Avant-propos:

Ce petit texte a été réalisé dans le cadre d'un atelier d'écriture qui avait pour thème "étoile".

J'ai écrit cette nouvelle en trentes minutes et je suis simplement repassé dessus une fois pour corriger les fautes et compléter un ou deux petits points ! Mais l'essence même du texte s'est fait sur une unique inspiration. Vous pourrez le voir, mais je me suis mit comme défi notamment d'utiliser divers sens du mot "étoile" dans ce texte pour obtenir une histoire qui tienne debout. Je n'ai pas plus d'ambition pour ce texte que celui de l'avoir écrit.

Je posterais peut-être d'autres petits textes de la sorte à l'avenir si l'inspiration me vient. J'espère que celui-ci vous plaira en tout cas :)

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 Mon prénom est Estelle, qui vient latin Stella, c’est-à-dire « étoile » en français. Un joli prénom qui, on pourrait le croire aujourd’hui, fut comme une marque du destin qui allait être le mien.

 Je suis né et j’ai grandi dans un lieu un peu perdu, rase campagne où la tradition se veut de reprendre les affaires familiales. Pourtant, je ne pus jamais me résoudre à poursuivre le travail de ma mère. Gamine, après des heures passées à aider dans des tâches que je rechignais, la nuit tombait et me permettait de m’adonner à l’unique activité qui me faisait sentir vivante. Se poser sur la colline près de la maison familiale pour contempler les étoiles.

 Encore aujourd’hui, ce souvenir d’être allongé dans le tapis d’herbe à se plonger dans l’immensité astrale me réchauffe le cœur. Je rêvai de me perdre au milieu des lumières célestes, me confondre dans l’infini noir. Je repensai alors à ce que m’avait dit ma mère lorsque je lui avais demandé où était mon père. « Il est là-haut, il te regarde et veille sur toi. »

 Fille unique, après de nombreuses disputes, je réussis à convaincre ma mère de me permettre d’aller dans un lycée d’une plus grande ville. Cette envie de découvrir d’autres mondes était apparue après avoir le visionnage d’un des seuls films de mon enfance. Un héro partait à la rencontre de sa destinée dans l’espace, trouvait de nouveaux compagnons et triomphait des épreuves qui se profilaient devant lui. Peut-être que le fait qu’il y retrouvait son père, aussi tragique ce fût, me fit espérer avoir la même chance.

 C’est dans ce milieu que je rencontrai mon premier amour. Un garçon sympathique, au sourire charmeur. Il était capable de remplir mes yeux d’étoiles et de combler le vide qui retentissait dans mon cœur d’enfant. Pour un temps en tout cas. Le jour où il me tourna le dos pour une autre, c’était comme si je m’étais pris un direct du droit. J’étais assommée, la tête dans les étoiles. Perdu dans le noir de la dépression, sans espoir d’en ressortir, comme six pieds sous terre.

 Je suis finalement retourné chez ma mère, à la recherche de cette colline où, enfant, je disparaissais des heures entières pour perdre pied avec la réalité. La nuit tombée, je m’allongeai. Rien n’avait changé, sauf moi. Je n’étais plus assez naïve pour croire aux chimères d’enfants, mais je me plus cependant à imaginer qu’un grand homme à l’air paternel me regardait parmi les lumières des cieux. C’était ridicule, je le savais, mais le réconfort que cela m’apporta fut sans pareil. L’enfant de la colline n’avait pas tant changé finalement. Je levai le bras vers le rideau de points brillants, comme pour attraper la main imaginaire que mon père me tendrait. C’est à ce moment que le déclic eut lieu. Je voulais rejoindre ce monde qui me faisait tant rêver.

 Lorsque je fus de retour dans mon quotidien, je n’étais plus la même. Le garçon qui m’avait tourné le dos était toujours là, mais la blessure qu’il avait faite à mon cœur avait été remplacée par une obsession qui allait me hanter jusqu’à la fin de mes jours. Je devins, au bonheur de ma mère, la nouvelle étoile montante de ma scolarité. Appliquée sur tout ce que j’entreprenais, je me donnais à fond pour que mon chemin soit aussi brillant que celui de la Voie lactée. Certaines personnes, tels des shérifs corrompus surmontés d’une étoile crasseuse, tentèrent de m’empêcher d’avancer. Mais mon regard portait trop loin désormais.

 C’est avec cette volonté que ma vie se poursuivit, jusqu’à arriver à mes 26 ans. Mes mains tremblent encore quand je pense à ce jour. Estelle, la jeune fille de la colline était devenue Estelle, femme astronaute. La nuit qui précédait mon départ, je me rendis à moto sur un point élevé proche. Je m’allongeai dans l’herbe et, l’espace d’un instant, j’en profitai pour observer cet endroit qui allait être comme une maison pour moi.

 Le lendemain, ce ne fut pas tant le décollage qui marqua ma mémoire, mais plutôt la vision qui s’offrit à moi lorsque je regardai par la fenêtre de notre navette. L’infini d’étoiles était maintenant accompagné par la présence imposante de la planète bleue. Les larmes se mirent à couler de mes yeux en sentant une chaleur rassurante monter en moi. Ma main se tendit inconsciemment vers le globe et je réalisai alors qu’à ce moment, j’étais une des étoiles qui me faisait tant rêver enfant. Les larmes laissèrent place à un sourire en comprenant que, de l’autre côté, de nombreux bras devaient être levés vers moi. Des enfants comme des adultes, admirant simplement une beauté intouchable, recherchant des réponses ou observant le chemin qu’il se traçait. Des étoiles plein les yeux, je priai pour que chacun ait la chance, une fois dans sa vie, de pouvoir profiter de la compagnie des astres à la faveur de la nuit.