16 - Le retour de Panache et la chute du cheval ailé (1/2)

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La fin du mois de décembre est rythmée par un vent glacial et de nombreuses chutes de neiges. Après une longue nuit d’hiver, le parc s’est recouvert d’un magnifique manteau blanc pour le réveillon. Mais malgré la victoire des Pégases en match amical le jour de noël, Edouard avait la tête ailleurs.

Car si l’Epsilon Oméga offert par Odilon lui avait redonné confiance en lui, il avait tout de même accumulé du retard pour ses devoirs de la rentrée. Même si Charles faisait tout pour rappeler à son ami que c’est les vacances et qu’il vaut mieux s’amuser plutôt que réviser, la bonne conscience d’Edouard lui dictait le contraire.

Après un premier trimestre maussade où il à eu bien dût mal à trouver la moyenne, Edouard voulait tout faire pour montrer qu’il mérite sa place au sein de l’école de sorcellerie. Ainsi, il passa deux jours dans la grande bibliothèque de l’Académie, situé dans la vieille cathédrale à ouvrir de nombreux ouvrages plus ou moins poussiéreux.

La matière qu’il étudiait le plus était celle de Kowalsky. Le cours de potion étant son plus gros point faible, il ne voulait pas obtenir une nouvelle retenue pour mauvais résultat, risquant ainsi de compromettre ses entrainements de Quidditch et donc de réduire les chances des Pégases de devenir champions cette année.

Voyant qu’Edouard ne décrochait pas de ses livres, Charles le suivit à son tour réalisant soudain qu’il ne voulait pas redoubler et subir les mêmes moqueries d’Armand.

— Si Enola nous voyait elle prendrait une photo ! chuchota Armand à l’adresse d’Edouard tandis qu’ils étudiaient à livre ouvert sur une grande table cirée de la bibliothèque.

Edouard pouffa de rire tandis qu’il lisait un paragraphe sur la potion surdité. Les deux jeunes sixièmes se sont presque aussitôt faits réprimandé par la bibliothécaire et membre de la SOIF, Mme Bignou, une vieille bigoudène enrobée au nez crochu et au regard sévère.

Les élèves, qui avaient rapidement prit l’habitude de surnommer les différents membres de la Section d’ordre de l’Académie, avaient affublé la vieille bibliothécaire fantôme du sobriquet « la siffleuse » car elle parlait peu mais sifflait beaucoup pour faire taire les élèves perturbateurs. Elle a prit l’habitude de traverser les étagères avec un regard noir et prend un malin plaisir à surprendre les garnements entre deux murs.

La bibliothèque était située en amont du domaine, non loin du vieux château et de la tour d’astronomie. C’était une ancienne cathédrale où il faisait frais en été et où le grand poêle réchauffait l’imposante nef en hiver. Les milliers d’ouvrages s’étalaient sur deux étages et les étagères s’élevaient jusqu’au plafond. A certains endroits, il faut une échelle pour atteindre les manuels et les vieux grimoires.

Chaque livre était soigneusement rangé et classifié dans un ordre précis. Tout était répertorié dans de petites fiches disposées sur un énorme tableau à l’entrée pour trouver l’ouvrage que l’on voulait lire. Le tout était éclairé par d’immenses chandelles entre chaque pilier finement sculpté. Les vitraux filtraient la lumière du jour et renvoyaient des couleurs chatoyantes sur le marbre qui couvrait le sol. Cet endroit n’a rien à envier au reste des infrastructures du château.

Mais si Edouard passait du temps à la bibliothèque ce n’était pas pour admirer l’architecture et le plafond en croisé d’ogive de la cathédrale. Il y venait pour rattraper le retard dans ses devoirs, accumulés pendant les vacances. Mais une chose commenca à l’inquiéter. Panache n’était toujours pas revenu de Poudlard. Il devait trouver un correspondant avant la rentrée s’il voulait éviter une première retenue. Mais à deux jours de la reprise des cours, l’affaire était déjà bien compromise.

Ainsi, à la rentrée, malgré ses efforts, Edouard accumula les retenues. La première fut donnée par le professeur Sorbonne à lui et Armand pour ne pas avoir de correspondant comme cela était exigé.

Edouard avait beau essayer de lui expliquer, le professeur à la petite barbichette et aux lunettes ronde ne l’entendait pas de cette oreille. A cause de lui, il rata plusieurs entrainements de Quidditch capitaux avant la rencontre contre les Dragons rouges, actuels deuxièmes du classement. Jérémy en voulu énormément à Edouard de ne pas venir aux entrainements. Il le fit savoir au cours d’un déjeuné entre les cours.

— Il faut que tu sois plus attentif en cours, fit Dauvel avec autorité. C’est important de maintenir une bonne moyenne si tu veux qu’on remporte le championnat. Sans toi et ton balai c’est toute l’équipe que tu mets en péril. Il faut que tu te ressaisisses mon grand. Odilon ne sera pas toujours là pour réparer les dégâts que tu cause. En plus on commence à avoir un petit groupe de supporter grâce à nos précédentes prestations. Il ne faudrait pas les décevoir. Il n’y a rien de pire pour une équipe que de perdre ses soutiens…

— Je vais faire de mon mieux, répondit timidement Edouard qui se confond en excuse. Je te le promets.

Le jour du match qui les opposa au deuxième du championnat, Edouard remarqua effectivement une certaine effervescence autour de leur équipe. Certains élèves le saluaient en arborant une écharpe blanche et bleue ciel autour du cou tandis que d’autre épinglaient des badges à l’effigie des Pégases à leur robes noire. Edouard étant le plus jeune joueur de Quidditch depuis des lustres, il était devenu une mascotte pour le fan-club.

Ainsi, des élèves qu’il ne connaissait pas se massaient autour de lui avant le match pour le porter en triomphe, comme un trophée. Il n’était pas habitué à ce qu’on le regarde ainsi. Charles Enola et Armand faisaient partis de ce groupe qui grandissaient jour après jours. Ils étaient fiers de dire qu’Edouard était leur ami.

Edouard remarqua la jalousie qui se lisait sur le visage de Beaufort lorsqu’ils se croisaient. Mais Jérémy n’aimait pas la tournure que cette effervescence prenait. Si les autres joueurs s’en amusaient, le capitaine, lui, ne souhaitaient pas que son équipe prenne la grosse tête.

— On n’a pas encore gagné le championnat ! fit-il remarquer dans les vestiaires avant le début du match contre les Dragons rouges. Alors ne vous comportez pas comme des héros, vous risqueriez de le regretter.

Et il avait raison de se méfier. Les pégases ont livrés un match pitoyable ce jour de fin janvier. Edouard n’a pas marqué un seul but, pire encore, l’Epsilon Oméga ne semblait pas lui obéir. Quelque chose n’allait pas. Les nombreuses séances d’entrainements manquées pour cause de retenues avec Sorbonnes et Kowalsky lui ont réellement portés préjudices.

La stratégie mise en place par Dauvel fut un échec, le moral des Pégases tomba au plus bas. Gaëlle, en mauvaise perdante s’est effondrée dans les bras d’Abe en jetant son balai de rage. Le silence, dans les vestiaires était pesant. Edouard s’en voulait terriblement. Jérémy ne prononça aucun mot. Pas même un « Je vous avais prévenus ».

L’atmosphère était aussi glaciale que les giboulées qui s’engouffraient dans le stade. Personne ne moufta. Les Pégases enlevèrent leur tenue de Quidditch salie par la boue et quittèrent le stade sans se retourner ni s’adresser la parole.

Pendant les jours qui suivirent, Edouard était de très mauvaise humeur. Le fan-club des pégases s’est vu diminuer à vue d’œil. Les élèves ne saluaient plus leur mascotte comme avant. Le quart d’heure de gloire d’Edouard s’était envolé aussi vite qu’il avait commencé. Le retour sur terre fut très dur. Edouard avait le moral au plus bas et comme si cela ne suffisait pas, Lisaine, la copine d’Enola voulu lui remonter le moral en lui assurant ne pas avoir quitté le club de fans.

— Je vous supporterais toujours, dit-elle pour le consoler

— C’est pas le moment, répliqua Edouard fermement, soupçonnant la jeune fille de vouloir lui demander de sortir avec elle.

Il la laissa dans le foyer comme une personne quelconque sans se douter qu’il lui a fait du mal. Enola ne se priva pas de lui rappeler qu’il ne faut pas ignorer les gens de la sorte mais Edouard ne lui répondit pas.

Malgré la défaite, la vie continuait et il fallait aller en cours. Kowalsky prenait toujours autant de plaisir à humilier Edouard et Beaufort avait de quoi se moquer encore longtemps d’Edouard suite à la dérouillée des Pégases contre les Dragons.

— Les Titans vont encore gagner cette année ! s’exclamait-il en riant tandis qu’il était continuellement suivit par Daril. Les pégases sont bons à mettre à la poubelle…

Bref, le mois qui suivit fut dur à supporter. La moyenne d’Edouard ne monta pas. Pire, elle dégringolait. A ce rythme, il allait redoubler sa sixième comme Armand avant lui. Même ses amis proches ne parvenaient plus à lui rendre le sourire. Les pitreries de Charles n’avaient plus aucun effet.

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