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2 minutes de lecture

Cristina se réveille en sursaut.

Elle est dans son lit, dans une des chambres impersonnelles d’une des grandes chaînes hôtelières peu coûteuses.

Il n’y a ni lion aux pattes rougies par le sang, ni décor familial.

Elle est en sueurs.

Tout cela n’est qu’un rêve…

Elle se laisse retomber sur son oreiller avec un grand soupir de soulagement.

Quelques jours plus tard, sortant du bureau de poste, elle laisse son regard vagabonder et appréhender tout ce nouvel environnement. Elle se trouve Place Ferrer, une place bordée d’arbres. Au travers des troncs, elle repère une façade de l’autre côté de la route goudronnée, avec comme un air de déjà-vu. Elle progresse à travers les voitures garées sur les quelques places de parking, et son angle de vue s’améliore. Quelques escaliers menant à une terrasse, sans rivière, sans passerelle pour la franchir. Des balcons avec leurs petites rambardes… Ses pas la guide jusqu’au pied d’un des arbres. Sans s’en rendre compte, elle appuie sa main contre le tronc.

Son toucher est identique.

Les sons s’estompent. Ses yeux découvrent l’image même de l’hôtel de son rêve. Pour être plus exacte, ses yeux redécouvrent l’hôtel de son cauchemar…

Tout-à-coup, quelque chose se jette sur elle.

Cristina ferme les yeux.

Le lion.

Le lion aux pattes rougies par le sang.

Rattrapée en plein jour… par ses démons de la nuit…

L’impact est rude et la laisse sans voix, le souffle coupé.

Cristina se retrouve allongée au sol, plaquée par cette chose.

Et elle l’empêche de respirer.

Elle garde les yeux fermés…

Elle ne veut pas avoir comme dernière image ce lion ensanglanté et effrayant s’apprêtant à la dévorer. Son esprit tourne à mille à l’heure… et même avec ça, les secondes s’égrènent comme des heures. Elle se surprend à prier pour qu’on en finisse… et vite…

Et puis, tout-à-coup, sa poitrine s’allège et l’air entre à nouveau dans ses poumons.

Elle entend à nouveau les sons. Des sons désagréables qui lui vrillent les tympans. Un son de klaxon et puis derrière, plus discret, un léger sifflement comme une cocotte-minute qui laisse échapper son trop plein de vapeur.

Cristina ouvre prudemment les yeux, à demi-consciente de ne pas avoir été dévorée. Elle regarde en direction de l’origine de tous ces bruits.

On s’affaire auprès d’une Peugeot rouge Lucifer, plus précisément auprès du conducteur. Il a perdu le contrôle de son véhicule qui est venu s’encastré dans l’arbre où elle se tenait quelques secondes auparavant. La voiture a subi de gros dégâts : l’impact a transformé le capot en accordéon, une fumée blanche s’en échappe. Le radiateur fuit et le liquide de refroidissement en tombant sur les parties chaudes du moteur provoque cette vapeur. Apparemment, le conducteur est blessé et est inconscient.

Le klaxon a enfin cessé son vacarme, aidé par les témoins de l‘accident qui ont pu enfin débrancher les câbles de la batterie.

Les yeux de Cristina reviennent enfin se fixer sur son environnement proche et rencontrent le regard à la fois inquiet et soulagé de la personne penchée au-dessus d’elle. Elle comprend enfin qu’on s’est jeté sur elle pour la soustraire à la trajectoire de ce véhicule fou...

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