Pauvre petite vie ( texte sans ''e'')

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Toi, Augusta, tu vis dans un T2 à Nancy, voilà six ans. Au matin, tu bois toujours ton jus au citron, mais parfois, tu sors aussi Krisprolls ou pains au lait. Midi, sandwich. Tu n'as jamais trop faim. Soir, pizza ou gratin tout fait, si tu as du cran pour punir ton mini - four caduc, car l'or tu n'as pas, Augusta.

Un matin, Augusta, tu sors du lit grognon. Qu'as - tu fais avant minuit pour avoir tant mal au corps, lourd, chaud, puant?

Un bon bain moussant dans ton boyau sans air, suivi d'un Coca - Cola sans glaçons pour voir ton jour d'avant, où tu avais pourtant fait un bon flan au chocolat, Augusta, vu ta maman, ton papa.

Au matin, tu avais sorti du drap blanc ton corps nu, puis bu ton jus sans plaisir, puisqu'il fallait.

A midi cinq, Maman, Papa sont là, pour l'occasion, dans ton mini - four, un plat de saumon - haricots, puis un flan, tout droit sortis du rayon frais du magasin.

Ta maman adorait ton chat, Augusta, mais saisis - tu son souci? Un jour pourtant banal où tu visitais sa maison à Strasbourg, Minou avait lui aussi sorti, non pas du mini - four, cinq doigts durs, pointus, trouant son sofa, son tissu si fin. Maman n'avait plus jamais voulu ouir Minou, ou y voir son poil doux dans sa maison. Alors Augusta, choisissant et choyant ton chat, tu n'irais plus là - bas.

Suivant ça, tu avais pris l'air au bord du canal, sans papa ou maman, partis avant. Ton popotin sur un banc public trop dur pour lui, un gamin criait, dur aussi pour ton audition. Si ton tympan n'avait pas paru aussi subtil, tu l'aurais fait à ton tour.

Minou ronronnait sur ton tapis, faisant son clown, car il voulait dans son bol sa ration. Un gamin n'avait pas l'ambition d'avoir son plat en amusant son public, mais plutôt un câlin. Mais au soir, Augusta, sans gamin à toi, tu imaginais un loulou qui dormait dans ton lit trop froid, pourtant toujours voulu chaud, grouillant.

Mais tu sais quoi mon Augusta, tout paraît vain, voir ton fichu jour d'avant paraît trop dur pour toi. Aujourd'hui ou plus tard, tu n'iras pas au travail, scrutant, goûtant, par ton vasistas un halo, abîmant ton bonsai, arrachant trucs qui font trop laids ou trucs pourris. Ton chat Minou, gris - blanc, subira aussi. Ta maman, qui vit trop loin, poursuivra sa commission, ton papa son travail au zoo communal.

D'oubli tu mourras, Augusta.

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