Comme l'azur des cieux

2 minutes de lecture

Je le voyais toujours avec sa capuche rabattue sur le visage. La tête basse. Il marchait vite et évitait la foule. Seuls ses cheveux d'ébène tombaient hors du tissu.

Il ne s'adressait qu'à moi. Mais je n'ai jamais vu au-delà de ses mèches sombres.

Un soir, j'ai entendu frapper à ma porte. C'était lui, paniqué, haletant. Il disait avoir été poursuivi par une horde de mercenaires et ne pensait trouver refuge qu'ici. Je verrouillais toutes les serrures et les battants des fenêtres et l'installais sur le sofa. Toujours voilé de sa capuche, il ne cessait de me remercier. Il semblait gelé. Je saisis ses mains délicatement et les pressait entre les miennes. Cela eut pour effet de le calmer. Il soufflait plus régulièrement et cessa de trembler. Soudain, de furieux coups retentirent près de la porte. Puis des voix s'élevèrent.

"Non... Par pitié, murumura-t-il, ce sont eux. Ne me laisse pas avec ces monstres. Je t'en prie !

Je me précipitais dans ma chambre en le tirant par le bras et le laissait là, tandis que j'empoignais mon fusil. Déterminée à défendre la vie de mon unique ami, je descendis et fis face aux soldats qui avaient déjà enfoncé l'entrée.

- Déposez votre arme ! Nous avons pour ordre de ramener votre compagnon aux Analystes ! Laissez-nous passer ou cela se règlera dans la violence ! Vous avez jusqu'à trois pour vous soumettre ! Un... Deux ..."

Allez-y, approchez. Je vous tuerais un par un s'il le faut.

Je refusais d'obtempérer et, avant que le décompte ne se finisse, je commençais à tirer sur tout ce que je voyais. Plusieurs hommes tombèrent et je me mis à l'abris lorsqu'ils ouvrirent également le feu. Après plusieurs instants de lutte, le silence vint. Ils étaient tous morts.

Je remontais rapidement dans la pièce. Il demeurait assis sur le lit, anxieux. Je lui demandais alors pourquoi les mercenaires le recherchaient. Il se leva, se tourna dos à moi, et retira sa capuche. Je retins mon souffle. Il passa sa main dans ses cheveux et expira avant de se remettre face à moi.

Ses yeux... Ses yeux étaient magnifiques. Deux saphirs brillaient là, devant moi. D'un bleu si profond et lumineux que l'océan lui-même paraissait terne à côté. Il se rapprocha et plongea davantage son regard dans le mien. Quelque chose de puissant en émanait. Je ne pouvais pas détourner les yeux. C'était comme si je ne voyait plus que ça. Plus que l'azur. J'en oubliais de respirer. Plus rien ne comptait. Que le temps qui m'était imparti avant qu'il ne détourne son regard de cobalt.

C'est pour ce pouvoir qu'il était convoité.

Pour le pouvoir de fascination.

Annotations

Vous aimez lire Cerulean d'Arytor ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0