On écrit que la vérité. Dès que les mots sont couchés sur le papier, ils se mettent à exister. Ils vivent. Peut être que dans la tête de leur auteur mais ils vivent. Ils créent un monde, construisent des routes, des immeubles,... Et une fois qu'ils ont construits tout ce qui était possible, battis dans ta petite cervelle leur propre monde, tu ne peux vivre sans lui. C'est pour ça qu'il faut faire attention à ce qu'on écrit. Plus qu'à ce qu'on dit. Les mots dit partent, s'évaporent mais les mots couchés restent et dévorent. Te dévorent, font de toi ce qu'ils veulent. Mes mots m'ont dévoré, saigné à blanc. Je me suis perdu entre leurs mondes, entre mes textes, mes mots, entre mes sentiments... Perdu entre deux eaux. Entre la réalité et l'imaginaire. Les persécutions continuent chaque nuit, alors j'écris la vérité.

        
           On n'écrit que la vérité. On ne peut mentir lorsque les choses sont éternels. La vérité se glissera dans ton lit sinon, elle mordra ta chair et les mots tournoieront en hurlant, giflant ton corps. Les mots n'abandonnent pas. Les mots vivent. Les mots viennent seuls, en premier. Ensuite viennent à deux souvenirs et sentiments. Comme une confirmation qu'un monde est en train de se bâtir, qu'un monde existe. Ce ne sera jamais plus des mots sur du papier glacé mais une partie de toi. Si secrète que son parfum est inconnu et son cri une brève note de musique. Courte mais intense. Violente. Vivante. On n'écrit que la vérité.