Rêve parti

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Boumboumboumboum... J’ai beau m’éloigner de l’entrepôt principal, mon cœur bat toujours au rythme hardcore des Sound Systems. Je n’arrive même plus à savoir si j’entends toujours réellement le son des basses, ou si elles résonnent juste encore dans ma tête.

Boumboumboumboum...Je marche en espérant que mon rythme cardiaque ralentisse et arrête de suivre cette cadence infernale. Mon crâne me fait de plus en plus mal, la douleur me traversant la tête à chaque pulsation dans mes veines. Je m’arrête quelques secondes, je suis au milieu de ce qui pourrait être une ancienne décharge. J’aperçois plus loin les anciens entrepôts dans lesquels le teknival est installé. J’ai toujours ce maudit masque sur la tête, et même pas la force de l’enlever. Je reprends ma marche, je crois que si je ne le fais pas mon cœur va exploser. Exploser de battre trop vite, exploser de tristesse et de honte après… Les évènements ne sont plus très clairs dans ma tête.

Pourquoi j’ai embrassé Alexandre ? Pourquoi j’ai pris son sexe dans ma main, et puis dans ma bouche ? Pourquoi suis-je entré dans cette maudite caravane ? Et pourquoi Alexandre était là ? Pourquoi le gars des Kamikase m’a dit d’aller voir le pote de son pote qui avait de quoi me faire planer ? Et pourquoi j’y suis allé ? Pourquoi on a acheté ces masques ? Pourquoi ma mère a accepté de me prêter sa voiture ?...si elle savait… et surtout pourquoi j’ai proposé à tout le monde d’aller fêter le passage à l’an 2000, dans ce foutu tekos ? Pourquoi je prends jamais les bonnes décisions ? Pourquoi Alexandre aime les filles ?

Mais aussi, comment il a fait cet imbécile pour penser une seule seconde que c’était Delphine qui était allongée entre ses jambes ? Je sais bien qu’on avait tous le même déguisement, que j’avais l’appareil photo de Delph mais quand-même !! C’était si bien, et lui qui en redemandait… Pourquoi j’ai remonté le masque sur ma tête pour l’embrasser ? La suite est confuse, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’Alexandre m’a mis son poing dans la figure, qu'il m’a insulté et que plus jamais je n’oserai croiser son regard.

J’ai quitté la caravane le nez en sang. Je suis d’abord allé dans le hangar où les Sound Conspiracy avaient posé leur immense mur de son, mais j’avais l’impression que tout le monde me regardait, comme si un complot se tramait contre moi. Et la musique, elle-même, m’accusait de trahison. Alors, je suis sorti par la petite porte latérale pour m’éloigner de tout ça, du bruit et de ma honte. Boumboumboumboum...

Boumboumboumboum...J’en ai marre de marcher, ça n’a plus de sens. Je m’assois contre un mur. Je ferme les yeux. Mon cœur n’en peut plus de battre aussi vite depuis des heures. La douleur qui me traversait le crâne est maintenant permanente. Je me sens tomber sur le côté comme au ralenti...

Certains pensaient que le passage à l’an deux mille annonçait la fin du monde. Je me suis bien moqué d’eux. Finalement, ils n’avaient pas tort.

Boumboumboumboum….boumboum…....boum…………......boum................................................................

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