Chapitre 1

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Adrien marchait sous la pluie, comme s’il pouvait dissoudre sa peine avec l’eau grisâtre qui trempait ses épaules. Ses larmes coulaient pour se mélanger aux gouttes tombées du ciel. Sa souffrance semblait s’estomper, se noyer dans les ombres obscures des immeubles qui le surplombaient, indifférents. Mais ce n’était qu’une illusion. La douleur qu’il éprouvait était bien réelle, ne laissant aucun répit et lui dévorant l’esprit. Elle le torturait, sans relâche. Et il pleurait, il souffrait en silence. Il aurait voulu hurler pourtant. Hurler au monde entier qu’il endurait chaque jour de son existence une tristesse sans nom. Crier son désespoir, jusqu’à en perdre la voix et devenir sourd. Jusqu’à ne plus rien sentir de sa vie qu’il haïssait. Ses épaules secouées de sanglots sourds, il regardait le pluie tomber, reflet de ses propres larmes qui coulaient. Seul avec son désespoir.

Seul, il l’avait toujours été. Tous ceux autour de lui n’étaient que des étrangers, un brouillard confus qui le contournait sans même le remarquer. Il n’était que transparence, vague forme autour d’eux. Il ne représentait rien pour personne et il en avait douloureusement conscience.

Un jour, il le savait, il partirait. Il se lèverait à l’aube, sans connaître sa destination. Il traînerait dans les rues,en attendant que sa maladie le rattrape, se laissant mourir à petit feu jusqu’à ce que son cœur meurtri ne batte plus. Et il laisserait derrière lui les cendres de sa vie de peur et de souffrance, enfin libéré de ce démon qui lui dévorait les entrailles. Personne ne le regretterait, il en était certain. Les quelques larmes éventuellement versées ne seraient qu’un simple petit vague à l’âme, bien vite oublié. Et il disparaîtrait, fantôme parmi les fantômes dans les mémoires qui oubliaient bien trop vite le passé.

Mais pour l’heure, il était toujours là, souffrance incarnée sous la pluie glaçante, les yeux tournés vers les étoiles, attendant une quelconque aide, quelle qu'elle soit. Il attendrait sûrement jusqu’à l’aube, souhaitant comme tant de fois que son espoir ne soit pas vain. Mais comme toujours, il n’y aurait rien d’autre que le silence pour lui répondre et il repartirait encore plus brisé qu’avant. Comme un ange à qui on aurait coupé les ailes, il resterait cloué au sol, accroché à la réalité.

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