Chapitre 1 – L’affût

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Le prince Arlor s’adonnait à son passe-temps favori : tenter de deviner quelles formes se dissimulaient derrière les corsages des dames de la cour. L’exercice était rendu particulièrement savoureux par l’occasion, le bal des seigneurs-épées. Des représentants de l’alliance des trois royaumes venaient chaque année y célébrer la victoire de l’union sur l’envahisseur Guldran. Mais qu'importaient les raisons, seule l’arrivée de nouvelles têtes comptaient. Des têtes dont le Prince ne connaissait encore ni les formes, ni les cris. Contrairement aux élégantes qui frayaient régulièrement au palais éternel.

Cela n’en rendait le jeu que plus amusant.

Toute plaisante qu’elle soit, cette petite activité n’avait rien de simple. Il fallait prendre en compte le corsage, le type de décolleté, la couleur de peau, la forme des hanches. Et même avec tous ces paramètres, leur interprétation fluctuait. Un col profond associé à un corset à laçage en cuir et œillet d’acier - prévu donc pour être serré plus fortement que les corsets à œillets tissés - pouvait être le signe d’une surcompensation, et donc, d’une petite poitrine. Mais cela pouvait aussi indiquer l’inverse, une dame parfaitement confiante en son physique et qui n’hésite pas à tout faire pour en exagérer les contours.

Les apparences étaient presque toujours trompeuses.

Dame Syldin par exemple. La belle dansait avec le Vicomte de Malbois sur la piste de cristal de la salle des miroirs. Comme toujours, elle arborait une robe en soie bleue qui épousait les formes généreuses de son corps avec l’aisance d’une seconde peau. Des formes que le Prince s’était empressé de vouloir découvrir. Hélas, ses vêtements masquaient en réalité une tromperie. Un habile corsage rembourré dissimulait une poitrine dont seuls les imposants tétons la différenciaient d’un garçon. Fort heureusement, la déception n’avait été que de courte durée pour Arlor. Jouer avec la jeune femme s’était avéré des plus divertissant. Comme si leur taille concentrait leur sensibilité, il était parvenu à faire jouir Dame Syldin simplement en maltraitant de ses doigts et de ses dents les arrogantes pointes dressées. La petite masochiste l’avait amusé ainsi trois soirs durant. Puis sa trop grande docilité l’avait lassé.

Dame Mylaela, installée à une table du banquet avec ses dames de compagnie avait été une surprise inverse. Son corps menu et ses tenues en dentelles sombres montant jusqu’au cou lui donnaient des allures d’apôtre de la Déesse de la Pureté. Le fait que sa mère en soit une fervente adepte n’arrangeait rien à cette impression. Pourtant, lorsqu’il lui avait arraché ses vêtements, Arlor avait découvert que la belle comprimait sa poitrine dans des bandages, en respect aux préceptes de sa foi : "point de tentation". Libérés, ses seins s’avérèrent lourds, amples avec de larges mamelons roses qui auraient davantage leur place chez une apôtre de la Déesse des Plaisirs… voire une fermière. Les deux mains d'Arlor, pourtant imposantes, ne suffisaient pas à en englober un seul.

Glisser son sexe entre les chaudes montagnes de Dame Mylaela, avant de jouir sur son visage, était un plaisir sans cesse renouvelé. Le prince remerciait l’éducation religieuse stricte de la belle pour cela. Malgré les nombreuses nuits passées à repousser toujours plus loin ses tabous, elle ne semblait jamais vraiment s’habituer aux plaisirs de la chair et vivait donc toujours l’acte avec un mélange de regret et de gêne parfaitement délicieux.

Par Oldan, rien que d’imaginer ses traits de poupée innocente rouge de honte et blanche de son sperme lui donnait envie de la convoquer pour recommencer. Mâchoire serrée, Arlor inspira longuement. Non. Il pouvait la posséder quand bon lui plaisait. Ce soir, il avait d’autres plans et besoin de toutes ses forces.

Il posa son regard sur la table du royaume Aldyrien. Non loin des places d’honneurs du roi de cette contrée vassale se tenait la Duchesse Caeda. Une foule de prétendants et de flatteurs l’entouraient. Sa beauté facilitait grandement le travail de ces derniers. Fidèle aux codes vestimentaires de son pays, plus osés que ceux d’Arlor, la jeune femme irradiait dans une robe à multiples jupons qui s’achevait sur un col fendu descendant au-dessus de son nombril et laissait apparaitre le galbe de ses seins. Plus petits que ceux de Dame Mylaela, ils n’en demeuraient pas moins honorables. Leur forme de poire légèrement tombante était une invitation à les saisir à pleine main.

Sa chevelure blonde et sa peau diaphane laissaient présager des mamelons clairs, presque transparents. Et si ses sourcils, aussi jaunes que sa coiffure était une indication, sa toison aurait la couleur du blé. L’image du contraste que cette couleur ferait avec les poils de son pubis lorsqu’il lui arracherait sa virginité accentua l’érection du prince. Il dut se tortiller sur son trône pour trouver une position apaisant l’inconfort de sa soudaine excitation.

La Duchesse Caeda saisit son regard et lui sourit poliment, avant de l’ignorer à nouveau. La garce savait qu’il la voulait depuis leur première rencontre, il y a de cela deux hivers, toujours au bal des seigneurs-épée. Mais comme avec tous ses prétendants, elle savait jouer de ses charmes sans jamais les livrer complètement.

Si elle avait fait partie des sujets de son royaume, cela n’aurait pas été un problème. Ainsi, il y a de cela quelque mois, son intérêt avait été piqué par Dame Lyra. Cette beauté rousse appréciait d’être entourée d’une dizaine de prétendants qu'elle excitait de ses tenues tout en jouant les effarouchées lorsqu’une main la frôlait de trop près. Elle avait voulu jouer à ce jeu avec le Prince lorsqu’il lui avait fait part de son intérêt.

Pour lui apprendre à ne pas le traiter comme un vulgaire courtisan moins bien né que lui, il avait ordonné à l’arrogante de le retrouver dans une chambre attenante à la salle de bal un soir de festivité. Elle avait dût obtempérer, car personne ne contredit le futur monarque.

Là, sans un mot, il lui avait arraché sa robe provocante, dévoilant les courbes de son corps marqué d’innombrables taches de rousseur. Elle avait tenté de dissimuler de ses mains son sexe à peine visible derrière une imposante toison rousse et ses petits seins fermes dressés par le froid, mais le Prince l’avait arrêtée. Calmement, il lui avait énoncé les conséquences pour sa famille si elle ne lui obéissait pas en tout point. Il l’avait alors prise à quatre pattes, comme un animal, giflant ses petites fesses rebondies aussi violemment que possible pour la faire crier. Ce qu’elle fit. Bruyamment.

La soumission de l’impertinente l’avait fait jouir très vite, aussi avait-il prolongé le plaisir en la forçant à nettoyer son sexe avec sa bouche. Il avait explosé dans sa gorge, sans prévenir. Elle avait ensuite regagné ses appartements en pleurs, sa robe déchirée collée contre elle pour tenter de masquer son corps.

Lorsque Arlor avait regagné le bal, le regard qu’avait lancé le parterre de prétendants de Dame Lyra – qui n’avait rien pu manquer aux cris de leur dulcinée dans la pièce toute proche - l’avait excité encore plus que l’acte lui-même.

Hélas, la Duchesse Caeda n’était pas un de ses sujets. Oh, il pourrait la prendre de force s’il le souhaitait, mais les conséquences politiques seraient désastreuses. Il avait bien tenté de lui faire la cour, mais la belle l’avait repoussé à plusieurs reprises. Elle savait qu’en tant que prince, il ne pouvait épouser une simple Duchesse, et il n’avait donc même pas pu lui faire miroiter un mariage futur pour arriver à ses fins. Mais qu’importe. L’idée de faire ployer une femme aussi belle et forte l’enthousiasmait bien plus que sa séduction. Et à ce petit jeu, sa patience valait celle d’un moine.

A cette pensée, le Prince fit signe à son chambellan d’approcher. L’homme, l’air aussi vieux que la robe de velours de son ordre, trottina jusqu’au trône.

— Mon seigneur ?

— Avez-vous préparé les documents ?

— Comme vous me l’avez demandé mon seigneur.

— Parfait. Dites à la Duchesse Caeda de me retrouver au petit salon sans délai dans ce cas.

Le chambellan s’inclina alors qu’Arlor se levait.

Après plus d’un an de préparation, il n’aurait enfin plus à user de son imagination pour savoir à quoi ressemblerait le visage de biche de la Duchesse lorsqu’il la pénètrerait.

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