Emotions 2.0 et flood de bonheur

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Avec Facebook omniprésent dans nos vies, on est floodé en continu par ces têtes de personnages bizarres qui pop dans ta conversation tout d’un coup sans trop sortir de nulle part et parfois même sans avoir vraiment un sens. Toute cette armada d’émoticônes, de smileys, de stickers et autres gifs animés est censée représenter nos faces avec une certaine émotion dessus : la tristesse, la joie, l’ennuie bref, vous connaissez le concept.

Fait qu’ j’ai le sentiment que nos émotions sont devenus vraiment cheap avec le temps tout comme ces stickers que tu peux acquérir via la shop à émotions de Facebook, du coup il n’est pas rare que ta conversation avec un quelconque de tes contacts rassemble un bon nombre de ses petites têtes devenant vite agaçantes quand tu vois la 6e damn tête popper sans raison.

Et pourtant leur utilisation ne cesse d’augmenter, t’en as 10 de ces stickers « in a row » parfois. Et t’sais même si je peux concevoir que ça peut être fun 2 secondes de pouvoir se faire comprendre avec des images, va bien falloir parler avec des mots au bout d’un moment. Parce que t’auras beau mettre le nombre de ces sales têtes que tu veux ils sont juste là pour compléter tes phrases pour les rendre plus vivantes mais elles vont pas faire tout le boulot pour toi, elles sont pas là pour remplir les blancs de ta convers.

Et c’est un peu pareil maintenant dans la vie, avec le rire. À quand remonte la dernière fois où tu t’es vraiment marré, je te parle pas du petit sourire ou du gloussement parce que la blague de ton pote était pas si nulle que ça ou le rire parce que t’aimerais bien qu’elle soit ta blonde celle-là. Je te parle du rire franc et sonore, celui que t’as quand quelqu’un vient de se ramasser sur du verglas.

Le rire ou plutôt le fake laugh est devenu l’émoticône par excellence de la vraie vie. On le sert à toutes les sauces : quand t’as pas compris ce qu’on t’a dit, mais tu glousses anyway histoire de pas le faire répéter ce qu’il vient de te dire, parce que c’est chiant un mec qui te demande de répéter ce que tu viens de dire ! On a plus le temps pour ça, faut que ça aille vite, il a son histoire à te raconter et son temps de paroles est pas mal limité… alors tu glousses sans raison. Tu l’utilises, ton fake rire aussi quand t’es avec tes potes et que y’en a un qui sort une blague pas drôle mais que tu veux le faire plaisir et puis faudrait pas que tu perdes la face si par hasard elle était bonne mais c’est qu’toi qu’a pas compris et on va te repérer si tu ris pas exactement au même moment que les autres, t’auras l’air d’un douchebag si t’es le seul à pas te fendre la poire… le timing c’est primordial pour le fake. Tu glousses.

Alors on se cache derrière des émoticôn(es), des faux rires, des fausses tristesses pour s’accorder au lifting de la société, t’as pas vraiment le droit de pas faire comme les autres et pis on veut tous rentrer dans le moule quelque part, on ne voudrait pas être vraiment triste tout seul alors on préfère faker tous ses sentiments, c’est mieux. Ça fait moins mal. Et puis c’est moins gênant. Alors glousse.

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Commentaires & Discussions

Emotions 2.0 et flood de bonheurChapitre2 messages | 8 ans

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