Chapitre 2

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PDV Rébecca Devalois


Bip. Bip. Bip. Bip


Ce bruit agaçant me parvenait aux oreilles. J'essayai d'ouvrir les yeux, mais mes paupières sont si lourdes. La première chose qui me frappa lorsqu'ils furent ouverts, fut la clarté. Pourquoi les rideaux de ma chambre sont-ils ouverts ? Je me frottais les yeux, j'avais un putain de mal de crâne. Des bribes de souvenirs me revinrent en mémoire. Matthew, le petit-déjeuner, notre jogging, la douleur puis finalement la chute dans les escaliers. Je comprenais mieux maintenant la raison de ce foutu mal de tête. Et je compris également que je me trouvais à l'hôpital. Au même instant, la porte s'ouvrit sur mon frère inquiet et sur un médecin, à en conclure par la blouse blanche que l'homme portait.


« Bonjour Madame Devalois ! Je suis le docteur Tobby Ryan ! Comment vous sentez-vous ?

J'ai mal à la tête mais à part ça, ça peut aller !

Le mal de tête est tout à fait normal ! Vous avez un léger traumatisme crânien dû à votre chute dans les escaliers, il se résorbera dans quelques jours ! Je vais vous prescrire des antidouleurs ! Maintenant, j'aimerais que vous me racontiez ce qui s'est passé ?

C'est tout bête ! Je pense que vous avez pu voir dans mon dossier médical que j'ai été gravement blessé à la hanche il y a un an. lui dis-je. »


Le docteur acquiesça d'un hochement de tête.


« Depuis, j'ai de violentes douleurs qui surviennent de temps en temps, mais surtout quand je force trop. Mon médecin à Washington m'a prescrit des antalgiques. Ce matin, je suis allée courir avec mon frère, je ne les avais pas avec moi, ils étaient restés dans ma chambre. Je n'ai tout simplement pas eu le temps d'atteindre ma chambre. lui expliquais-je en détail. »

Le docteur Ryan m'examina et me donna également le nom d'un psychologue spécialisé dans les stress post-traumatiques afin de pouvoir continuer mon suivi. Il m'indiqua ensuite que j'étais autorisé à sortir mais me conseilla tout de même d'être plus vigilante. Le reste de la journée ainsi que les deux jours qui suivirent, j'appliquais les conseils du médecin. Je restais tranquille à la maison avec mon frère, qui avait posé des jours de congé pour pouvoir prendre soin de moi et que j'ai fini par renommer  « monsieur relou ». Heureusement que le mal de tête était passé et que mon frère était reparti travailler parce que sinon je l'aurais probablement tué. J'avouerai que j'aime bien être chouchoutée mais ce n'était plus du chouchoutage mais du flicage. C'était limite si je pouvais aller aux toilettes toute seule. Je profitais de l'absence de « monsieur relou » pour me promener à Waikiki Beach.

L'eau bleu turquoise à perte de vue, les rayons du soleil sur ma peau. Je ne me souvenais plus quand c'était la dernière fois que je m'étais sentie aussi sereine. Ce paysage était vraiment paradisiaque. Je ne regrettais pas d'être revenue. Je fus soudainement sortie de ma contemplation de ce merveilleux paysage par des cris. Un homme était poursuivi par deux autres individus. Au fur et à mesure, je me rendis compte qu'il s'agissait d'une course-poursuite avec des policiers. L'homme qu'ils poursuivaient allait droit dans ma direction. Je le sentais mal. Généralement, dans ce genre de situation avec des personnes lambda autour, le jeune hawaïen aurait bousculé tout le monde et continué sa course. Mais là, je n'étais pas une personne lambda, j'étais une ancienne Navy SEAL, et je vais me trouver sur son chemin. Un scénario passait dans ma tête. J'étais navrée pour ce jeune parce que ça allait faire mal, très mal. Les flics s'étaient fait distancer. Le gamin n'était plus qu'à 100 mètres. L'adrénaline commençait à monter en moi, tout mon corps était aux abois. Plus que 10 mètres. 5 mètres. 3 mètres. 1 mètre. Je levais mon bras qui vint percuter la gorge du fuyard. Le pauvre, il ne l'avait pas vu venir celle-là. Allongé sur le dos, les mains posées sur sa gorge, le jeune d'à peine vingt ans essayait tant bien que mal de reprendre son souffle. C'est à cet instant que le premier flic nous rejoignit.

« Ça va mademoiselle ? se moqua-t-il d'un ton rieur légèrement essoufflé par la course-poursuite.

Oui, je vais bien ! lui répondis-je un petit sourire triomphant aux lèvres. »

Il me rendit mon sourire. Un de ces sourires qui vous coupe le souffle. Tout en s'abaissant pour menotter le délinquant qui avait fini par se remettre de ces émotions, j'en profitais pour détailler le flic, ce beau brun. Du haut de mon 1 mètre 60, il me dépassait d'au moins une tête. Sa musculature apparente en disait long sur sa forme physique. Et des yeux... des yeux bleus affreusement sexy. J'étais tellement absorbée dans l'admiration de ce si beau spécimen que je sursautais à l'irruption du second policier.


« Steve ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu dragues ou tu... s'interrompit-il immédiatement lorsqu'il eut posé ses yeux bleu océan sur moi. Rébecca ? hésita-t-il semblant apparemment me connaître.

Oui ! confirmais-je. Mais on se connaît ?

C'est moi ! Danny ! Danny Williams !

Danny ? Wow ! Je ne t'avais pas reconnu ! Tu as tellement changé ! m'exclamais-je étonnée. »

Je l'étreignis, vraiment heureuse de retrouver une personne de ma vie d'avant, sans compter Matt.


« Toi aussi tu as changé ! Tu as énormément changé ! Ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas vu ?

Ouh là ! Ça doit bien faire 11 ans, je crois !

Vous vous connaissez ? nous interrompit le bel inconnu.

Rébecca je te présente mon équipier, Steve McGarrett. »

Il me tendit sa main que je serrais. À ce simple contact, une infime décharge de je ne sais quoi me traversa.


« Et Steve, voici Rébecca, la sœur de Matt !

Celle qui s'est engagée dans la Navy ? questionna-t-il.

Affirmatif ! lui confirmais-je le sourire aux lèvres.

Je suis ravi de faire enfin ta connaissance et de pouvoir mettre un visage sur ce nom !

Moi aussi je suis heureuse de faire ta connaissance !

Tu dois être contente d'être enfin rentrée ?

Oui, je suis partie pendant tellement longtemps ! J'apprends à reprendre mes marques petit à petit !

C'est super ça ! Tu sais quoi ? Ce soir passe à la maison, je te présenterais ma fille ! m'invita-t-il. »


J'acceptais volontiers son invitation. Avant qu'il ne reparte bosser, je lui donnais mon numéro afin qu'ilpuisse m'envoyer l'adresse. Je les regardais partir avec leur suspect. Maintenant, je devais absolument régler une affaire qui risquait d'être délicate. J'avais toujours gardé contact avec mon frère. En revanche, avec ma sœur, c'était plus tendue. Elle m'en a toujours voulu d'être partie.


Lorsque mes 18 ans sont arrivés, cela faisait déjà pas mal de temps que je pensais à m'engager dans la Navy. J'ai toujours admiré ces hommes et ces femmes qui partaient aux combats pour servir leur pays et surtout j'admirais mon père qui était militaire. Mes parents savaient très bien que lorsque je décidais de faire une chose, je le faisais. Ils ne pouvaient pas m'empêcher de m'engager. Le souci est que c'est arrivé beaucoup plus tôt que prévu. Mon dix-huitième anniversaire fut le meilleur et le pire jour. On l'avait fêté en famille. J'avais eu des super cadeaux. C'était le meilleur anniversaire que je n'avais jamais eu. Mais l'ambiance avait vite tourné au vinaigre lorsque ma mère m'avait pris à part pour me parler. Cette discussion fut la cause de mon départ précipité. J'étais partie la semaine suivante. Je n'avais mis en confidence que mon frère et ma sœur, mais je ne leur ai jamais dit révélé la raison de mon départ. Durant ces 11 ans d'absence, je n'étais revenue qu'une seule fois à Hawaï : pour l'enterrement de mon père. Avant que je ne parte, j'étais très proche de Nathalie, ma petite sœur. J'ai toujours pris soin d'elle, toujours veillé sur elle. Mais désormais, elle me détestait de ne pas être revenue de temps en temps, de ne pas lui avoir donné de nouvelles. Je la comprenais, si les rôles étaient inversés, j'aurais certainement réagi pareil. Aujourd'hui, ce que je désirais, c'était renouer les liens avec elle. Retrouver un semblant de famille. Matthew m'avait appris que notre frangine venait de déménager à Kalimi avec son fiancé. Je commandais un de ces taxis jaunes comme on en voit partout, et je donnais l'adresse au chauffeur. Celui-ci me parla durant tout le trajet, mais je ne faisais pas vraiment attention à ce qu'il disait. Je réfléchissais plutôt à ce que j'allais bien pouvoir dire à Nathalie. J'appréhendais de la voir. Le véhicule s'arrêta devant une grande et magnifique maison de style ancien. Je payais le chauffeur et sortis de la voiture. Elle s'en alla aussitôt la portière fermée. S'en allant comme si elle me fuyait. Me laissant au bord d'un précipice dans lequel je m'apprêtais à me jeter. À cet instant, j'étais partagée entre plusieurs émotions. D'un côté, j'étais tellement heureuse de retrouver ma petite sœur après autant d'années. Mais d'un autre côté, j'éprouvais de l'appréhension et de la peur. J'avais peur qu'elle me rejette, qu'elle ne m'ait pas encore pardonné d'être partie. Je me tenais devant cette porte, à fixer le bouton de la sonnette comme s'il me terrorisait. Je pouvais être si courageuse sous des tirs ennemis, mais tellement effrayée face à une situation pareille. Le trac me tiraillait l'estomac. Je respirais un grand coup et pris mon courage à deux mains pour sonner. 30 secondes étaient passées et rien. J'étais sur le point de changer d'avis et de faire demi-tour, lorsque la grande porte en bois s'ouvrit sur un homme d'une trentaine d'années au physique plutôt avantageux.

« Oui, c'est pour quoi ?

Je suis bien chez Nathalie Devalois ? questionnais-je l'inconnu passablement suspect.

Qu'est-ce que vous lui voulez ? demanda-t-il un peu sur la défensive.

J'aimerais lui parler ! Est-ce qu'elle est ici ?

Non ! Et puis, vous êtes qui d'abord ?

Pourquoi je vous le dirais ? répliquais-je sur un ton beaucoup plus agressif que je ne l'aurais voulu.

Sérieusement ? Vous demandez à voir ma fiancée, alors je suis en droit de vous demandez qui vous êtes !

Son... Attendez ! Vous êtes le fiancé de ma sœur ?

Rébecca ?

Euh... ouais... mais euh... balbutiais-je étonnée qu'il sache mon nom. Comment vous savez ? Qui êtes-vous ?

Mark ! Ton demi-frère ! me révéla-t-il heureux de me voir. »

Putain de merde ! C'est quoi ce merdier !

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