Dans le coton du silence

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Dans le coton du silence


En cette journée de décembre 1813, il régnait sur tout l’Hampshire une bienveillante et, ô combien attendue, sérénité. Les premiers flocons étaient tombés la veille au soir et le lendemain, toute la campagne anglaise était recouverte d'un épais manteau de neige, donnant ainsi un aspect paisible au paysage.

Dans un coin de ce tableau immobile, une frêle silhouette se mouvait. Elle marchait tranquillement le long des allées de chêne, de la buée sortit de sa bouche tandis qu'elle soupirait doucement. Le froid la fit frissonner et elle changea de direction pour rejoindre l’immense bâtisse devant elle. Ses pas s’étaient fait plus pressant, elle y arriva donc en une poignée de secondes.


Lorsqu’elle descendit les escaliers, à l’heure du déjeuner, le comte était déjà assis avec ses deux enfants. Elle le salua d’un petit mouvement de tête et s’installa entre ses élèves. Charles avait le regard rivé sur son assiette, osant à peine lever les yeux et Amanda regardait par la fenêtre, cherchant sûrement une échappatoire qu'elle savait impossible. Kate, elle, préféra garder les paupières fermées, espérant peut-être devenir invisible.

Le repas paraissait s'éterniser, comme si une entité quelconque avait ralenti le cours du temps, voulant tous ainsi les collés à une damnation qu'aucun ne semblait mériter. Les enfants se trémoussaient, mal à l'aise. Chacun attendait, se demandant qui serait le prochain, retenant leur souffle. Enfin la sentence tomba: "Charles". On entendit un petit soupir et le grincement d'une chaise sur le parquet. Le jeune garçon se leva et sortit derrière son père, jetant un dernier regard désespéré à sa sœur et à sa gouvernante. Tout se fit dans le silence, comme d’habitude, mais quand il revint dans la salle à manger, ses joues étaient baignées de larmes et ses bras, couverts d'hématomes. Kate serra les dents, s'empêchant d'aller le prendre dans ses bras en lui promettant que tout irait bien. Parce que c'était faux. Et ils le savaient.

*

Les années passèrent, Charles fut envoyé à Eton. Amanda grandit. Rien ne changea, pourtant. Le silence était toujours là, choisissant sa victime au petit matin, laissant l’autre rongée par la culpabilité pour le reste de la journée. Les jours défilaient, sans que l’une ou l’autre puisse y faire quelque chose.

Or, un matin, lorsque Kathleen entra dans la salle à manger, personne ne s’y trouvait. Elle chercha donc à s’informer auprès du personnel. Le comte et Amanda étaient tous deux souffrants. Le comte avait fait une mauvaise chute à cheval la veille et, de sa fille, on ne savait que ce qu’elle avait bien voulu leur dire: "une horrible migraine". Kathleen monta voir la jeune femme, mais sa porte était close. Elle l’appela mais ne reçut aucune réponse. Elle devait dormir. Elle se dirigea vers celle du comte et fit de même. Ce dernier ne répondit pas, néanmoins, comme sa porte n’était pas fermée, elle put entrer. Une femme était assise au bord du lit, un linge dans les mains, tamponnant le front de son maitre.

«━Il a de la fièvre, miss. On a fait quérir un médecin, il ne devrait pas tarder.

Le médecin en question arriva une heure plus tard et resta plus d'une demi-heure avec le comte. Lorsqu'il sortit, il avait le visage grave et le regard perdu.

━Je ne sais pas s'il passera la nuit. Il délire complètement et la fièvre ne descend pas. Attendez-vous au pire.»

Sur ce, il quitta la maison, laissant derrière lui une jeune femme complètement paniquée. Elle courut jusqu'à la chambre d'Amanda et tambourina sans relâche. Cette dernière finit par lui ouvrir, les yeux gonflés et les cheveux en bataille.

«━Il va mourir, n'est-ce pas ? demanda-t-elle d'une voix à demie ensommeillée.

━Comment le sais-tu? Es-tu aller le voir?

━Non, et je préfère ne jamais devoir y aller, qu'il meurt seul.

Kate fut prise d'un doute lorsqu'elle vit le regard de son élève.

━Y es-tu pour quelque chose? Non, il a fait une mauvaise chute à cheval, n'est-ce pas?

Voyant qu'elle n'obtenait pas de réponse, elle répéta:

━N'est-ce pas?

Il eut un silence, on pouvait même le ressentir dans l'air, comme une tension flottante.

━Oh, mon Dieu. Dis-moi que c'est faux. Amanda, supplia-t-elle, ce n'est pas toi?»

L'adolescente pâlit, devenant aussi blanche qu'un linge et elle s'évanouit avant que Kate n'ait pu la retenir.


*


Quelques jours plus tard, elles étaient sur l'escalier de l'entrée à attendre leur diligence. Elles devaient partir avant que quelqu'un ne comprennent. Le comte avait des moments de lucidité et il ne tarderait pas à se souvenir de qui l'avait poussé et, contrairement à ce qu'avait dit le médecin, il allait de mieux en mieux. Kathleen ne voulait pas imaginer la colère dans laquelle il se mettrait quand il aurait repris ses esprits, ni quelles accusations il porterait sur sa fille. Elle avait donc pris les choses en mains et emmenait Amanda avec elle, à Paris, là où vivait sa mère.


*


La neige tomba sans discontinuer, ralentissant leur traversée. Amanda attrapa un gros rhume qui la cloua au lit. Elle toussait beaucoup et Kate commença à sérieusement s'inquiéter quand, après une semaine, son état n'avait pas changé.

Mais, finalement, elle se remit sur pied et elles purent repartir.


*


La diligence s'arrêta enfin. Cela faisait maintenant deux jours qu'elles subissaient les aléas des voyages et elles étaient exténuées. Kate se pencha en avant et tira le rideau. Elle aperçut les toits de la capitale française. Quelques bribes lui revinrent, mais elle était bien trop jeune lorsqu’elle avait quitté la France pour avoir des souvenirs clairs. La porte s’ouvrit, interrompant ses pensées. Une main se tendit pour l’aider à descendre. Elle posa son pied sur les pavés et sentit une montée d’adrénaline. Elle revenait dans sa ville natale. Elle avait l’impression que rien n’avait changé, elle avait laissé Paris sous la neige et elle la retrouvait ainsi. Amanda se trouvait à ses côtés, droite comme un piquet, les yeux rivés sur la neige qui tombait.

«━Elle habite dans un faubourg au nord-est de Paris.

━La connais-tu?

━Très peu, mais suffisamment pour savoir qu’elle t’hébergera volontiers.»

Kate héla un fiacre et lui donna le nom de la rue. Le trajet ne fut pas long, le soleil se levait à peine et les routes étaient désertes. Elles descendirent et récupérèrent leurs bagages. Elles regardèrent les maisons, bien plus hautes que celles qu’on trouvait à Londres, mais leur hauteur n’avait d’égale que leur laideur, grises, ternes et sales. Le ciel, gris, tournait peu à peu à l'orage, rappelant la triste météo anglaise qui leur manquait tant. Pleuvrait-il, ici, aussi souvent que là-bas? Et cet air épais et étouffant flottait-il en permanence comme un brouillard sur la ville? Arriveraient-elles à supporter Paris? Un profond soupir s'échappa de la bouche de Kathleen tandis qu'elle sortait un papier de sa poche. Elle le déplia soigneusement et fronça ses sourcils.

Le 8B faubourg Saint-Honoré n'échappait pas à la règle. C'était triste, certains diraient même macabre, on aurait dit que le Malheur était venu frapper à la porte. Les nuages semblaient ne former plus qu'un avec la façade et le manque de soleil ne faisait que dépérir ce qui pouvait encore rester de dignité à ces quatre murs. Elles s'avancèrent et toquèrent doucement. Un homme ne tarda pas à se présenter. Il avait les épaules carrées et semblait plutôt bâti pour les travaux des champs que pour la petite routine d'une ville telle que Paris. Sa barbe grisonnante bougea lorsqu'il demanda:

«━Que puis-je faire pour ces deux d'moiselles?

━Nous cherchons Marie Rousseau, était-elle ici? questionna Kate dans un français presque impeccable.

━Marie Rousseau, dites-vous? 'Connais pas, dit-il, haussant ses larges épaules.

━En êtes-vous sûr? On m'a donné cette adresse pourtant.

━On a dû vous r'fourguer la mauvaise adresse ma p'tite dame, ici y'a pas de Marie.

━Oh… bien. Puis-je quand même voir le propriétaire? Il saura peut-être où elle habite»

Il murmura un "suivez-moi" un peu agacé et monta les escaliers jusqu'à un petit bureau, il indiqua la porte et se retira.

Après un bref échange avec le maître de maison, Kate et Amanda apprirent que Madame Rousseau avait disparu sans donner de nouvelle, le mois dernier. Elles se retrouvèrent donc seules sur le trottoir, sans piste aucune pour les guider, rien pour les mettre sur la voie.


*


Il neiga t les deux jours interminables que durèrent leurs recherches, et ce ne fut que le matin du troisième qu'elles s'avérèrent fructueuses.

Kathleen marchait de long en large dans la petite chambre qu'elles avaient louée. Sa robe se mêlait à ses chevilles, tandis que ses pieds furieux frappaient le tapis qui couvrait le sol. Elle murmurait des paroles inintelligibles qui agaçaient la patience d'Amanda. Elle était sur le point de le lui dire quand des coups légers se firent entendre. Kate s'interrompit étonnée, puis se dirigea précipitamment vers l'entrée. Elle ouvrit en tirant doucement sur la poignée et s'effaça pour laisser un homme, qui devait frôler la quarantaine, entrer. Son pardessus était trempé, ses bottes étaient couvertes de neige et son nez était rougi par le froid. Cependant, ses gestes étaient alertes et dans ses yeux luisait une étrange lueur. De la panique. Il entra et se dirigea directement vers le fauteuil, dos à la fenêtre, brûlant ainsi toutes les étapes de la bienséance. Il s'y assit et soupira bruyamment, puis ses doigts se mirent à pianoter nerveusement sur ses jambes et ses pieds commencèrent à frapper le sol à un rythme irrégulier très agaçant. Kate qui était encore à l'entrée, s'approcha et lui demanda:

«━Excusez-moi, monsieur…?

━Plancher.

━Bien, excusez-moi monsieur Plancher, en quoi puis-je vous être utile?

━Êtes-vous bien mademoiselle Kathleen Rousseau?

━En effet monsieur, répondit-elle

━Cherchez-vous bien à retrouver votre mère, madame Marie Rousseau, née le 20 juillet 1772?

━Effectivement, mais cela ne me dit pas en quoi je peux vous aider.

━Oh, ma chère, je ne sais comment vous l'annoncer

Il marmonna des phrases indistinctes, d'où Kate ne tira que les mots "horrible malheur", "désastre" et "pauvre petite".

━Comment vous le dire ma chère, reprit-il un peu plus anxieux à chaque nouveau mot prononcé, c'est-à-dire que votre défunte mère est…

Il s'interrompit, remarquant son faux pas, et devint rouge pivoine.

━Défunte, avez-vous dit?

Elle était restée debout depuis le début de la conversation, mais à ce moment, par le manque de politesse ou peut-être de réactivité de la part de M.Plancher, elle du s'asseoir à même le sol. Elle eut pendant un instant la nette impression que quelqu'un lui avait plaqué ses mains sur sa bouche, l'empêchant de respirer.

Morte, avait-il dit? Impossible. Cela n'avait pas de sens.

━Toutes mes condoléances mademoiselle. C'est arrivé il y a deux mois de cela. Une maladie incurable d'après le médecin. Le peu d'affaire qu'elle avait sont ici, dit-il en désignant du menton la manette qu'il avait laissé à l'entrée»

Amanda alla la chercher et la posa sur ses genoux. D'un mouvement habile, elle l'ouvrit en entier, faisant tomber quelques papiers qu'elle s'empressa de ramasser. Kathleen, toujours tétanisée, ne bougeait pas, son regard braqué vers on ne sait quelle direction, regardant on ne sait quel souvenir. Puis, d'un coup, comme un automate, elle se leva, prit la valise qu'elle referma et disparut dans une des chambres.

Monsieur Plancher, suite au départ de Kate et après quelques malheureuses pirouettes, s'était éclipsé. D'ailleurs, on ne revit pas cette dernière durant de longues heures et, lorsqu'elle réapparut, ses yeux étaient gonflés et rougis et sa lèvre inférieure tremblait silencieusement. Elle s'assit lourdement sur le fauteuil et lâcha d'une voix plate:

«━Nous quittons Paris.»


*


Amanda avait suivi aveuglément sa gouvernante et elle n'avait même pas songé à lui demander où elles allaient. "Tu verras" lui avait répondu Kathleen lorsqu'elle lui avait demandé.

Mais un problème arriva. L'hiver était glacial et la diligence, peu chauffée. Kate tomba malade.

Amanda, complètement paniquée, ne tenait pas en place dans la petite auberge où elles s'étaient arrêtées. Le troisième médecin appelés venait de quitter la chambre, sans pour autant réussir à rassurer la jeune femme: cette nuit serait déterminante.

Les heures passèrent lentement, ralenties par l'angoisse grandissante, mais elle s'endormit alors que la petite horloge sur la commode affichait trois heures du matin.

Elle fut réveillée par sa gouvernante qui tremblait et gémissait. Son front était dégoulinant et ses lèvres bougeaient sans pour autant émettre de sons distincts. Amanda accourt à son chevet et posa une main sur son visage, elle était brûlante.

«━Soleure, c'est à Soleure, va-t-en! Il est là-bas.

Elle délirait, la jeune femme ne comprenait rien de ce qu'elle disait. Ses yeux affolés et vitreux cherchaient les siens et sa main était serrée sur son poignet.

━Mademoiselle Rousseau? Kate! Je ne comprends rien à ce que vous dites. Il vous faut vous reposer.

━Non, non, il faut que tu partes. J'ai reçu une lettre. Le comte est mort, mais il a eu le temps de t'accuser de haute trahison envers l'Angleterre et de tentative d'homicide sur un membre de la noblesse. Ils n'hésiteront pas à venir te chercher, ici, en France. Il faut que tu partes.

━Trahison? Voyons cela n'a aucun sens, je n'ai jamais trahi l'Angleterre, ni qui que ce soit d'autre!

━Non, et il le savait. Seulement, c'est le pire affront que tu puisses faire envers ta patrie, ça aussi il le savait, il veut que tu meures. Alors fuis, fais-le pour moi. Pars et ne remets jamais, jamais tu m'entends, les pieds, ni ici, ni là-bas.

━Et Charles? se rappelant soudain de son frère.

━Ne t'inquiètes pas, tout ira bien pour lui, certains représentants à la Chambre des Lords le soutiennent.

Elle sentit la honte monter à ses joues. Tout cela était entièrement sa faute. Elle n'aurait pas dû pousser le comte. Mais, il ne fallait plus regarder en arrière, il fallait laisser cet affreux silence au Passé. Le laisser mourir avec les souvenirs.

━Où dois-je aller?

━Soleure, en Suisse.

━La Suisse? Mais je ne parle pas un mot allemand!

━Ce n'est qu'une futilité, ton 1

frère te l'apprendra.

━Charles? Mais que racontez-vous, il ne parle pas plus allemand que moi.

━Je te parle de ton frère Edward.

Edward, ce nom lui rappelait vaguement quelque chose. Avait-elle un frère aîné? Pas qu'elle ne s'en souvienne. Et pourtant… Ce nom lui faisait vibrer une corde aux tréfonds de sa mémoire. Ce n'était pas impossible, après tout. Son enfance n'était qu'un mélange brouillé de souvenirs.

━Comment suis-je censée le retrouver?»


*


Elle prit une diligence, qui la mena aux alentours de Genève, puis, elle en prit une seconde qui la conduisit directement à Soleure. Durant toute la durée du voyage, elle n'avait cessé de penser à Kathleen. Celle-ci lui avait promis que dès que son état le lui permettrait, elle viendrait la rejoindre. Cela ne l'empêcha pas de douter. Viendrait-elle réellement la rejoindre ou avait-elle seulement dit cela pour la rassurer?

Allait-elle seulement survivre?

C'est avec toutes ces questions en tête qu'elle posa le pied sur le territoire soleurois. L'adresse figurant sur le papier indiquait une petite maison aux abords de la ville. Elle descendit de la diligence sans même attendre l'aide de quiconque et se dirigea, valise en main, vers la porte d'entrée. La bâtisse était vieille mais paraissait pourtant être en bon état. Elle devait comporter deux étages et une demi-douzaine de pièces avec vue sur un petit jardin qu'elle qualifia de "tout à fait charmant". Elle posa sa valise au sol et toqua doucement. "Kommt herein, es ist geöffnet!" eut-elle pour seule réponse. Elle jugea ce baragouinage comme étant une invitation à entrer et ouvrit la porte. Elle se tint sur le seuil, attendant l'arrivée d'une quelconque personne qui ne vint jamais. Elle allait avoir bien du mal à s'habituer aux coutumes de ce pays. Des voix se firent entendre depuis une salle qui devait vraisemblablement servir de salon. Elle ne comprenait absolument rien de ce qui se disait et ne se dérangera pas pour les interrompre d'un raclement de gorge. Les deux têtes présentes se tournèrent vers elle.

«━Ja? Können wir Ihr helfen?

━Désolée, je ne comprends pas l'allemand.

━Oh, aucun problème, je parle l'anglais, répondit le jeune homme sans aucun accent apparent.

La femme à ses côtés rigola d'un rire franc et le regarda, lui faisant passer un message que seul le principal concerné, comprit.

━J'ai besoin de voir Edward, est-il ici?

━Ici même pour vous servir, mademoiselle, dit-il en effectuant une courbette digne de la haute société anglaise.

━Edward?

Elle fronça les sourcils, elle se souvenait vaguement de son visage, surtout de ses yeux verts. Elle se revoyait en train de courir autour de lui et de sauter dans ses bras, puis l'image éclata et vola en morceaux. Elle secoua sa tête et prit une grande inspiration.

━Je suis Amanda. Amanda Bradford.

Un éclair traversa son visage et son regard se voila instantanément, comme rongé de remords.

━Amy? murmura-t-il, toi?

Ce surnom l'électrisa. Elle se souvenait de l'avoir entendu plusieurs fois, mais elle avait toujours pensé que cela venait de son père, ou peut-être son de frère Charles. Mais maintenant qu'elle y repensait, jamais ni l'un, ni l'autre l'aurait surnommée ainsi. C'était bien trop chaleureux et affectif, bien trop attentionné. Elle sentit une douce chaleur la traverser. Elle ne se souvenait pas de grand-chose concernant Edward, mais une d'elle était gravée. Elle l'avait beaucoup aimé.

━Oui, c'est bien moi.»


*


Elle se sentit partir, lentement. Ses respirations étaient plus profondes et ses yeux se fermaient peu à peu. Elle sourit malgré elle. Elle avait pu la sauver, elle avait pu la sortir de ce silence filandreux, de ce silence qui formait un cocon autour de sa victime et qui l'empêchait de hurler. En fin de compte, après toutes ces années à essayer, elle avait réussi. La lettre qu'elle tenait dans sa main glissa sur le sol. L'écriture y était fine et féminine:

"Ne t'inquiètes pas pour moi, la Suisse est un pays merveilleux, tu le verras lorsque tu viendras…"



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