Le temps des études
Le temps passe, le temps file comme l'encre sur le papier blanc
Et les mots des étudiants virevoltent dans le vent.
Parole de cours, d'interro et d'avenir.
Parole d'amitié, de sexe et d'amour.
Passent et repassent au bout du long couloir.
Papier blanc, blanc papier, papier brillant dans le noir.
Le jour de sages images, petites filles modèles.
La nuit de vrais déesses, louves solitaires.
Dis-moi quand passe le temps, passera t-il toujours ?
Cerveau en ébullition, yeux vagabonds, suivra-tu ton cours un jour ?
Et les pas du professeur, rythmique métronome.
La ronde des stylos, les feuilles qui se froissent,
Les murmures et les discrets fous rires,
Les parties de Manille et de démineur,
Mélodieuse mélodie, raclement de chaise, brouha.
Un cours finit, un autre entamé entraina
La même mélodie, mélodie infinie dans la salle de classe.
Bruit de fond, doux baisers, parfum sucré ou amer.
Chasse, chasseur, gibier; des jeux pas si innocents.
Mépris, moquerie, injures; des mots dans le dos si blessant.
Quotidien d'étudiant, plus si enfant et pas encore adultes,
Coincés dans cet entre-deux, nos meilleurs années nous dit-on encore.
Temps de délices, de risques, de je m'en foutisme.
Temps de course, d'où va t-on ? D'essayes encore.
Un effort voyons, tonne le professeur;
Le silence lui répond, il est bientôt l'heure.
De l'élève interrogé, jamais le regard ne quitta la feuille,
Muraille construite comme un soupir, s'enferme dans son monde.
De la seule fenêtre de l'amphi, deux rayons de soleil tombent,
La fille chat là-haut ne dors plus que d'un œil.
Il ne faudrait pas rater l'heure, pas rester plus longtemps,
Le temps passera, filera, le vent en emportera autant.
Nuit blanche la veille pour un exam encore raté...
Tourne chère roue, tourne pense t-elle, ma roue tournez !
Un soupir lui échappe, un sourire lui répond.
Plus que deux minutes; elle se réveillera en rond
Sur son lit, le lendemain, une autre journée tournera.
Encore des choses à apprendre, encore des choses qu'on étudiera,
Encore des mauvaises notes, encore des heure perdues.
Mais encore des sourires, encore des rires fous, des rêves éperdues.
Le temps ne s'arrêtera pas, l'entrainera avec lui,
Balloté comme une feuille dans le vent, elle luis,
Éclaboussé par la pluie, réchauffée par le soleil,
Soumise au vent, aux caprices du temps, elle dansera jusqu'à perdre l'équilibre...
Un autre couloir, une autre salle, il soupire.
Il pense à elle, formules d'arithmétiques, équations entières
Qui tournent dans sa tête bousculant ses pensées.
Il en attrape une, non décidément il ne se souvient pas, passé le gué
De la porte, tout fut oublié, à quoi sert cette formule ?
A nous embrouiller la tête ? Il rendra copie blanche.
Et autour de la machine à café, retrouvera
Un loup solitaire, un psychopathe et la fille chat.
Pas amis pour la vie, pas amant pour toujours.
C'est pour nous tous pareil, on soulage nos ailes le jour
Sur le dos de nos camarades, amis tant qu'on étudie.
On se détestera demain, je suis dangereux répète celui-ci;
On ne l'écoute pas, on s'en fou, on a besoin de lui, on le veut
Jusqu'à' la fin de l'année, jusqu'à la fin de l'étude, ensemble on reste.
Après, après on s'en fou, c'est si loin, bien trop loin...
Les « j'espère qu'on se reverra » sonnent faux, un,
Deux, trois puis tous oublient, au revoir je vous aimais pourtant.
Le temps passe, le temps file comme l'encre sur le papier blanc.
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