Habituellement, je me rendais à l'établissement scolaire le plus proche de chez moi, par conséquent mon lycée, en utilisant le vélo tout-terrain que j'avais gagné lors d'une tombola organisée par mon ancienne école. Pourtant, je ne l'avais pas fait ce matin et la raison à cela était très simple, il pleuvait. Certes, il était assez facile pour un cycliste passionné de pédaler sous de la pluie battante mais pour un simple étudiant qui se doit de faire attention à son uniforme, beaucoup moins. J'avais donc privilégier la marche à pied même si la distance séparant mon lieu de résidence et mon école était assez éloigné

- ... Il est déjà plus de seize heures trente, marmonnais-je en fixant avec une pointe de déception le cadran de la montre qui était attaché à mon poignet droit

- Tu es si impatient de rentrer chez toi, Eiji ?

Assis dans un bus bruyant rempli par mes camarades et moi-même, je décalais ma tête réflexivement vers le bruit parvenu à mes oreilles. Une paire d'yeux rempli de curiosité me regardaient droit dans les yeux. Ces derniers appartenaient à la personne assise juste à côté de moi, Chihomi Kodama

- Ouais, j'ai clairement envie de plonger dans mon lit actuellement

- Déjà ? La nuit n'est même pas encore tombé pourtant

- Je suis juste fatigué d'être rester debout quasiment toute l'après midi dans un mussé. Mais assez parler de moi, tu n'as pas envie de rentrer chez toi, Chihomi ?

- Bien sûr que je veux rentrer chez moi ! J'ai envie de me faire un chocolat chaud et de tranquillement m'allonger sur mon lit en discutant avec mes amies via mon téléphone

Chihomi Kodama se réinstalla plus confortablement dans son siège. En faisant cela, une subtile odeur s'en alla de sa peau, ce qui me rendit nerveux

- Ah, j'ai reçu un message de l'une d'entre elles justement !

- Vraiment ? Je la connais ?

- J'en doute grandement, à moins que tu sois intéressé par le maquillage et la coiffure

Chihomi Kodama eut un petit rire incontrôlé sortir de sa bouche avant de déverrouiller son téléphone. En regardant de plus près la personne assise à mes côtés, je pouvais parfaitement comprendre les sentiments que les différents membres de la gent masculine pouvait avoir à son égard. Cependant, je savais parfaitement que si je lui demandais de devenir ma petite amie, je me prendrais une réponse négative donc je décidai que cela n'était pas mes affaires. Suite à notre discussion qui n'avait duré moins de deux minutes, je laissais mes yeux se perdre dans le paysage urbain présent derrière les vitres du bus avant d'aller sur mon téléphone à mon tour

[Vous avez reçu un message !]

Sans perdre plus de temps, je déverrouillais mon téléphone avec le code puis, appuya sur la notification qui ouvrit un pop-up en plein milieu de ma page d'accueil. Je crus d'abord à une publicité mais je dus bien rapidement me contraindre à rejeter l'idée que je venais d'avoir lorsque sur le rectangle blanc qui venait d'apparaitre, les mots suivant apparurent

"Chers joueurs,

Je suis heureux de pouvoir de nouveau communiquer avec vous, les personnes qui m'on aide lors de la création de mon tout premier jeu vidéo ! Aujourd'hui est un grand jour pour moi puisque ce jour sera celui ou je dévoilerais mon nouveau projet au monde entier. En outre, pour vous remercier de tout ce que vous avez déjà fait pour ma personne, je me permets de vous envoyer un petit cadeau créer spécialement pour vous qui devrait vous faire plaisir. Bonne continuation et surtout bonne chance !

EDR28"

- Alors il s'en est remis ...

- Tu as dit quelque chose ?

- N-Non, non, désolé du dérangement !

J'agitais rapidement ma main droite pour montrer que tout allait bien à ma voisine puis refis attention au message présent sur mon téléphone, tout sourire. Plusieurs mois auparavant, un développeur de jeu vidéo sous le pseudonyme "EDR28" avait écrit un long message sur une plateforme de jeux vidéo mettant en avant les petits développeurs dans lequel il demandait si plusieurs joueurs voudraient bien devenir bêta-testeurs de son tout premier jeu. Intrigué, j'avais envoyé un message privé à EDR28 pour lui dire que je voulais bien l'aider. Après m'avoir remercié pour le temps que je lui consacrais, il m'avait partage un fichier dans lequel se trouvait sa toute création dans le monde du vidéo-ludique. Contre toute attente pour un jeu vidéo développé par une seule personne, ce dernier était assez agréable à prendre en main et bien vite, on se faisait au monde qui nous entourait à l'histoire en elle-même. Parmi les bêta-testeurs qui s'étaient portés volontaires tout comme moi, aucun ne critiquait le jeu et au contraire, chacun en vantait ses mérites, allant jusqu'au point de mettre en sonnerie de téléphone l'une des musiques du jeu, chose que j'avais aussi faite. Toutefois, lors de la publication officielle de son jeu sur la plateforme, le créateur s'était retrouvé insulte, voir-même roulé dans la boue par les autres utilisateurs de la plateforme qui se permettait de critiquer durement et difficilement le résultat la quantité monstrueuse de travail d'un seul homme. Suite a cela, EDR28 ne donna alors plus signe de vie, nous laissant nous, ces supporters de la première heure qui se battaient cœur et âme contre ceux qui s'amusaient à l'insulter, seuls

Crriiiiiii- ! Tout à coup, les pneus du bus se stoppèrent et brusquement, le bus aussi

Cela poussa Chihomi Kodama à crier de surprise puis a agrippée mon bras droit. Suite a cela, plusieurs personnes se mirent à s'agite tandis que notre professeure de japonais présente avec nous se leva et demanda à la classe de rester calme. Pour être tout à fait être honnête avec moi-même, j'accordais beaucoup plus d'attention à la douleur provenant de mon bras droit qu'à l'arrêt soudain. Il ne fallut qu'une dizaine de secondes pour que le bus entier s'arrête

- Qu'est ce qui s'est passé ?!

- On a heurté quelqu'un ou c'est comment ?!

- J'ai eu si peur !

Chihomi Kodama, quant à elle, me demanda d'une petite voix tout en continuant d'empoigner mon bras avec une force impressionnante

- P-Pourquoi le bus s'est arrêté, Eiji ?

- Aucune idée mais je pense qu'on n'a pas besoin de s'inquiéter pour cela.

- Vraiment ?

- Oui, c'est surement le moteur qui a calé sans aucune raison, enfin, je dis ça mais j'en sais rien-

C'est à ce moment-là que j'entendis une voix que je n'avais jamais entendu avant :

[Game settings complete !]

[One of beta testers find !]

[Changing the language of the system]

[Loading, please wait ...]

- Tout le monde, restez calme !

Avec une voix forte et portante, ma professeure de japonais venait de prendre la parole. Malgré sa non-connaissance des évènements présents, elle essayait tant bien que mal de rassurer ses élèves qui poussaient toutes sortes de cris prouvant la peur qu'ils avaient, et je pouvais parfaitement le comprendre. J'avais souvent admire le courage de cette femme lors de mes ans passés à l'école. Cette femme qui n'hésitait pas à rentrer à l'intérieur d'une bagarre pour séparer deux élèves en train de se battre, quitte à se prendre plusieurs coups elle-même. Pourtant, cette fois-ci, je pouvais le sentir dans sa voix, elle aussi était effrayé par les cours des évènements. Devant chaque personne présente dans le bus, une fenêtre rectangulaire bleutée où était écrit ceci apparut :

++

[Quête principale #1 - Commencement]

Catégorie : Principale

Difficulté : C

Condition(s) de réussite : Survivre

Temps : 30 minutes

Compensation : 300 pièces

Si échec : Mort

++

Étant un joueur de jeux-vidéo, je savais parfaitement ce qui venait de se présenter devant moi et cela me fit avaler d'un coup un peu de ma salive. Une quête trônait devant moi. Une quête dont l'échec était synonyme de mort. Je sentis les ongles de Chihomi Kodama se planter / plonger dans ma chair, mais cette fois-ci, j'accordais l'entièreté de mon attention à l'écran flottant

- Eiji ! Eiji ! Eiji !

- ...... O-Oui ?

- J'ai peur, Eiji !

En disant cela, je sentis la globalité du corps de Chihomi Kodama se presser contre mon bras droit tandis que, en la regardant, je vis des larmes se mettre à ruisseler sur son visage depuis ses yeux. Alors que je m'apprêtais à lui dire que tout allait bien se passer, une voiture volante passa à toute vitesse à côté du bus avant de s'écraser dans un bruit assourdissant devant ce dernier

GRRROOOAAA- !

Je ne le savais pas encore mais c'était ce jour là où l'entièreté de ma vie devint un jeu