L'erreur.

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Simmer lui posa beaucoup de questions et son interrogatoire dura des heures. Le vieil homme était fatigué de parler. L'inspecteur avait largement de quoi prouver la culpabilité de Reiler et il lui fit signer sa déposition. Puis il posa cette question au retraité :

- Vous souvenez-vous de votre arrestation, Monsieur Reiler et pouvez me dire comment ça s’est passé ?

- Oui, je m'en souviens. Les policiers ont sonné à ma porte et je suis allé ouvrir. Ils m’ont immédiatement présenté leurs cartes et m'ont dit "police"...

- Comment avez-vous réagit alors ? Le coupa Simmer.

- J'ai compris qu'ils venaient déjà m'arrêter pour mon crime. J'étais sidéré et abasourdi...

- Qu'avez-vous dit à ce moment-là ?

- J'ai dit ce que je pensais : que c'était impossible, que mon crime était parfait...

- Oui, vous l'avez même répété plusieurs fois de suite, n'est-ce pas ? Comme une litanie.

- Oui, je n'arrivais pas à croire que vous m'ayez trouvé aussi vite...

- Et bien, Monsieur Reiler, c'est là que vous avez commis une erreur…

- Je... je ne comprends pas.

- Mes hommes sont sélectionnés de manière rigoureuse et sont très aguerris, Monsieur Reiler. Seuls quelques-uns d'entre eux et moi-même étions au courant du message que vous avez laissé sur la victime. Ce message qui nous informait de votre "crime parfait". La presse n'en a pas parlé parce que nous lui avons caché cette information. Est-ce que vous commencez à comprendre ?

- Je me suis trahi !

- Exactement ! Au moment même où vous avez parlé de crime parfait ils ont fait le lien avec cette affaire et vous ont arrêté. Il n'y a pas beaucoup de crimes de ce genre dans cette ville et le rapprochement n'était pas difficile à faire.

- Mais alors, que venaient faire vos hommes chez moi ?

- Excellente question, Monsieur Reiler ! Si vous aviez été un peu plus aguerri, vous auriez su que je n’aurai jamais envoyé que deux hommes pour arrêter un criminel. Ce n’est pas comme ça que nous procédons. Vous auriez reçu la visite d’un groupe d’intervention et croyez-moi, il n’aurait pas toqué à la porte. C'est là que tout devient incroyable, mes hommes ne venaient pas pour vous mais vous étiez tellement obsédé par votre crime que vous n’avez pas pensé qu’il puisse s’agir d’autre chose. Je vous explique : Nous avons eu de nouvelles informations sur une autre affaire qui remonte à deux ans de cela. Une histoire de trafic de drogue ou il y a eu un mort. Nous avions besoin de retrouver une personne liée à cette affaire pour l'interroger et éclaircir certains points. Nous avons ressorti le dossier de l'époque pour trouver son adresse...

- Et en ce temps-là il habitait dans l'appartement où j'ai déménagé…

- Bien vu, Monsieur Reiler ! Le gars que nous cherchions avait disparu sans laisser d'adresse et vous êtes apparu à sa place. Nous n'avions rien sur votre affaire, Monsieur Reiler et j'ai bien cru un moment que votre crime était effectivement parfait. Au moment où vous vous êtes retrouvé dans mon bureau, j’ai compris que vous étiez le coupable, mais je n’avais aucune preuve contre vous. Rien ! Ces preuves c’est vous qui me les avez données quand vous m’avez raconté votre crime. Vous ne vouliez rien laisser au hasard, et bien c'est raté ! Le hasard n'est pas contrôlable et il fait parfois bien les choses, vous ne trouvez pas ?

- Ce qui veut dire qu'en quelque sorte c'est moi qui ai résolu mon propre crime.

- Oui, on peut dire ça. Merci Monsieur Reiler…

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