10 - Les Pégases (1/2)

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Le moral d'Édouard remonta en flèche lorsqu'il put enfin lancer un sortilège de sa baguette magique lors du cours de maitrise de la magie du professeur Alphératz. Certes son cure-dent n'était pas devenu un coton-tige aussi propre que celui d'Enola ou d'Armand, mais c'était le résultat qui comptait. Plus les jours passèrent, plus les devoirs s'accumulèrent. Édouard, Enola et Armand s'entraidèrent pour les finir dans les temps.

Lorsqu'ils eurent finis, ils conseillèrent à Édouard d'étudier attentivement le manuel de maniement de la baguette magique, sortilèges et enchantements de base ainsi que pratiques défensives contre la magie noire pour pouvoir se protéger lors des essais. Enola le fit s'exercer sur des maléfices de défense simples comme le chatouillis ou le petrificus totalus que Beaufort avait utilisé pour neutraliser les jumeaux Loizeau.

Au début, Édouard s'entrainait sur Armand qui ne voyait pas d'inconvénients jusqu'à ce qu'il en ait assez de servir de cobaye. De plus, Édouard et Enola ne trouvèrent plus d'excuses valables pour expliquer les crises de fous rire ou la paralysie temporaire d'Armand à Mme Leblanc.

Malgré tout, il progressa à vu d'oeil et profita de ses nouvelles connaissances en magie pour réparer son vieux sac à dos usé et rapiécé qu'il avait hérité de son frère. Ainsi, il retrouva un aspect plus neuf que lorsque Ludovic en eut l'acquisition. Édouard était très fier de lui et de ses progrès.

Il allait beaucoup mieux depuis qu'il commençait enfin à maitriser la magie. Pour la première fois de sa vie, il obtenait des notes correctes, surtout dans les cours du professeur Odilon, en cours de protection à la magie noire. Il reçu même des félicitations pour son exposé très détaillé sur les vampires des pays baltes. En revanche, le seul cours où il n'avait pas progressé était celui de Kowalsky, en potion. Même le soutient et les conseils d'Enola et d'Armand ne purent l'aider à obtenir la moyenne lors des travaux pratiques du vendredi.

— Ce cours ne t'intéresse pas, c'est tout, le rassura Enola.

Ils allaient voir Charles tous les jours à l'infirmerie entre les cours. Ce dernier s'était réveillé depuis quelques temps déjà et se sentait de mieux en mieux. Des nouvelles rassurantes qui s'accentuèrent lorsque Mme Leblanc, l'infirmière replète et âgée lui affirma qu'il pourrait bientôt sortir du lit.

Cependant, tout n'était pas rose dans la vie d'Édouard. En effet, depuis qu'il ne trainait plus avec Beaufort et les autres, ce dernier ne cessait de le provoquer en lui répétant sans cesse dès qu'il le croisait dans les couloirs, qu'il avait hâte de le voir se faire massacrer lors des essais de Quidditch. Seulement, la date d'échéance des recrutements arrivait à grands pas et aucun capitaine ne s'était encore manifesté.

— Et si aucun capitaine ne réclame de nouvelles recrues ? s'inquiéta Édouard qui ne voulait pas passer une nouvelle retenue en compagnie de Kowalsky. Et si toutes les équipes avaient déjà trouvé tous leurs joueurs ?

— Ne t'inquiètes pas, le rassura Armand. Il y a une trentaine d'équipes qui postulent pour le championnat. En général il n'y en a qu'une petite vingtaine qui finissent par trouver tous leur joueurs et seulement dix parviennent à obtenir le soutient d'un professeur à la présidence.

— Au pire, ajouta Enola. Tu passeras une retenue avec nous !

— C'est hors de question ! s'exclama-t-il en repensant à cette matinée horrible à nettoyer l'étagère immonde de Kowalsky.

Déjà un mois s'était écoulé depuis la rentrée et Charles put enfin sortir de l'infirmerie en pleine forme. Il retrouva ses camarades avec joie et s'impatientait de voir Édouard aux essais de Quidditch.

Il y avait déjà vingt-deux équipes qui trouvèrent le nombre réglementaire de joueurs mais seulement quatre ont pu obtenir le soutient d'un professeur. Il y avait bien entendu les deux équipes permanentes, avec le professeur Kowalsky à la présidence des Titans noirs depuis près de trente six ans et Mlle Biscuit, à la tête des Canaris fougueux depuis dix-neuf ans.

Les deux autres équipes furent créées récemment, l'une étant composée entièrement de filles, les Sirènes du diable, présidé par Mérald, le professeur elfique charmeur et l'autre sont les Dragons rouges, présidée par un professeur qu'Édouard ne connaissait pas puisqu'il enseignait uniquement aux lycéens.

Édouard parcourait l'immense tableau d'affichage tous les jours en espérant trouver le nom d'un capitaine en détresse qui recherchait un joueur de toute urgence. Mais il n'y avait toujours rien. L'idée de passer une nouvelle retenue lors du premier trimestre l'angoissait de plus en plus et il s'y prépara malgré tout. À cet instant, il espéra vraiment un miracle.

L'automne soufflait rageusement sur le domaine et le ciel quotidiennement gris fit frissonner les élèves qui passaient de moins en moins de temps dehors, préférant la chaleur et le confort du foyer communal. Personne ne sortait sans sa cape et Édouard s'inquiéta de passer les essais dans ces conditions.

— Tu n'as pas encore trouvé de dates ! lui rappela Charles en lui mettant la pression. Pour l'instant tu es en retenue avec Enola et Armand.

C'est alors que ce dernier arriva en courant vers Édouard et lui dit tout essoufflé :

— Ça y est ! s'exclama-t-il en se tenant les genoux pour reprendre son souffle. Il y a... une annonce...

Sans attendre plus longtemps, Édouard se rendit immédiatement aux panneaux d'affichages pour vérifier ses dires. En fouillant parmi le tas de paperasse qui s'accumulèrent depuis plusieurs semaines, il trouva enfin ce qu'il cherchait depuis une éternité.

AVIS À TOUS(TES) LES ÉLÈVES QUI ONT ÉCHOUÉ(E)S OU PAS ÉTÉ SELECTIONNÉ(E)S LORS DES ESSAIS

Je suis Jérémy Dauvel, élève de première et capitaine de la future équipe des Pégases. Je recherches activement un(e) poursuiveur(euse) afin de compléter mon équipe. Je ferais passer un essai mercredi prochain. Veuillez inscrire votre nom ci-dessous si toutefois vous êtes intéressé(e)

Jérémy Dauvel,

Capitaine des Pégases

En lisant et relisant le mot, Édouard fut soulagé d'apprendre qu'il n'effectuera pas de retenue avec Alphératz. Charles le félicita tandis qu'Enola et Armand restèrent sceptiques. Ils pensaient tous les deux qu'il aurait mieux fait de laisser tomber les essais pour éviter de se ridiculiser en public ou pire de finir très amoché comme l'était Charles il y a quelques semaines.

— Oh, ça va ce n'était que quelques bosses, rien de grave, ironisa Charles pour ne pas inquiéter son ami.

Pendant le temps qui lui resta avant les essais des Pégases, Édouard ne cessait de se faire sermonner par Enola et Armand qui lui rappelèrent sans arrêt les avertissements du professeur Alphératz. La veille des essais, il reçu la visite de Beaufort et des autres qui confirmèrent leur présence au stade pour voir Édouard se faire « ratatiner ».

Le jour du défi arriva finalement plus vite qu'il ne le pensait. Édouard fut gagné par la panique, ne sachant pas quel sort on lui avait réservé. Il ne savait pas ce qu'on allait lui faire faire, lui qui ne connaissait absolument aucune règle au Quidditch et n'avait vu aucun match. Il ne sut pas à quoi s'attendre et la pression de l'évènement pouvait lui faire perdre ses moyens.

Il ne mangea presque rien ce matin là, malgré les efforts constant de Charles, d'Enola et d'Armand pour lui faire avaler quelques céréales. Il se prépara lentement dans sa chambre en revêtant sa tenue de sport et en écoutant à peine les conseils prodigués par ses amis.

— Surtout tu ne paniques pas ! lui dit Charles tandis qu'Édouard revêtit une veste de jogging pour lui tenir chaud car le vent glaciale et menaçant giflait les murs du château et faisait vigoureusement trembler les fenêtres de la chambre. Tu vol comme le soir où tu as sauvé Armand et tout ira bien... tu en es capable Ed, je le sais.

— Évite leurs cognards le plus possible ! avertit Armand avec gravité

— Mais je ne sais même pas ce que c'est un « cognard » ! s'inquiéta Édouard.

— Ce sont les grosses balles noires, dit Charles. De vraies petites saletées !

— Oh ! Et surtout, ne te laisse pas impressionner par les commentaires de Beaufort.

Il était fin prêt a subir une raclée monumentale dont il risquerait de se souvenir à vie. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Il ne voulait définitivement pas retourner en retenue. Il espérait seulement ne pas finir dans le même état que Charles lorsqu'il l'avait retrouvé sur un lit de l'infirmerie après ses essais contre les Titans noirs.

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