Dès l'aube, j'ai fugué

J'ai pris le même chemin

Qu'utilisent les humains

Quand vient l'heure de monter

Pas de regret, aucune tristesse

Devant ce que je laisse

Seulement la conviction

De trouver le mystérieux démon

Qui m'ai apparu en vision.

Après des heures à cheminer

J'ai décidé de me pauser à la lisière de la forêt

Mais ce n'était pas le moment de m'arrêter

Je vis une silhouette se détacher...

« Recule ! » criais-je, pétrifié.

À présent, impossible de décliner

J'entendis des lourds aboiements,

Devenant de plus en plus résonnants.

« Allez, recule, dépêche toi ! »

Ajoutais-je, beaucoup plus sûr de moi.

Les grands arbes tressaillirent, secoué par le vent

Voilà que je devient plus confiant.

Finalement l'être inconnu se résigna

Il obéit et se replia

Quelle fut ma stupéfaction

Lorsque je reconnu en lui un démon

Au début, je voulais m'inventer un fort caractère

En lançant des paroles en l'air

Mais j'ai bien vite quitté ce déguisement

Qui ne m'allais pas vraiment

Dès les premières paroles, échangées

J'eu peur d'être tué

Je lui ai raconté tout mes maux

Mes tracas et mes fardeaux

Je pensais que c'était celui que je cherchais

Mais il n'avait pas l'air de m'écouter

Il semblait plutôt pressé

Il n'est pas très bavard, le démon

Il ne répondait que vaguement à mes questions

Et vint le moment que je redoute :

Avec son chien, il reprit sa route.

J'étais maintenant seul, à nouveau,

Muet, sans aucun mot

Moi qui avais tant d'espoir

Me revoilà à broyer du noir