3 - Sweet Dreams

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Le vent qui s’engouffrait dans la rue en ruine, charriait une odeur nauséabonde. Autour de moi, il n’y avait que des immeubles effondrés, des carcasses de voiture rouillées avec parfois encore un passager, moribond depuis bien longtemps. Les nuages, lourds d’une pluie acide à venir s’agglutinaient au-dessus de ce qui était semble-t-il, une ville. Le ciel s’assombrit, des teintes verdâtres changeantes donnent l’impression d’une hallucination étrange qui me ferait presque tourner la tête. Je ne sais pas dire ni où, ni quand je me trouvais. Tout ce que je sais, c’est que je me sens crasseuse et ce goût de métal qui ne veut pas quitter ma langue.

Les premières gouttes tombent. Brûlent.
Au loin un premier coup de tonnerre aux échos métalliques. Je dois trouver un abri au plus vite car le goût de métal est devenu insupportable autant que l’eau qui commence déjà à ronger mes vêtements. J’avise la porte oxydée d’un vieux magasin, certainement la réserve, et m’y précipite en prenant garde de ne pas me briser les jambes entre les monticules de pierres et d’ossements. Il règne une ambiance soudainement pesante qui me compresse le cœur.

J’ai à peine fait un pas, qu’un pavé dévale le monticule qui me servait de promontoire. Roule encore et rebondit sur d’autres pavés pour finir par s’écraser sur le capot froissé d’une autre voiture. Jusque-là, je ne m’étais pas rendu compte que me trouvais... si haut. Ma perception me joue des tours et quand le bruit creux de ferraille résonne dans toute la rue, j’entends des râles rauques monter dans l’air. Je vois des silhouettes faméliques et décrépies, desséchées émerger des carcasses qui m’entourent. Et la pluie tombe drue. Le tonnerre claque, la foudre aux reflets violets agressifs cogne contre les toits éventrés. Je ne bouge plus, l’acide troue mes vêtements.

Le palpitant cogne dans ma poitrine tandis que je comprends mon nouvel ennemi, une nuée, une horde. Des “goules”... le mot interpelle mon esprit. Je panique. Mais lorsque je réagis enfin, elles ont déjà sur moi. Créatures déviantes, rongées par les radiations. Ce n’est que lorsque les crocs qui me déchirent la chair, je m’éveille. Le sommeil n’est pas là de me reprendre.
Dehors l’orage gronde encore.

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