Réponse à "Quelques mots sur un piano... #1"

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Victoria butta contre une pierre dissimulée sous le sable et tomba tête la première. Elle se hissa sur ses genoux en s’aidant de ses mains. Son souffle était lourd et sifflant. Elle marchait depuis plusieurs jours déjà et n’arrivait toujours pas à destination. De plus, la jeune fille commençait à manquer de vivre. La tempête qui avait ravagé son village avait également emporté le peu de nourriture qu’il leur restait et avait ravagé les plantes alentours.

Elle soupira et sortit sa boussole. Elle aurait dû être arrivée au campement de sa tante depuis le temps. Elle se remit difficilement sur ses jambes et tenta d’en contrôler les tremblements. Son corps recommença à difficilement avancer dans l’immensité désertique.

Le froid la saisit soudainement. La couverture dans laquelle la jeune fille s’était enroulée venait de tomber de ses épaules et la froideur du désert endormi venait de la happer. Elle se hâta de s’enrouler à nouveau dedans mais ne put s’empêcher de continuer à trembler.

Victoria reprit sa route, priant pour trouver rapidement de l’aide. Après plusieurs heures de marche pénible sur le sable glacial et glissant, le soleil pointa le bout de son nez. Les yeux papillonnants, la jeune fille épuisée profita quelques instants de la douce chaleur des rayons lumineux sur sa peau. Elle laissa tomber le châle qui couvrait ses cheveux et libéra sa lourde chevelure noire afin de mieux capter les rayons. Heureuse d’avoir survécu à une nouvelle nuit, elle s’empara de sa gourde afin de se redonner des forces.

Elle poussa un cri de désespoir.

Sa gourde s’était percée… Elle n’avait plus rien. Elle était maintenant seule en plein désert, sans eau ni nourriture.

Victoria se laissa tomber sur ses genoux. Elle allait mourir dans ce désert, loin de sa famille. Son corps ne serait jamais découvert. Elle allait tomber dans l’oubli. Une larme solitaire coula le long de sa joue et tomba dans le sable, formant une unique auréole.

La jeune fille garda la tête baissée, honteuse de n’avoir pu remplir sa mission. Elle se laissa tomber dans le sable, le corps fourbu. A quoi bon continuer à souffrir, elle savait pertinemment qu’elle ne survivrait pas à cette journée. Son esprit s’envola loin, et sur une dernière pensée pour ses proches, elle se laissa partir…

*****

Victoria entendit un bourdonnement sourd. Elle fronça les sourcils. Elle se savait morte, et devait bien s’avouer qu’elle n’avait jamais imaginé que le Zaltar, terre sacrée qui accueillait les morts, serait aussi bruyant… Elle se concentra sur les sons environnant et compris soudain que ce qu’elle avait pris pour le bourdon d’un vol d’insectes était en réalité un chant. Elle ne reconnaissait pas la langue.

La jeune fille fit un effort monumental pour ouvrir ses yeux. Heureusement pour sa vision fatiguée, elle se trouvait dans un lieu sombre et clos. Elle tourna difficilement son visage vers le chanteur et distingua une silhouette masculine.

Elle tenta d’émettre un son pour signaler sa présence mais n’y parvint pas. Elle se contenta donc d’observer le chanteur.

Une heure après son réveil, la porte s’ouvrit. Une silhouette menue s’approcha et, constatant qu’elle était réveillée, entrouvrit les volets.

Victoria découvrit alors la pièce dans laquelle elle se trouvait. Les hauts murs de pierre étaient étonnamment rassurant, et les tentures qui les couvraient semblaient onduler tant elles étaient bien réalisées.

Non loin d’elle, sur une chaise, reposaient ses affaires. Ce n’est qu’à cet instant que la jeune fille réalisa que les vêtements qui la couvraient n’était pas les siens.

La femme qui venait d’entrer s’approcha et, avec un sourire très tendre, commença à lui parler. Victoria laissa sa tête tomber sur le côté. Elle ne comprenait pas un mot de ce qui était dit et ne parvenait même pas à reconnaître le langage.

Comprenant son désarroi, la femme se redressa. Elle réapparu quelques instants plus tard, escortée de plusieurs autres femmes, et apportait le thé.

La jeune invitée se redressa. Elle se sentait de trop dans cette pièce, elle qui n’avait jamais vécu qu’en tant que nomade. C’était la première fois qu’elle entrait dans un bâtiment en dur, et ne savait même pas qu’il en existait dans les environs de son village.

Son mouvement entraîna le départ du garçon qui l’avait veillée. Elle n’eut que le temps de remarquer le pigeon sur son épaule avant qu’il ne disparaisse.

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Table des matières

En réponse au défi

Quelques mots sur un piano... #1

Chaque dimanche, je proposerai un défi sous cette forme :

Je vous donne une liste de mots et un genre imposé, et vous devez écrire un texte comportant tous les mots en question, dans l'ordre ou le désordre. En-dehors du genre imposé, vous pouvez par ailleurs écrire en prose ou en vers, et si le genre imposé de la semaine est aventure, rien ne vous empêche de faire de l'aventure dans un monde de fantasy et de combiner deux genres. Petite contrainte supplémentaire : contenu accessible à tous, donc rien de ''sensible'' ou qui ne puisse pas être lu par ou à des jeunes ados (il y en a peut-être parmi nous après tout).

Voici celui de cette semaine :

un récit d'aventure

mots à recaser : boussole, gourde, pigeon, sable, couverture, tempête, thé

à vos plumes !

Commentaires & Discussions

Victoria dans le désertChapitre2 messages | 3 ans

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