12 - Les Titans noirs (2/3)

10 minutes de lecture

Le jour tant attendu pour certain ou tant redouté pour d'autres arriva enfin. Sur le tableau d'affichage du foyer, on peut remarquer un immense tableau annonçant les paris du match de cet après-midi. Malheureusement, ils ne sont pas à la faveur des Pégases. Bien au contraire. Il y a même un pari concernant l'écart de but à la fin du match. D'autres ont parié que l'attrapeur des Titans va s'emparer du vif d'or au bout de trente secondes.

Dauvel aura fort à faire pour éviter que le match se termine aussi rapidement. Mais Édouard préféra ne pas s'attarder aux paris qui sont contre eux. Il faut se concentrer sur le match. Jérémy a préféré donner rendez-vous à son équipe dès le matin, après une bonne grasse matinée. Ils mangeront ensemble à midi sur le terrain pour s'imprégner de l'atmosphère du stade.

— Je pense plutôt qu'il veuille éviter de nous démoraliser en voyant les badges et les banderoles des supporters des Titans, a affirmée Gaëlle a Édouard alors qu'ils se rendaient ensemble au stade avec Alf et Abe.

Effectivement, Édouard avait surpris, a plusieurs reprises Beaufort et sa bande arborer des badges à la gloire des Titans. Ils affichaient « vive les Titans » avant de cracher un petit cheval ailé qui se faisait rattraper par une main noir avant de disparaître.

— T'as vu Vittel, montra Beaufort la veille du match dans les couloirs de l'Académie. T'aimes notre nouvelle acquisition ? Ce sont des élèves de cinquièmes qui les ont fabriqués

Édouard avait beau essayer par tous les moyens de ne pas prêter attention aux insultes de Beaufort, son acharnement à vouloir le descendre en pièce semblait irrésistible. Édouard était de plus en plus mal à l'idée d'affronter les Titans noirs. Mais l'heure n'étais pas à la défaite. Avant, il fallait retrouver l'équipe pour un dernier entrainement.

— On ne fera pas d'exercice physique, rassura Jérémy. Je veux juste qu'on se retrouve quelques heures avant le match après une bonne grasse matinée.

Ainsi, ils se sont réunis, tous les sept au milieu du stade vide pour s'imprégner de l'atmosphère. Le ciel était couvert, les nuages gris menaçaient de s'effondrer à tout moment. Il y avait un vent glacial qui s'engouffrait dans l'arène. Édouard avait du mal à s'imaginer pouvoir jouer dans de telles conditions. Mais Jérémy rassura tout le monde en leur rappelant les entrainements horribles passés sous la pluie et dans la boue. Si le terrain d'entrainement était déjà d'une taille raisonnable, le stade lui était beaucoup plus impressionnant.

Niché au coeur d'une clairière avec les magnifiques pierres blanches du château en arrière plan, le stade était comme une immense sphère renfermant des tribunes en bois sur toute la moitié inférieur du globe. Le haut des tribunes arborait une ribambelle de statue en or représentant des sorcières et sorcier célèbres, anciens joueurs de Quidditch ayant marqué l'histoire de ce sport.

En regardant les tribunes, Édouard se demandait de quoi elles avaient l'air une fois remplies. Il le saura dans quelques instants. L'heure arriva enfin où les supporters commencèrent à affluer. Il était temps pour les pégases de regagner les vestiaires.

N'étant pas encore une équipe titulaire, ils n'avaient pas de tenues adéquates. Ainsi, ils durent porter les vielles tenues des anciennes équipes titulaires d'il y a quelques années. Bien sûr, aucune n'étaient à la taille d'Édouard. Il a donc dût se contenter d'une tenue de sport ordinaire avec une chasuble blanche.

Ils avaient tous l'air ridicule dans leurs tenues différentes. Helena portait une robe de Quidditch rouge et or tandis qu’Alf et Gaëlle avaient une tenue rouge et verte particulièrement de mauvais goût. Jérémy portait la tenue de son équipe de l'année dernière. Bref, à première vue, ils ne semblaient pas appartenir à la même équipe. Pire encore, Édouard et les autres s'imaginaient déjà récolter les sifflets et les moqueries du public.

Au loin, en entend déjà les chants des supporters. À cet instant, Édouard se demanda s'il était bien judicieux de participer aux essais de Quidditch. Mais il n'est plus question de regretter quoi que ce soit. Avant le départ pour le terrain, Jérémy prodigue ses derniers conseils.

— Voilà, commença-t-il alors que son équipe est assise sur le banc en silence, prête à subir la raclée du siècle. Nous y sommes. On s'est entrainé pendant deux semaines. On a souffert mais on est prêt. Donnons le meilleur de nous même et faisons des étincelles. Nous en sommes capables. Je le sais. Prouvons à tout le monde qu'on mérite notre place au sein du championnat. Vous êtes avec moi !

— OUI CAPITAINE ! s'exclamèrent les pégases en coeur.

Malgré le froid et le vent, la foule s'était déplacée en masse. Au coeur de cette masse noire et or on découvre une petite pointe de blanc et bleue. Les amis d'Édouard et des autres membres des pégases font pâles figurent au milieu de cette marrée noire. Les chants à la gloire des Titans s'élèvèrent déjà dans les gradins et les cris de la foule s'accentuèrent lorsque Mlle Biscuit entra sur le terrain avec une grosse malle dans les bras.

Édouard senti son coeur battre la chamade tandis qu'il patiente avant d'entrer sur le terrain. Les cris de la foule résonnent dans le couloir sombre alors que l'on peut sentir la tension pesante qui règne au sein des Pégases. C'est alors que la porte en bois s'ouvre inondant le petit couloir de lumière. Jérémy enfourcha son balai en prononçant un dernier « Allez ! » d'encouragement suivit par tous les autres joueurs.

Édouard suivit son équipe, en réalisant soudain qu'il avait oublié comment s'élancer sur son balai. Le stress l'avait totalement paralysé. Ses coéquipiers s'étaient déjà élancés dans les airs et attendaient le dernier membre de l'équipe au milieu du stade. N'écoutant que son courage, il finit par courir droit devant sans prêter attention au vide et à la foule qui sifflait et huait l’entrée ridicule des Pégases.

Finalement, Édouard retrouva l'équilibre un peu malgré lui et rejoignit son équipe très maladroitement. Il sentit la marrée noire et or rire aux éclats tandis que son visage rougissait de honte. Mais il sentit le regard rassurant de Dauvel et de ses coéquipiers.

C'est alors que les Titans Noirs entrèrent en scène. Ils ont jaillis tels des flèches vers le centre du terrain afin de faire face aux couleurs dépareillés des pégases. Édouard étaient stupéfait par tant de grâce sur des balais tandis que la foule était plus impatiente que jamais que le match commence.

Les Titans semblaient être des géants comparés aux gabarits des Pégases. Édouard reconnu certains élèves de l'Académie qu'il a déjà croisé aux cotés de Beaufort. Certains étaient en cinquième d'autres en troisième. Mais les plus impressionnants étaient les deux terminales qui occupaient le poste de batteurs des Titans. Alf et Abe, les cousins Cousin, batteurs des Pégases, faisaient bien pâles figure à coté.

C’est alors qu’un petit nuage blanc attira l’attention d’Edouard. Il était curieux de voir que ce nuage se déplaçait vers les joueurs à contre vent. Finalement, ce qu’Edouard prit pour un nuage n’était autre qu’un fantôme de la SOIF, juché sur un balai, un sifflet argenté accroché à son cou comme un médaillon. Il avait une énorme moustache qui se terminait en pointe et un casque en cuir sur son visage c reux et blafard. Il s’arrêta au milieu des joueurs des deux équipes avant de prendre la parole d’un ton solennel.

— J'attends de vous du fair play, annonça Humphrey Rouge-Carton, puisque c’est ainsi que le fantôme se nommait aux deux équipes avant de porter le sifflet sur sa bouche. Montrez-moi ce que veut dire le mot « amical »

Et il siffla en lançant le souafle en l'air et en libérant les cognards d'une caisse en bois. Édouard fut tellement surpris par la soudaineté du coup d'envoi qu'il sentit de nombreux courant d'air lui siffler aux oreilles. C'étaient les différents joueurs qui sont partis à la conquête du souafle. Helena avait rapidement rejoint son but mais pas assez pour empêcher un joueur des Titans de marquer dans le cercle doré.

— Ouverture du score ! cria le commentateur qui était un élève de l'Académie. Morin marque dans l'anneau doré dés la 3ème seconde du match incroyable ! Les Titans mènent déjà 10 à 0 !

— Édouard ! hurla Dauvel qui stationnait au dessus de sa jeune recrue. Réagis bon-sang !

Mais il ne savait pas du tout où se placer. L'action se passait tellement vite. Les Titans se passaient le souafle avec une telle facilité qu'Édouard ne savait pas comment réagir. Il voulu se placer en défense afin de soutenir Helena mais les Titans étaient tellement impressionnant et brillant de facilité dans les airs qu'ils marquèrent un autre but.

— 20 à 0 ! s'exclama le commentateur tandis que le panneau en bois affichant le score s'est mit changer les chiffres. Les Titans ont décidés de prendre le large en visant le cercle d'or !

— Édouard ! tempêta la gardienne des Pégases, ne te place pas ici tu me gène !

Le match se déroulait de la pire manière que ce soit. Les pégases étaient débordés. Au bout d'une demi-heure, ils étaient menés par 65 à 0. Car le cercle en argent vaut cinq points. Édouard n'avait pas encore touché le souafle.

Heureusement, Helena commença à repousser de plus en plus de tir. Jérémy à faillit attraper le vif d'or pour mettre un terme au massacre mais l'attrapeur adverse l'en a empêcher afin de faire durer le match. Édouard voyait Alf et Abe s'échanger les cognards pour faire tomber les adversaires mais ces derniers esquivaient brillamment les pièges.

Les Titans jouaient de plus en plus violemment. L'un des poursuiveurs fit même tomber Rémi de son balai sans que le fantôme arbitre ne le remarque. Effaré, Édouard vit le terminal des Pégase tomber lourdement au sol dans l'indifférence générale.

Aussitôt, des elfes de maisons apportèrent une civière pour transporter le joueur évanouit hors du stade. C'est alors qu'il entendit Helena crier son nom. Elle venait de bloquer un tir des Titans sous les sifflets du public. Édouard était le seul joueur démarqué. Gaëlle tentait de se défaire d'un adversaire et Jérémy poursuivait l'attrapeur des Titans qui avait repéré le vif d'or. À moins que ce ne soit une feinte pour empêcher Jérémy de jouer avec ses poursuiveurs.

Ainsi, Helena lui fit une passe surpuissante qui faillit le faire tomber de son balai. Elle ne voulait sans doute pas que sa passe soit interceptée. Édouard sentit alors tout le poids des Pégases sur ses épaules. Pire encore. Alors qu'il était paralysé sur son balai, deux poursuiveurs à la carrure impressionnante foncèrent sur lui avec la ferme intention de la faire chuter comme Rémi.

Instinctivement Édouard s'agrippa sur le manche de son vieux balai et plongea vers le sol. Le souafle fermement bloqué sous on bras droit, il dirigea son balai sans se soucier des deux poursuivants. Mais ces derniers avaient des balais derniers cris, plus rapide que son vieux balais poussiéreux. Les deux Titans arrivèrent à sa hauteur et le prirent en sandwich.

N'ayant pas d'autres solutions, Édouard plongea de nouveau au dernier moment laissant ainsi les deux Titans se télescoper. À la surprise générale et devant la foule abasourdie, il venait de mettre hors jeu deux joueurs plus grands et plus costaud que lui. Ayant repris de la confiance, il fila vers le but adverse et sentit ses amis dans les gradins, tout de blanc vêtu le porter vers les trois anneaux.

— On est avec toi Ed ! dit Alf alors qu'il sentit Abe se joindre à lui.

Et leur soutient était plus que bienvenu car une fraction de secondes plus tard, les deux batteurs des Titans envoyèrent simultanément les deux cognards sur le trio Pégases. À cet instant Édouard s'est vu frapper de plein fouet et faire échouer la première action intéressante de son équipe. Mais Alf s'interposa et reçu le cognard à la place du jeune poursuiveur à la chasuble blanche. Les pégases venaient de perdre un nouveau joueur mais ils étaient toujours en possession du souafle.

À l'approche du but, Édouard réalisa qu'il ne pouvait marquer qu’en créant la surprise. S'il prend la décision de tirer bêtement, il ne pourra pas marquer. Il fallait surprendre l’adversaire. Abe était toujours derrière lui et Gaëlle, hors de portée. Jérémy faisait toujours sa course contre le vif d'or sans grand résultat, même s'il se débrouillait à merveille sur son balai. Il ne restait plus qu'une solution à Édouard. Il se retourne alors pour croiser le regarde d'Abe qui tient fermement sa batte à la main.

— Abe ! hurla Édouard contre le vent, tiens toi près à brandir ta batte !

Surpris d'une telle suggestion Abe se redressa sur son balai tandis qu'Édouard lance le souafle en l'air pour que son coéquipier frappe au but.

Tout s'est joué très rapidement. Abe, qui fut aussi surpris que le reste du stade parvient à frapper le souafle en visant le cercle en argent pour marquer le premier but des Pégases dans cette partie. Personne ne s'est attendu à une telle stratégie d'attaque. Mais au moins, elle fut payante.

Les Pégases ne sont plus menés que par 60 points, soit six buts en or. Suite à ce but surprise, Dauvel est parvenu à obtenir un temps mort afin de remettre au point une stratégie. Les cinq derniers Pégases encore sur leur balai se retrouvent donc dans leur camp afin d'écouter les derniers conseils de leur capitaine.

— Bien joué les gars, félicita Jérémy essoufflé mais souriant. Édouard tu m'as épaté, Abraham ton but est sublime. Je suis fier de vous, c'est comme ça que je vois une équipe. Il faut continuer.

— Mais on a six but en or de retard, fit remarquer Gaëlle avec rage.

— Ne sois pas mauvaise joueuse, on se débrouille très bien.

— C'est quoi le plan ? demanda Helena impatiente d'en découdre.

— Ed l'a très bien montré en laissant un batteur tirer au but. L'effet de surprise est avec nous ! Helena, n'hésite pas à sortir de tes cages. Édouard, essaye de récupérer la batte d'Alfred. Ça peut nous être utile. Ils sont agiles et fourbes. Essayez de ne jamais vous retrouver seul face à l'un d'eux.

Édouard écoutait attentivement les paroles de son capitaine. Suite à ce but, l'espoir de vaincre les Titans et d'intégrer le championnat faisait de nouveau surface. Mais ils ne pouvaient pas savoir ce que ressentait Odilon à cet instant. Était-il pessimiste sur le résultat final ? Avait-il déjà pris sa décision quant au sort qu'il réserve au Pégases ? Il ne fallait pas s'en soucier. Pour l'heure, il fallait remporter ce match.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Athéen Crédule ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0