Chapitre 2 : KY.E.SS ?

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Un tintouin dans le couloir réveilla Priss Ibiss.

Cette dernière, la chevelure emballée dans un bonnet pour la nuit, sortit de son lit, agacée. L’alarme du matin n’avait même pas encore sonné.

Elle libéra sa crinière noire et se vêtit d’un peignoir avant de se lancer à la poursuite du bruit incessant.

Une envie meurtrière la traversa en découvrant son mari dans le hall, lui-même encore en pyjama. Priss se dirigea à grands pas énervés vers lui. Que faisait-il même dans sa partie de la maison ?

  • Chuck ! Puis-je savoir ce que tu fais…
  • Puisque je vous dis qu’il ne s’agit pas de moi !

L’homme se tourna en sa direction, l’oreille collée au téléphone. Il rendit à sa femme le même regard et l’emprisonna.

  • Un instant, dit-il, avant d’écraser le téléphone contre son torse. C’est toi qui a fait ça, n’est-ce pas ?
  • De quoi suis-je accusée ? répondit-elle, aussi hautaine qu’à son habitude.
  • Je savais qu’un jour tu me ferais la misère, marmonna-t-il.

Rares étaient les fois où l’ancienne duchesse tombait des nues.

  • Je te demande pardon ? Je n’ai rien fait…
  • Si ce n’est pas toi, alors qui est-ce ?!
  • Ça suffit ! Je ne sais même pas à quoi tu fais allusion ! Tu me casses les oreilles !

Chuck fronça les sourcils, fouillant son visage, à la recherche d’indices. Priss le dévisagea. La même question persistait : si ce n’était pas elle, qui d’autre ?

***

Laure balayait la boîte de nuit dans son ensemble. Elle avait choisi un point stratégique, en hauteur, pour admirer la fête. Bientôt minuit, la salle remplie se muait. Celle-ci offrait une large piste de danse au milieu de laquelle se dessinait un podium en forme de T. Du monde avait déjà conquis la plateforme. Un néon l’épousait. Les gens dansaient, la musique immiscée dans leurs corps, en dessous des projecteurs qui se répercutaient dans les murs vitrés. Ceux-ci agrandissaient l’endroit bordé de part et d’autre d'escaliers. Ils se rejoignaient pour créer un lieu intimiste, tamisé et rangé en plusieurs espaces. Les fauteuils en cuir se montraient propice aux confidences.

Ses talons s’y enfonçant, Laure jugea que la moquette s’avérait être un mauvais choix. Sauf peut-être la couleur : un mauve profond et sombre, à la limite du noir. Telles étaient les couleurs de la boîte, un verre pétant pour raviver la bouche pulpeuse sur l’enseigne. Depuis son lancement, le KY.E.SS ? faisait des ravages.

Accrochée à la rambarde du balcon, elle prit une profonde inspiration. Une coupe apparut aussitôt sous son nez. Les bulles y frétillaient autant que dans son ventre. Contentée, elle remercia l’apporteur d’un petit air chenapan :

  • C’est qu’on est gentleman !
  • Ça m’arrive, répondit Sky, une lueur dans le regard.

Il était particulièrement bien habillé, élégant et sage, malgré sa tignasse rebelle. Dans leur dos, Loyd et Jena riaient avec Nice, qui l’appareil en main, leur montrait ses clichés. La benjamine du groupe prenait son rôle à cœur.

Sky porta à nouveau son attention sur sa meilleure amie et cogna son verre au sien. Ils trinquèrent à une soirée qui se déroulait à merveille, l’horizon de fête sous les yeux. Ils y voyaient tout.

Au milieu du podium, deux têtes blondes ne cessaient de s’amuser. Ils n’avaient pas quitté la piste depuis leur entrée, sauf régulièrement, pour se déshydrater. Boissons alcoolisées à la main, il y avait déjà un moment qu'Alex et Kimi ne pensaient à plus rien d'autre qu'à danser.

Laure constatait à quel point ils avaient gagné en complicité. Elle n'aurait su dire si c’était également le cas de Sky, mais elle se plut à essayer de le découvrir :

  • Qu’est-ce que tu en penses ?
  • Ils ont l'air de bien s'amuser…

De qui parlait-il exactement ? Elle le vit jeter un œil à sa droite : le restant du groupe retournait sur la piste. Avant de suivre les autres, Jena, jolie comme un cœur avec son petit haut jaune, le retrouva. Elle les avait accordés à ses talons, un pantalon blanc en guise de bas.

Cette dernière glissa un baiser sur sa joue, ainsi que sa main dans la sienne. Il lui répondit en l'embrassant et promit de la rejoindre très vite, ce à quoi Jena haussa les épaules, aussi sauvage qu'à son habitude. Son sourire, cela dit, ne trompait pas.

  • Nous voilà seuls, reprit Laure.

L’espace entre eux deux se réduisit.

  • Les gens ont l’air de vraiment apprécier l’endroit, mais en même temps… Il y a une putain d'ambiance !
  • C'est vrai.

Il remarqua la façon dont le visage de Laure se ferma, celle-ci en pleine réflexion.

  • … Est-ce que ça change quelque chose ? Tu préfères attendre encore un peu ?
  • Non, répondit-elle, d'un ton lourd. C'est juste que… C'est toujours quand on aurait bien besoin de Kyle, qu'il n'est pas là. Mais ce n'est pas grave. Je m'occuperai moi-même de la lettre. Et pour ce qui est des photos…

Laure récupéra son sourire.

  • Oh, je compte bien sur ce beau petit monde, chantonna-t-elle.

Sky fit de même. Il s’empara de sa main, décidant qu’il était temps de retourner s’amuser. Le duo descendit élégamment l’escalier avant de rejoindre eux aussi la piste de danse. Ils avaient encore un peu de temps à tirer avant la fin de la soirée. Les couples se reformèrent, Nice pour chaperonne. Loyd avec sa belle, qu'il admirait d'amour. Elle était la reine de la soirée. Sky avec Jena qui bougeait drôlement bien. Elle s'amusait à attraper ses mains pour l'entraîner.

Ça n'avait pas été son cas.

Kimi n'avait pas eu besoin de ça pour danser avec lui.

Le couple se rapprocha. Ils dansèrent plus serrés, comme le cœur de la blonde. Elle maudit le tempo latino de leur donner tous les prétextes pour se mouvoir ensemble.

De même, l'effet de l'alcool lui donnait toutes les raisons de quitter le chemin du raisonnable. Quand une pression s'effectua sur ses hanches, elle l'accueillit. Les grandes mains d'Alex les baladaient.

Ils dansaient de plus en plus sensuellement. Kimi relevait sa chevelure tandis qu'il se collait plus à son dos. Il souriait. Sur une autre planète, Alex prenait plaisir à la situation. Il s'en délectait au point de lui susurrer à l'oreille :

  • Rends-le jaloux.

Elle se mordit les lèvres. Tourna son visage vers le sien. Épris, ils en rirent, proches, alors que le restant du groupe ne savait plus où donner de la tête. Ce fut à cet instant qu'Alex décida de l'entraîner ailleurs. En les voyant partir au bar, Nice stoppa ses dandinements. Elle laissa place au tourment et l'inquiétude, tandis que le couple y veillait tout en restant dans leur bulle.

Quant au dernier de la liste à l'avoir embrassée, il se terrait dans des mouvements répétitifs. Cela ne lui plut d’entendre Jena relever ce que personne n'osait demander :

  • Et Faye, alors ??

***

…Tequilas.

La lourde musique empêcha le barman d'entendre correctement la requête. Il pencha sa tête pour mieux la recevoir.

  • Deux Tequilas !

Aussitôt disparu, il ramena deux shots et les remplit sous les yeux des intéressés. Un instant d'interrogation traversa Kimi quand Alex tendit son bras sur le comptoir et que le barman y aligna du sel. Il avait la malice aux bords des lèvres. Il l'attrapa au niveau de la nuque pour la ramener dans sa direction.

L’étincelle dans le regard d'Alex ne s'éteignit pas.

  • Lèche !

D'un mouvement de tête, il l'invita à se lancer. Ce qu'elle fit, déroulant sur sa peau sa langue bientôt recouverte de sel. Alex lui tendit immédiatement le shot. Elle l'avala d'une traite tandis qu'il prépara la rondelle de citron. Il la passa entre ses lèvres et les approcha de celles de Kimi. Acidulé, le goût du fruit se répandit dans sa bouche. Là où habituellement, elle aurait plissé les paupières, la blonde les garda bien ouvertes, le nez croisé à celui de son ami. Elles retombèrent aussi vite, prises par l’alcool.

Privée de ses sens, elle ne sentit pas celui qui se déversa sur sa jambe. Elle vit simplement Steve apparaître, deux bières en main, et se plier en deux pour s’excuser de l’avoir bousculée. Kimi ne faisait plus que rire, sans raison apparente. Il en profita pour slalomer vers Alex, comme pour l'inviter à danser. À la place, il plaqua sa main sur son torse et se dressa un chemin jusqu’à son oreille.

  • Mon gars. Tu vas trop loin.

Épaule contre épaule, il s'empressa de s'en dégager. Un peu trop violemment. L'Asiatique lut sur ses lèvres : la faute à qui ? Agacé, il fit signe à Kimi.

En ni une, ni deux, ils se retrouvèrent devant la boîte. Tout le monde était à l’intérieur. Insensible au froid, Kimi inspira l’air et se mit à tourner sur elle-même, les bras tendus. Elle tituba, se rattrapa à ses genoux et explosa de rire, décrochant un sourire à Alex. Ce dernier leva le regard vers le ciel, l’impression d’y tomber, et sortit de quoi fumer. Il se posa contre l’appui de fenêtre, Kimi l’imitant, surexcitée. Elle l’observa rouler sa feuille, en luttant pour garder son attention fixée sur un point.

  • Quoi ? Tu veux essayer ? lui proposa-t-il.

Quand elle remonta la tête vers lui, Alex déglutit. Il plongea dans ses yeux bleus, atténués par l’alcool. Il alluma le joint. Pris une grande bouffée, sous son regard attentif. Puis, il lui tendit en le gardant entre ses doigts. A nouveau, sa gorge se serra, lorsqu’elle se pencha pour essayer. Elle s’étouffa et tira la langue.

  • C’est horrible !
  • Haha ! N’est-ce pas ?
  • … Pourquoi tu fumes ce truc alors ! protesta-t-elle en s’accrochant à son bras et en le remuant.

Alex répondit en lui soufflant de la fumée dessus.

  • Ça me détend.
  • Urk, fit-elle en déposant sa tête contre son épaule.
  • T’as pas froid ?
  • Nan.

Le silence s’installa, la musique étouffée dans leur dos, l’air frais sur leurs joues et la pénombre sous les yeux. Un feu animait Alex depuis quelques minutes qui écoutait les lourdes respirations de son amie. Un feu brûlant. Dangereux.

  • Ça fait du bien, dit-elle d’un ton à peine audible.
  • De quoi ?
  • Le calme.

Elle se redressa, puis jeta un œil par la fenêtre. Elle avait vue sur le bar. Vue sur Sky et Jena, commandant à boire. La vision faisait gronder ses entrailles.

  • C’est vrai, ça fait du bien, acquiesça Alex. C’est tellement… plus simple avec toi, poursuivit-il, la tête basse.

Encore le silence. Il tourna la tête et comprit qu’elle était ailleurs. Doucement, il vint tourner son visage pour récupérer son attention. Son expression, dure et meurtrie, s’envola aussitôt. Elle faisait semblant. Semblant que tout allait bien. Qu’elle ne ressentait rien de les voir en couple. Alex la comprenait. Lui aussi préférait s’engouffrer dans le désintérêt plutôt que de se torturer au jour le jour. Pourtant, le supplice continuait. Il se força à prendre une bouffée supplémentaire et fronça les sourcils.

  • Dis…
  • Hum ? fit Kimi.
  • Tu veux essayer un truc marrant ?

Réveillée par la soudaine demande, elle attendit la suite. Alex lui fit mine de se rapprocher, jouant de son doigt. Elle s’exécuta, innocemment. Lui, ne devait décidément pas avoir les idées claires.

  • Tu me fais confiance ?

Elle hocha plusieurs fois, trépignant. Face-à-face, Alex tira sur le joint. Il garda tout à l’intérieur de sa bouche et plaça ses mains autour de son visage. Lorsqu’il souffla toute la fumée, une partie s’évapora entre ses doigts tandis que l’autre força le passage entre les lèvres de Kimi. Cette fois, cela ne lui brûla pas les poumons. Elle n’eut que cette agréable sensation qui lui fit tourner la tête. Quand il se détacha, elle toussota, et rit, le regard plein d’étoiles. Alex tira la tronche une seconde, touché par son sourire béat, puis déplaça ses mains dans son cou, le pouce sur son menton pour lui ouvrir la bouche. En y plantant ses lèvres, il ne sentit aucune résistance. Le baiser prit de l’ampleur. Léger, il attrapa sa langue et l’enroula à la sienne.

  • Alex !!

Le cri l’obligea à se détacher.

Il trouva son meilleur ami de l’autre côté du trottoir, et Faye à côté.

***

Dans ses grosses baskets, Selim se sentait vainqueur. Il sautillait de joie à l’idée de faire la fête. Moins réjouie, mais déterminée, Faye marchait à la même hauteur. Le froid qui giflait ses bras l’amena à se dépêcher. Elle avait relevé ses cheveux en une queue torsadée, son cou alors nu, pour mettre en valeur sa poitrine. Celle-ci était recouverte d’un haut en cuir, voué à montrer ses épaules nues. Le pantalon à pattes d’éléphant qui bordait ses hanches lui faisait honneur. Faye se sentait sexy. Elle se sentait prête à faire face à ses démons, bien qu’elle s’attendait à les trouver ensemble, proches, complices,... Comme des amis, se répétait-elle.

Ils approchaient.

Selim refit le point :

  • Une fois à l’intérieur, on ne pense plus à rien ! Juste à s’amuser, ok ? On va danser et ça va être trop bien !

Reconnaissante d’avoir un tel ami, un frère pour ainsi dire, Faye le remercia à la force de sa voix :

  • Chef ! Oui, chef ! s’écria-t-elle.

Elle se sentait plus confiante que jamais avec ce petit gars à ses côtés. Seulement, en arrivant devant la boîte de nuit, toute sa motivation se fracassa. Elle perdit en un instant la joie qu’elle avait rassemblée jusque-là. Selim le remarqua et déposa ses yeux sur la devanture. Il se décomposa. D'abord ébahi, il dut regarder Alex et Kimi s’embrasser. La montée de rage se propagea ensuite :

  • Alex !!

Celui-ci se retourna. Il avait l’air bien con. Les narines gonflées, Selim eut envie de lui sauter dessus, mais il s’étonna ensuite du calme dont Faye faisait preuve. Elle ne disait rien, plantée sur le trottoir, vidée, jusqu’à ce qu’elle se secoue et que ses émotions la frappent.

  • … Amis… hein ?
  • Faye…
  • Amis. Ils étaient censés être des amis !

Peiné et embarrassé, Selim baissa la tête. Il n’aurait pas cru. Aussitôt qu’il entendit ses talons claquer contre le sol, il la suivit.

Quand elle arriva à hauteur de l’autre trottoir, Kimi se leva, marcha vers elle, pas droit, et se jeta dans ses bras.

  • Faye !! Tu es là ! s’exclama-t-elle joyeusement.

Des picots traversèrent le corps de la rousse. Elle poussa Kimi au niveau des épaules pour prendre connaissance de son visage.

  • Tu viens danser ??

Après être tombées, les mâchoires de Faye se serrèrent. Elle brandit sa main devant ses yeux.

  • Kimi… Combien de doigts ?
  • Hein ? C’est quoi ce jeu ? lâcha-t-elle en s’en saisissant des siennes. T’es trop belle. Trop trop belle ! On va danser, hein ! s’écria-t-elle en passant son bras sous le sien et en la tirant.

Depuis le plus profond de ses tripes, Faye dut faire un gigantesque effort.

  • Oui… Oui, Kimi. On va aller danser, dit-elle en dégageant doucement sa chevelure. Mais d’abord, je dois parler avec Alex, d’accord ?
  • Non, tu…
  • Tu veux bien ? lui demanda-t-elle d’une voix douce.
  • Tu sais ! s’exclama-t-elle en se laissant tomber sur elle et en touchant ses propres lèvres. Moi, je… je… ça je ne voulais pas… Ah, ça non ! Moi… je veux… balbutia-t-elle en tombant en arrière, le doigt pointé sur le nez de sa copine pour essayer de récupérer son équilibre. Je veux…
  • Je sais, répondit-elle en attrapant son épaule.

Faye fit signe à Selim de la prendre sous son aile. Il l’emmena à l’intérieur du mieux qu’il put, tandis que le couple se faisait face. Un regard de braise animait la rousse. Alex lui se tenait maladroitement à l’appui de fenêtre.

  • J’espère vraiment que tu es aussi torché qu’elle.

L’avertissement donné, il leva le menton et rit nerveusement en remplaçant sa chevelure. Il s’en mordait les doigts.

  • Ça te fait rire ?!
  • … Ouais. Ça me fait rire, dit-il d’une expression qui laissait penser tout le contraire.

La gifle qu’il se prit sonna comme un coup de feu. Dépourvue de mots, Faye réprima les premières secousses. Elle l’abandonna à la place et pénétra dans la boîte de nuit. Au plus elle avança, au plus son visage se déforma. L’envie de se venger s’évanouit à l’instant où elle retrouva ses amis.

Ils disparurent aussi vite, la salle entière plongée dans le noir et la musique arrêtée. Que se passait-il ? Une panne ? Les cris de déception furent coupés par les basses qui se mirent à vibrer. Une faible lumière mauve apparut au milieu du podium, des silhouettes s’y plaçant une par une. Le son éclata en un coup. Les faisceaux s’agitèrent autour de femmes, habillées, si c’était dire, de tenues osées et révélatrices. La musique reprit et le show débuta. Toutes plus sexy les unes que les autres, elles attrapèrent la foule, celle-ci tombant immédiatement dans leur doux piège.

La boîte de nuit, elle, tomba sous les exclamations, ainsi que quelque part, écrit sur un papier, sous le nom “Ibiss”.

***

Au téléphone, Chuck s’énerva :

  • Vous pensez vraiment que je n’ai que ça à faire ?! De perdre mon temps en ouvrant une boîte de nuit avec des… gogo danseuses et… quoi ? Comment ça ? Vous plaisantez, j’espère ? Des prostituées… Je rêve…

Halluciné, il tomba dans son canapé. La ligne coupée, et remué, il grogna :

  • Si je trouve celui qui a fait ça…

Mais qui était-ce ?

Qui était-ce, cette personne capable de mettre Chuck Ibiss au pied du mur, et à l’origine de ce jeu du KY.E.SS ?

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