Chapitre 15

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Je discutais avec Paul autour d'un repas professionnel, en le dévorant des yeux. Mais je n'arrivais pas à me concentrer et étais incapable de comprendre le contenu de sa discussion. Ses yeux se dirigèrent sur mes cuisses, puis il me regarda abasourdi en fronçant les sourcils. Petit à petit, je commençais à comprendre son regard, quelqu'un était en train de me caresser la cuisse sous ma jupe et remontait lentement vers mon sexe. Je regardais cette main glissant sous mes vêtements, et remontais le long de ce bras familier, de cette épaule musclée. C'était Alexandre !

Et merde le réveil, pourquoi me coupe-t-il ce moment délicieux.

Il était de ses rêves qui laissent une trace dans votre esprit pendant plusieurs jours, comme si leur intensité ou leur message étaient plus importants. Fermant les yeux quelques instants, j'espérais retrouver cette main douce sur ma peau.

Mais il fallait que j'aille me doucher, maintenant, que je prenne mon petit-déjeuner, et que je me prépare. Alexandre et Paul ne quittaient pas mes pensées, je ressentais encore l'ivresse de ces caresses et le regard fâché de Paul, qui m'accompagnèrent dans la voiture et tout au long de ma journée.

Ce soir, c'était l'anniversaire d'un collègue et ça devait faire près d'un mois que je n'étais pas sorti un jeudi soir. À 17 h 30, je rejoignais donc Inès devant l'ascenseur, où nous attendions deux autres de nos collègues.

- Tu as un mouchoir ? Me demanda-t-elle.

- Attends, je regarde dans mon sac.

Quelqu'un venait de me tapoter mon épaule droite. Par automatisme, je me tournais, mais bien sûr personne.

La bonne blague, quel est l'abru...

- Alexandre !!!

Fier de lui, il me faisait un grand sourire.

Charmant...

- Vous rentrez, les filles ?

- Non, on va boire une bière pour l'anniversaire de Charles.

- Et je peux m'incruster ?

- Bien sûr, dis-je en regardant Inès qui semblait en accord avec ma réponse.

C'était un très bon moyen pour Alexandre de faire connaissance avec un grand nombre de la troupe et la liste n'était jamais vraiment arrêtée.

Plus on est de fou...

Nous étions attendus dans un bar à vin vers 19h, mais avant nous avions prévu de profiter de l'happy-hour dans notre bar habituel.

- Vous buvez quoi les filles, je vous invite ? proposa Alexandre.

- Une Guinness, dis-je.

- Une Chouffe, ajouta Inès.

- En pinte ?

Nous acquiescions de la tête. Alexandre commanda donc deux pintes de Guinness et une de Chouffe et se dirigeât vers une table au fond du bar.

- Alors Alexandre, qui es-tu ? dis-je.

- Que veux-tu savoir, Elisa ?

- On pourrait commencer par ton âge.

- Trente-deux.

- Et toi Inès, que veux, tu savoir ?

- Tu connais du monde sur Nancy ?

- Non, je suis arrivé ici pour le boulot et comme je suis célibataire, je ne connais personne. Alors toutes les occasions sont les bienvenues pour bouger.

Pendant cet interrogatoire, nous apprîmes qu'il était le petit dernier et avait deux frères beaucoup plus vieux que lui. Ses parents s'étaient séparés et c'est pour ça qu'il avait beaucoup bougé et n'avait pas vraiment de région d'attache, même s'il retournait au moins une fois par an près de Reims où il était né.

Un peu avant 19 h, nous finir notre bière, pour nous rendre au bar à vin, où nous attendaient tous mes collègues fêtards. Nous avions bien sûr demandé confirmation à Charles, pour savoir si Alexandre pouvait nous accompagner.

Dans ce bar, on trouvait de petites tables basses, autour duquel étaient positionnés des petits canapés de deux ou trois places. Je pris place sur l'un d'eux et Alexandre vint s'asseoir à côté de moi. Charles, notre hôte, avait pris pour l'occasion plusieurs bouteilles de vin blanc et servi un verre à chacun.

- Merci, à chacun d'être venu et santé.

- Bon anniversaire, dit l'assemblée.

Inès avait été chargée du cadeau et le donna à Charles. Une bouteille de rhum et une enveloppe avec de l'argent et une carte pleine de mots doux.

- Je suis gêné, je n'ai pas participé, me dit Alexandre à l'oreille.

- T'inquiètes, il est encore temps pour toi d'aller glisser quelque chose dans l'enveloppe. C'est comme ça à chaque fois.

Les premiers verres me tournaient vite la tête et mes yeux commençaient à pétiller.

- Au fait, je suis très intrigué. Pourrais-je savoir ce que tu écris sur Wattpad ? me demanda Alexandre.

- Je te le dirais peut-être, mais à deux conditions.

- Vas-y !

- Que tu commences par répondre à cette même question.

- Pas de problème. Et là deuxième condition ?

- Que tu gardes ceci pour toi.

- Évidemment.

- C'est donc à toi de commencer.

- Si tu veux, je te donne mon pseudo, ce qui te permettra de lire l'une de mes histoires quand tu seras prête.

Il prit son téléphone et m'envoya un sms.

- Ça te dérange si je jette un coup d'œil tout de suite ? Dis-je.

- Non

En même temps, que je découvrais son compte, il m'expliquait, au creux de l'oreille, que certaines histoires étaient érotiques, ce qui corroborait les couvertures des histoires avec des femmes légèrement vêtues. De nouveau, je sentis mes joues se colorer, mais ce coup-ci elles étaient accompagnées d'un petit picotement au niveau de mon sexe.

- Tu veux aussi me donner ton pseudo ?

Bizarrement, j'en avais très envie, même si cela semblait tout sauf raisonnable. J'avais toujours voulu trouvé une personne réelle à qui me confier, mais aucune n'avait la possibilité de prendre cette place.

- Tout à l'heure en partant, je te donnerai mon pseudo, mais avant, j'aurais une chose à te dire, si tu veux bien ?

- Je peux attendre, Elisa. Même si tu éveilles ma curiosité.

Après trois heures, je proposais à Alexandre de rentrée, qui acquiesça avec plaisir.

- Alors prête pour me faire découvrir ton mystère.

- Oui.

Par où allais-je commencer.

- Je pense que tu as compris que j'étais mariée.

- Oui bien sûr.

- Avant que tu n'arrives, il y avait un collègue avec qui je m'entendais bien...Trop bien... Mais personne au bureau ne l'a jamais su. Et j'avais vraiment le béguin pour lui, comme on dit. Nous avons beaucoup flirté, et même plus et puis il est reparti dans sa région natale. Cette relation m'a beaucoup marquée et affectée et j'ai éprouvé le besoin d'écrire cette histoire. J'ai eu aussi envie de la faire lire et voilà pourquoi je me suis inscrite sur Wattpad. Maintenant, tu connais les grandes lignes, mais c'est un secret, pour des raisons que tu peux comprendre, je ne veux pas que cette histoire soit connue au bureau.

- Je comprends.

- Je n'aurais même pas dû te le dire, mais je suis une instinctive et je ne me l'explique pas. J'espère ne pas m'être trompée sur toi.

- Et bien ça me touche et je suis flatté par ta confiance. Rassure-toi, tu l'as confié à la bonne personne, dit-il avec un sourire doux et bienveillant.

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