée. Vouspouvez vous diriger vers la porte Sud, Astrid vous attend.

- Merci, Driss.Je prends la direction indiquée et tombe sur une blonde très élégante.

- Monsieur Lambert, toujours heureuse de vous accueillir. Dois-je vous mener directement auDark ?

- Non ! Je souhaiterais d'abord me rendre aux vestiaires.

- Bien sûr.- Il est inutile de m'accompagner pour le reste.

- Très bien, monsieur Lambert. Séréna se tient déjà à votre disposition.

- Merci.

Après une douche revigorante, je me retrouve à l'entrée du donjon. Dès que j'ouvre la porte,Séréna se tient dans une position sans équivoque, agréablement parée.

Sa peau diaphane, voire translucide contraste avec le brun de ses cheveux. La distension de sesbras joliment ficelés dernière sa tête satisfait d'emblée mon besoin de contrôle. Sa respirationest douce et lente, la voir ainsi fait lentement durcir ma queue. Elle est aussi brune que LeyCarré.

Merde ! Pourquoi je pense encore à cette femme, alors que je cherche désespérément l'oublie ?Son visage est caché par ses cheveux, mais je frémis d'impatience en sachant que bientôt, mabite sera dans le fond de sa gorge.

Oui, boire et baiser, pour oublier ce qui mon corps désire.

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