C’est comme une colline, des milliers d’oiseaux. Une touffe de fleurs aussi, mais arrachée, piétinée. Un arbre au milieu et tout tourne en rond.

C’est cette rive que l’on voit au loin sans l’atteindre, maintenu par cette étendue eau.

C’est un corps qui ne sait pas nager, une barque que l’on ne sait pas fabriquer.

C’est un papillon qui s’envole, n’ayant plus rien à butiner. Qui s’efface dans le ciel, seconde après seconde, et qui lui, à la terre promise, y parviendra.

C’est les ailes qu’on n’a pas su inventer.

***

C’est l’arbre vigoureux, qui soudain ne l’est plus.

C’est la maladie qui l’entraîne, sans lui laisser le choix.

C’est l’herbe qui se dessèche, trop frappée par un soleil toujours plus fort.

Les oiseaux qui s’en vont, rechercher une autre vie, un autre foyer.

Nos compagnons de voyage qui changent, fondent leur propre monde.

Et nous qui restons là.

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C’est l’absence d’ailes, de nageoires, d’échappatoire.

C’est la force qu’on avait pour trouver la sortie qui a disparu, envolée.

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Personne n’a regardé en arrière avant de s’en aller. Après avoir réussi à construire son moyen de transport, aucun regard ne s’est posé sur celui qui n’y était pas parvenu.

Mais cette envie d’avancer n’est plus.

Le train est parti, sans qu’on atteigne la gare.

Alors que celui des retardataires n’a jamais pris la peine d’exister.

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C’est comme une colline, aride, brûlante, où plus qu’un seul souffle ne résonne.

Dans l’attente inconsciente du futur naufragé. Qui dans son voyage, sur le chemin de sa maison, se prendra les pieds dans la cime du grand arbre malade.

Et peut-être, dans sa poche se cachera une petite graine.

Celle d’une fleur encore inconnue, qui saura grandir dans le désert.

***

C’est comme une colline.