Le surdoué

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Depuis le début de la semaine, il faisait une chaleur accablante sur tout le pays. Encore des records de canicule en perspective qui mettaient le gouvernement en alerte.

 

En s’épongeant le front avec son mouchoir, Paul observait son fils en train d’aligner des formules mathématiques sur son bloc-notes. Il était fier de son fils. Dominique était ce que l’on appelle un surdoué. Avec les avantages et les inconvénients, bien sûr.

 

Dominique se passionnait surtout pour les mathématiques, la physique et l’astronomie. Il passait ses journées à résoudre des exercices et à dessiner des figures géométriques.

 

Récemment, il n’avait pas hésité à lui annoncer d’un air péremptoire. Tu sais p’pa, je crois bien qu’on va tous y passer, tu ne devrais pas te fatiguer à travailler autant. J’ai tout vérifié.

 

Le docteur Delorme et le pédiatre avaient dit qu’il ne fallait pas s’étonner de certains comportements qui pouvaient paraître bizarres. Mais Dominique allait trop loin. Paul ne supportait pas cet air suffisant de son fils toujours certain de détenir la vérité.

 

Ce n’était pas parce qu’il passait tout son temps à remplir son bloc-notes de symboles, d’intégrales et autres équations que son fils allait lui dicter sa conduite.

 

- Tu ne veux pas m’écouter parce que tu as la trouille p’pa !

 

D’un autre côté, Dominique était un gentil garçon qui réussissait tout ce qu’il entreprenait et qui lui avait apporté énormément de satisfactions. Alors inutile de s’énerver.

 

Tout de même, ces derniers temps, il le trouvait bien taciturne. Il ne jouait plus et ne s’intéressait qu’aux signes cabalistiques dont il couvrait ses carnets, assis au bord de l’eau, près de la jetée.

 

Le ciel s’était encore assombri. L’orage menaçait. Il serait certainement d’une rare violence mais aucun éclair ne zébrait le ciel. Les lampadaires photoélectriques de la jetée s’étaient allumés.

 

La chaleur était épuisante. Les oiseaux s’étaient tus. Le silence était pesant et générait une indicible impression de malaise.

 

En plein après-midi il faisait nuit noire et Paul ressentait une impression étrange, comme lors d’une éclipse de soleil.

 

Dans huit secondes aurait lieu l’impact avec la plus gigantesque météorite que la terre n’eût jamais reçue depuis la disparition des dinosaures.

 

Son fils le lui avait dit mais il ne le savait pas encore.

 

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