Crépuscule
Il était une vallée verdoyante où chantaient les derniers oiseaux d’Automne, sur les arbres meurtris du ruisseaux en contre-bas. Plus haut, le Poète et sa Muse s’évadent, sur un poussiéreux sentier qui divise le paysage. Côte à côte. Heureux. Libres. Pourtant, ils ne sont pas les seuls dans ce val où la lumière pleut ; ils sont, malgré leurs sourires, au balcon d’une bien funèbre tragédie.
Devant eux, le Soleil et la Lune partagent leur idylle discrète. L’Une, sereine, terne, dans son coton pastel, l’Autre, puissant, reposant dans un linceul orangé. Ils se regardent et s’entretiennent.
- J’ai peur. L’astre brûlant brisa le silence. - Il n’y a pas de raison. – Mais ce foutu crépuscule… Il me tire vers le bas et me consume. - Ainsi vont les choses, tu ne dois pas t’en faire. Un silence. Puis d’une voix faiblarde il souffla : « Que ferai-je sans toi... là-bas ? »
La Lune sourit. Gênée, elle se réfugia dans son écharpe nacrée et détourna le regard. Elle brille désormais. Et quand elle releva la tête, le Soleil, lui, avait disparu, là-bas, derrière les cyprès.
Et un fin drap blanc recouvrit la vallée où la lumière s’était éteinte.
Novembre 2020
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