Prologue

CLAC! 

La première claque, quand elle arrive, j’ai l’impression de devenir enragée, je hurle, je cris ce que je pense et j’ai envie de le frapper moi aussi. Évidemment il me tient les poignets fermement, impossible de m’enfuir.

Il lève le bras, je peux voir toute la haine dans ses yeux, il est dans une colère noire. J’essaie de parler, de lui faire comprendre, mais mes mots ne l’atteignent pas, il ne réagit pas à ce que je lui dis, j’ai l’impression de parler à un mur, que rien de ce que je dis n’est important.  Il répète la même chose sans arrêt, ses mots résonnent dans mes oreilles. 

La première fois je me suis dit que dès le lendemain j’allais le quitter et que je n’accepterais jamais un comportement comme ça. Ce soir là, il est parti, m’a laissée seule avec cette énorme marque rouge sur ma joue, j’espérais tellement qu’il allait revenir me serrer dans ses bras et s’excuser du mal qu’il venait de faire, qu’il reconnaisse que c’était une erreur, qu’il s’était emporté, mais il a passé la nuit dehors, j’avais l’impression d’être si seule, j’avais l’impression d’avoir tant besoin de lui. Je voulais qu’on m’aide, je ne savais pas quoi faire. Je me suis endormie en pleurant. Le lendemain à mon réveil, il était là, il m’a serré dans ses bras, il s’est excusé calmement et m’a promis de ne jamais recommencer.

 Mais les fois suivantes ont été plus violente…

CLAC!

Celle là elle fait plus mal à l’orgueil, c’est comme la confirmation que tout ce que j’essaie de dire ne sert à rien. J’essaie de retenir les larmes qui me piquent le coin des yeux. J’ai cette envie incontrôlable de m’excuser qui fait son apparition, j’y résiste un peu, mais quand les coups commencent à pleuvoir dans mes cotes, que la douleur m’envahi je ne peux m’empêcher de répéter sans cesse ‘’ je suis désolé, arrête, arrête! ‘’ . 

Mes supplications le rendent encore plus furieux, ses injures sont maintenant des hurlements de rage.

BANG BANG BANG! 

Mes pensées deviennent embuées, j’ai mal, je m’excuse, j’ai tellement mal, j’aimerais tellement que quelqu’un me vienne en aide. J’ai mal, s’il vous plait aidez-moi, s’il vous plait, je m’excuse tellement…

C’est la cinquième fois qu’il me frappe à coup de pied par ce que je suis tomber sous ses coups. Et encore cette fois j’ai l’impression que je vais mourir, que je ne pourrai pas me sortir de cette soirée en vie. La souffrance physique est atroce, mais ce qui se passe dans ma tête me détruit encore plus. Je sais que je suis une femme intelligente, je sais que je ne mérite pas de me faire frapper comme ça et que ce que j’ai fait qui l’a contrarié n’était pas une justification pour toute cette colère. Je n’ai rien fait de mal, mais j’ai si mal. 

J’ai l’impression de n’avoir aucun contrôle sur tout ce qui m’entoure, j’ai l’impression que sans lui, je ne pourrai pas réussir. Sans lui je ne suis plus rien, je n’ai plus de logement, plus de voiture, il ne reste que mon travail que je déteste… Il a été là une si grande partie de ma vie que les excuses me font oublier le mal, quand il revient calme et en possession de ses moyens, alors je l’écoute, il me dit qu’il est malade, alors je le soutien, il s’excuse, alors je le pardonne, il me demande de rester, alors je reste…

Mais ce soir vais-je y rester?