La Mort

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La nuit Youssef dormait dans un hamac qui le berçait. Il profitait de la beauté du ciel étoilé. Des trous pour l'apercevoir quand il était allongé, il y en avait partout au dessus de sa tête. Que demander de plus les mains levées pour prier quand il accompagnait son père.
Un matin il se leva. Son papa était là, il y avait aussi des femmes chez eux. Un petit bébé était posé au sol, il semblait dormir, il était langé telle une momie. Youssef avait aussi été langé. C'est une coutume qui permet de mettre la colonne vertébrale bien droite, et qui entoure le bébé d'un sentiment de sécurité.

Son père semblait triste et il avait les yeux rouges. Avait-il pleuré ?

- Un homme ne pleure pas. Lui avait toujours dit son père.

Son père le voyant sortir de son hamac le prit dans ses bras et l'installa auprès du bébé.

- Je te présente ta petite soeur. Petite elle était, elle faisait peur à voir. Une sœur on joue avec, mais lui il recula. Qu'allait-il pouvoir en faire de cette sœur si minuscule ? Il demanda à voir sa maman. Son papa ne put s'empêcher de verser des larmes, puis il le serra très fort dans ses bras.

- Youssef, ta maman est partie, et en échange elle nous laisse ta petite sœur, on va devoir en prendre soin, c'est sa volonté, et celle du seigneur ! On va devoir vivre sans elle. Mais elle ne sera jamais très loin de nous à guetter et à voir si on fait bien. Elle nous guidera.

Youssef n'était pas d'accord. Cette sœur il ne la connaissait pas, il n'en voulait pas. C'est sa maman qu'il voulait. Pourquoi était-elle partie sans même lui dire au revoir ?

On lui cachait des choses, lui qui jamais ne semblait énervé, se mit à réclamer sa mère avec insistance et violence. On n'avait pas demandé son avis sur cet échange. Son père ne parvenait pas à le calmer. La petite se mit à pleurer aussi. Sentait-elle l'ambiance folle qui régnait à la maison ?

- Elle a faim, il faut trouver quelqu'un, et vite il faut une nourrice. Dit-une voisine.

- Je connais une femme qui a accouché la semaine dernière. Elle est jeune et en forme. C'est son premier enfant. Elle pourra en allaiter deux sans souci. Elle habite dans un autre village, c'est à quelques heures d'ici. Dit-une autre femme.

- Son mari ne pourra pas refuser ta demande Ali, c'est une question de vie ou de mort, on est tous solidaire dans ces moments-là. Prends-mon chameau, dit-un homme, tu iras plus vite. On te garde Youssef en attendant ton retour.

C'est ainsi que la vie de Youssef et de son père suivit son chemin sans Fatouma et sans la petite, qui n'était plus là aussi. D'ailleurs à qui personne n'avait donné de prénom!

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