Chapitre 16 : Crème brûlée.

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Nice eut un sursaut face à Eglantine qui claqua dans ses mains :


  • J’ai une idée ! déclara-t-elle, d’un air enjoué et en se votalisant ensuite.
  • À table, les enfants, s’en alla Michael en arrière-plan, qui servit les parts de desserts sur l'îlot de la cuisine.

Sur les côtes de Loyd, telle une petite sœur, Nice l’imita en s'installant et en attrapant une crème brûlée. Elle adorait ce dessert. À l’affût du moindre mouvement, et comme une petite souris, cette fois, elle guetta ce que sa belle-mère était en train de trafiquer.

Du salon, cette dernière revint avec des magazines épais entre les bras, avec un grand sourire.

  • Et si nous regardions aux décorations pour ta chambre ?

L’image qu’elle s’en était toujours faite la fouetta en pleine figure.

***

Les Akitorishi étaient connus pour être de bonnes âmes. En arrivant chez eux, la première chose à laquelle Nice eut droit, fut une visite de la maison qui reflétait parfaitement ces rumeurs.

Ce ne fut pas une surprise de constater qu’ils vivaient dans une large demeure, avec des plafonds hauts et des longs couloirs. C’était un endroit lumineux, grâce au nombre de fenêtres présentes. Les passages ressemblaient à des œuvres d’art, tantôt agrémentés de plantes, d’anciens meubles, de carpettes infinies,...

Et les touches boisées, comme le parquet dans sa chambre, réchauffaient les pièces.

  • Et voilà ton nid douillet ! s’était exclamé Michael en le lui présentant.

Nice avait découvert une pièce éclairée, qui ne possédait aucune décoration, mais tout le mobilier nécessaire à son confort, du lit double à la bibliothèque absente de livres. Tout était en bois blanc. Pur et élégant. Le bureau sous la fenêtre lui plut immédiatement. Quant à la penderie, elle ne la remplirait sûrement jamais entièrement. Elle y trouva des couvertures et des plaids, tout ce qu’il fallait pour qu’elle soit bien installée.

Sa première pensée fut qu’à défaut d’être à l’aise dans la maison, elle n’y dormirait pas mal.

***

N’ayant pas eu le temps de répondre, Nice tritura sa petite cuillère lorsque les bouquins de fournitures atterrirent au milieu du plan de travail.

  • Bon appétit, et faites attention, c’est chaud, les prévint Michael.

Chacun prit une part.

Quelque chose la titilla. C’était la première fois qu’elle se trouvait au sein de ce nouveau cadre familial, et voilà qu’ils dégustaient tous une crème comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle au monde.

Sans compter la manière dont Eglantine, assise à ses côtés, l’abordait :

  • Est-ce que tu l’as vu ? demanda-t-elle, ses grands yeux bleus écarquillés. Les garçons t’ont fait visiter ?
  • Oui…
  • Alors, elle te plaît ?

Cette question résonna en elle, l’ayant entendu quelques heures auparavant, de la bouche de son père.

***

  • Est-ce que ça te plaît ?

Nice ne se souvenait pas de lui comme étant si avenant. Elle ne lui reconnaissait pas cette attitude, gorgée d’excitation, et sans doute, d’espoir. Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis la dernière fois qu’elle l'avait vue. Il devait être animé par l’envie de bien faire, ce qui, quelque part, la poussait à rester sur la réserve.

  • Oui, c'est bien…
  • C’est encore un peu vide, je te l’accorde, mais tu pourras y ajouter ta touche personnelle !

Bien qu’elle fut soulagée par la nouvelle, Nice ne le montra pas. Une distance s’était creusée entre eux depuis que Michael avait annoncé publiquement sa relation.

  • Eglantine s’est dit que tu préférerais choisir toi-même tout ce qui concerne la déco…

Le ton pensif qu’elle étouffa dans sa gorge sortit tout seul.

***

  • Euh, oui, elle me plaît…
  • Est-ce que tu as l’habitude de dormir avec des rideaux ? Pour l’instant, il n’y en a pas, car je pensais que tu pourrais choisir la couleur et…

Alors que la Richess tournait les pages avec vigueur, la plus jeune enfouit son regard au milieu de son dessert.

Son père le remarqua immédiatement.

***

Le silence, aussi blanc que les murs, avait poussé Michael à placer ses mains sur ses côtes. En se sentant observée, Nice s’était mise à scruter chaque recoin de la pièce. Il la trouvait fort sérieuse. Plus sûr d’elle, également, mais aussi farouche.

***

Cela l'agaçait de constater que cette femme pensait à tout.

  • … J’aime bien me réveiller avec un petit peu de lumière, répondit-elle, les sourcils froncés.
  • Tout le contraire de moi ! s’exclama Loyd.
  • Tu as une préférence pour les couleurs ?
  • J’aime bien le rose et le jaune, mais…

Cet élan d’intérêt accentuait son malaise.

  • Que dirais-tu qu’on y regarde après ? J’ai déjà les mesures, et si un modèle te plaît, on pourrait peut-être même y aller demain ! Qu’en dis-tu Michael ?
  • C’est une bonne idée.

La manière dont son père appuyait ses décisions l’embêtait. Cela ne l’aidait pas à s’adapter à la situation.

  • C’est…
  • Faisons ça, dans ce cas ! Oh, c’est vrai que tu n’as pas encore choisi, mais nous pourrions regarder à d’autres choses, également.
  • Oui, mais…

C’était exactement ce que Katerina lui avait expliqué.

***

Ayant passé un certain temps chez son petit ami, Nice s’était rapprochée de la mère de celui-ci. Katerina l’avait non seulement accueilli, mais également mis à l’aise. Elle ne l’avait pas non plus couvert comme un oisillon fragile, ce que beaucoup trop de personnes se permettaient de faire, selon la petite Richess.

Il n’était pas rare que le soir, au manoir, une fringale la frappe tandis qu’elle travaillait ces cours, Selim ronflant déjà dans le lit.

Nice descendait alors au rez-de-chaussée où elle tombait à tous les coups sur Katerina, installée dans le salon. Cette dernière adorait lire à la lueur du feu de cheminée, enroulée dans une couverture. De temps en temps, quand la situation s’y prêtait, elle lui offrait une place à ses côtés. Elles en profitaient pour parler de tout et de rien, et parfois de sujets plus compliqués à aborder.

Ce fut ainsi que Nice avait fini par lui poser cette question :

  • Comment est-elle ?

Bien sûr, elle faisait allusion à Eglantine. À la femme qu’elle craignait de rencontrer et qu’elle n’était pas certaine d’aimer un jour.

À cela, Katerina avait répondu mystérieusement :

  • Pourquoi voudrais-tu l’aimer ? Tu n’en es pas obligée.

C’était pourtant logique.

  • Parce que c’est la compagne de mon père, maintenant. C’est la mère de Loyd, aussi. Et si on ne s’entend pas… Cela fera de la peine à tout le monde.

Après une bonne psychologie inversée, elle la rassura sur le fait qu’elle en était tout à fait capable. Sinon la question ne l’effleurerait même pas.

Quant à sa question initiale, elle y répondit honnêtement :

  • Je ne vais pas te mentir, je pense qu’Eglantine est quelqu’un d’exceptionnel ! Et je ne le dis pas parce que c’est ma meilleure amie, mais parce que je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’autre qui arrive à faire preuve d’autant de gentillesse.

Cela concordait avec tout ce qu’elle en avait entendu. Quand Katerina émit le son d’une intense réflexion, elle s’arma d’attention :

  • Je crois que c’est même ce qui risque de t’agacer le plus, car la connaissant, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour te mettre à l’aise. Je préfère te prévenir, elle est increvable dans ce domaine ! Eglantine serait capable de sortir le gâteau et le thé même au pire de ses ennemis. La seule chose qui pourrait la mettre hors d’elle, c’est si on s’en prend à son fils.

***

Cette réponse ne l’avait pas satisfaite, car pousser Loyd dans les escaliers n'était évidemment pas envisageable. Pourtant, à son manque de soutien, l’idée lui parut alléchante.

Pourquoi ne l’aidait-il pas à se dépatouiller de cette situation ?

Tout allait beaucoup trop vite, sa tête, lourde et envahie d’informations superflues, ainsi que de la voix incessante d’Eglantine. Elle ne pouvait déjà plus l’entendre.

  • Peut-être un tapis ? J’en ai vu des très jolis dernièrement.

Ne s’arrêterait-elle donc jamais de parler ? Elle sentit son cou se tendre, en même temps qu’une impulsion lui traverser le corps.

  • Ici, tu vois…
  • Stop !

Échauffée et embarrassée, Nice devint toute rouge face aux regards ronds que lui offraient les autres autour de la table. Elle vit Eglantine se ranger dans ses petits souliers et trouva son père mécontent.

  • Désolée. C’est juste que… je me sens…
  • Dis-moi, l’invita la concernée à s’exprimer.
  • Tu es pénible.
  • Nice ! s’écria Michael.
  • Mais c’est vrai, elle… !

Elle vit dans son regard que cela le blessait, alors même qu’ils s’étaient réconciliés.

***

Au milieu de sa chambre, Nice pensa qu’il n’y avait rien qu’elle pouvait reprocher à Eglantine. Sauf peut-être l’adultère, mais à chaque fois, elle songeait à ce qu’elle aurait fait à leur place. Toutes ses pensées dirigées vers Selim, son cœur s’écrasait. Comprendre signifiait être apte à pardonner.

Elle devait faire l’effort d’accepter que son père aimait une autre femme et cela, depuis même avant sa naissance. Autrement, rien ne s’arrangerait entre eux. Revenir à la “maison” avait été un grand pas pour elle.

Parfaitement conscient de ce dernier point, Michael mit de côté ses craintes, et se lança :

  • Tu sais, débuta-t-il, d’un ton prudent. Je suis content que tu sois là.

Trouvant que le sentiment était réciproque, il osa la récupérer dans ses bras, d’un geste prompt.

  • Tu m’as terriblement manqué, lui souffla-t-il, le cœur à la fois écrasé et soulagé.

Nice s’y blottit.

Ils s’étaient manqués autant l’un que l’autre.

***

Tout autant blessée de constater qu’il avait immédiatement pris son parti, Nice se leva d'un coup de sa chaise :

  • Je remonte.

Elle laissa tout en plan, autant sa crème brûlée que les adultes.

  • Je vais lui parler, réagit Michael de suite.
  • Non, attends.

Ce dernier regarda Eglantine droit dans les yeux, tandis que Loyd dégustait son dessert en silence, les jambes croisées.

***

Le pire, c’était qu’elle avait raison. Cette pièce manquait cruellement de décorations et Nice aurait été ravie de lui apporter rapidement un peu plus de vie.

Dépitée, et énervée, elle prit place sur la chaise de son bureau. Effectivement, un coussin sous ses fesses n’aurait pas été du luxe.

En entendant quelqu’un monter, elle soupira, pensant que son père venait, forcément, lui faire la morale.

Elle comprit de suite qu’il ne s’agissait pas de lui avec le mince toquement contre sa porte, celle-ci encore à moitié ouverte. Loyd peut-être ? Malheureusement, au sein de la famille Akitorishi, elle eut droit à la mère.

Cette dernière passa timidement une tête au niveau de l’entreporte :

  • Peut-on parler ?

Nice grommela un faible “oui” entre ses dents.

Le message étant passé, Eglantine s’assit au bord de son lit. Elle joignit ses mains ensemble et les fixa un temps, avant de rassembler son courage.

  • J’ai dit à Michael que ce n’était pas grave, commença-t-elle, doucement.

Étonnée, elle s’offusqua :

  • Pourquoi ? Je n’ai pas été correct…
  • Je sais très bien pourquoi tu m’as dit que j’étais pénible, avoua-t-elle, ses yeux bleus remplis, non pas de sagesse, mais d’empathie. En réalité, je n’ai aucune idée de comment agir avec toi, ajouta-t-elle en jouant avec ses doigts nerveusement, la tête légèrement baissée.

Cette manière d’agir, elle la reconnaissait. Enclin à l’anxiété, Nice comprenait ces gestes qui exprimaient un état de stress. Cela signifiait qu’elle avait gagné, et pourtant, cela ne lui fit pas plaisir.

  • Pour être totalement transparente avec toi, j’attendais autant avec impatience ton arrivée que je ne la redoutais, continua Eglantine. Je regrette de ne pas avoir été là quand c’est arrivé, parce que j’ai très envie que tu te sentes à l’aise ici, et j’aimerais beaucoup qu’on s’entende aussi. Même si je me rends compte que… ça ne sera pas aussi simple. Quand bien même, tu es la fille de la personne que j’aime et j’ai envie que tu puisses te sentir chez toi. Et puis tu t’entends bien avec Loyd, alors…
  • Je sais tout ça.

Elle captura ses yeux des siens, au moment où elle les releva. Alors qu’Eglantine se retrouvait des années en arrière, timide, fébrile à l’idée d’aligner des mots, Nice fit un bond en avant, sûr d’elle et franche.

  • Je savais que tu…

Tutoyer une Richess de son rang lui fit bizarre, mais elle était aussi devenue sa belle-mère, quelqu’un avec qui elle allait vivre dorénavant.

  • Moi aussi, je vais être honnête, dit-elle, le poing serré. Avant de venir, j’ai demandé à Loyd de ne pas vous prévenir, papa et toi. Car je savais que sinon tu allais en faire de trop pour me recevoir.

Cela lui en boucha un coin.

  • C’est que tu me connais déjà bien, rit-elle, un peu pitoyablement.
  • Oui. Je sais que tu es comme ça, mais moi… tout ce que je veux, c’est pouvoir rentrer à la maison en ayant l’esprit tranquille. Je ne veux pas sentir que tu trouves un prétexte pour me parler et me mettre à l’aise. Moi, je veux juste… que ce soit le plus naturel possible entre nous. Je veux avoir la liberté de me dire que ma chambre n’est pas assez décorée et te demander si c’est possible de faire quelque chose pour ça.

Eglantine lui sourit, gênée de son comportement. Il y avait longtemps qu’elle ne s’était plus sentie aussi bête.

  • Pour moi, c’est vraiment frustrant, et même c’est suffocant de ressentir que quelqu’un veut absolument faire ceci ou cela pour que je me sente bien, alors que la seule chose dont j’ai besoin, c’est… du temps, pour m’adapter à la situation.

L’adulte n’en revenait pas.

  • Je crois que j’ai un peu sous-estimé ta maturité…
  • … Je ne le suis pas toujours, avoua Nice, alors qu’elle avait fait exprès de venir à l’improviste pour avoir l’avantage sur elle.
  • D’accord, je comprends. Et ça me rassure, mais je voudrais quand même te dire que… je suis désolée pour tout, dit-elle à voix basse, avant d’affronter son regard. Je m’excuse, car je sais tout ceci aurait pu se passer autrement. Je m’en veux que ça ait été pénible pour toi.

Au silence que Nice lui accorda, elle comprit à nouveau que seul le temps apaiserait son cœur. Il en allait de même pour Michael qui vint s’épauler au chambranle de la porte, d’un air inquiet.

  • Papa, c’est une conversation privée.
  • Désolé, j’avais peur que vous vous disputiez…
  • Mais tout va bien. N’est-ce pas ? ajouta-t-elle, d’un ton confiant, en attendant une réponse de la part d’Eglantine, dont le regard vaguait d’un Richess à l’autre.

Cette dernière répondit en souriant, ravie :

  • Tout va bien.

La tension s’était envolée.

  • Et ça vaut pour toi aussi, papa ! Il faut arrêter de croire que je vais me fâcher pour tout et que je ne suis pas capable d’accepter ce qui se passe. Ça ne sert à rien de tout faire pour que je sois à mon aise, alors que je le serais seulement si vous me laissiez tranquille.
  • Oh, je vois, ma chérie. La prochaine fois, je ne ferai pas de crème brûlée !
  • Quoi… mais tu ne savais même pas que je venais !

Il lui tira la langue, les mains clouées aux épaules d’Eglantine. Cette dernière riait de bon cœur. Ils partagèrent même un regard complice. Le tableau ne parut pas étrange aux yeux de Nice. Au contraire, ensemble, elle les trouva rayonnants. Cela faisait mal aussi, mais il valait mieux qu’ils soient heureux que l’inverse. Elle s’habituerait, et tant que ceux-ci respecteraient son espace, tout irait bien.

Ils n’hésitèrent d’ailleurs pas à la laisser tranquille après cet échange. Enfin, Nice allait pouvoir respirer. Ou du moins, c’était ce qu’elle avait cru.

À la sortie de sa chambre, elle vit son père lancer un clin d'œil à quelqu’un. Loyd apparut aussitôt dans son champ de vision.

Elle leva les yeux au ciel en constatant qu’il souriait bêtement.

  • Ne dis rien, s’en alla-t-elle.
  • Je n’ai rien dit, répondit-il, les mains en l’air, tel un criminel.
  • C’est ça ! s’exclama-t-elle en se levant de son siège.

En attrapant ses joues pour les écraser, elle espérait lui retirer cet air rieur.

  • Montre-moi ta chambre plutôt. J’ai envie de penser à autre chose.
  • Ça marche, frangine !

La visite guidée n’aurait jamais dû s'arrêter à la sienne. Normalement, elle aurait dû ensuite découvrir celle de Loyd, mais ils avaient été appelés pour le repas du soir. Puis, ils avaient regardé la télévision et enfin, sa mère était rentrée, pour finalement en arriver à ce moment où Nice accéda à son antre.

Comme le restant de la maison, la chambre était spacieuse, illuminée, bien rangée, et particulièrement son immense bureau. Elle fit le tour de la pièce, amusée de découvrir la chambre de son ami, et se permit d’ouvrir sa garde-robe pour la comparer à la sienne.

Du moins, elle essaya.

  • C’est fermé ? s’étonna-t-elle, en jetant un œil à Loyd.

Acquiesçant, ce dernier sortit une clé de sa table de nuit et l’ouvrit sous ses yeux qui devinrent tout ronds. Elle plongea aussitôt les mains à l’intérieur et en sortit un fin bout de tissu.

  • Je ne savais pas que c’était ton genre, dit-elle en lui présentant la petite lingerie.
  • Idiote ! C’est à Laure.
  • Tout ça ? fit-elle en prenant à nouveau connaissance du contenu de l’armoire.
  • Oui, c’est moi qui garde toutes ses confections, en attendant.

Nice comprenait mieux. Elle observa minutieusement le soutien-gorge sur lequel elle retrouva la patte de son amie.

  • Elle est vraiment douée.
  • Bien sûr qu’elle l’est ! C’est ma chérie ! s’exclama-t-il fièrement.

Habilement, elle replia le vêtement et Loyd ferma à nouveau sa garde-robe à clé. Il la replaça dans son tiroir.

  • Tu n’as pas peur que ta mère tombe dessus ?
  • Ma mère ? Non, ce n’est pas une fouilleuse, je ne m'inquiète pas pour ça ! Et puis, tant que ce ne sont pas ses parents qui tombent dessus…
  • C’est vrai que c’est une bonne idée.

Tous deux s’assirent sur le lit où trônait un bleu roi. Ils devinrent aussi pensifs l’un que l’autre.

  • C’est un peu bizarre, fit Nice. Tout ceci.
  • Les idées de Laure ?
  • Non, je voulais dire… ! Le fait que nos parents soient amoureux, qu’on se retrouve à habiter ensemble, alors qu’on se connaît depuis si longtemps…
  • Si j’avais cru habiter avec ma meilleure amie un jour ? Tu l’as dit, c’est étrange ! Mais c’est pas mal non plus ? Si on a des… Qu’est-ce qu’il y a ? lança-t-il en la trouvant stupéfaite.
  • … Tu me… considères comme ta meilleure amie ?

Il rit à cœur ouvert face à ses prunelles pétillantes de joie.

  • Bien sûr que oui ! Nice, enfin, tu es celle à qui je me confie le plus et puis… Quand j’allais mal, tu m’as soutenu comme personne d’autre ne l’a fait. Ça compte pour moi, dit-il doucement, un genou replié contre son torse.

Alors que Nice s’émouvait, il fut piqué par la malice.

  • Alors pour toi… c’est pas pareil ? dit-il, d’une moue toute triste. Je pensais que c’était réciproque…
  • Arrête ton char ! Je sais quand tu fais semblant. C’est pour ça que je suis ta meilleure amie ! Et que tu l’es aussi…

Une rougeur aux joues, elle dériva son regard ailleurs. Loyd écrasa son épaule contre la sienne. Cette cohabitation ne serait pas aussi mal que ça, finalement.

Il y avait même de la crème brûlée !

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