Chapitre 3

4 minutes de lecture

Les vacances de Noël furent passées. la neige n'était point tombée cette année encore, et la magie que semblait produire cette période ne semblait plus faire effet sur moi. Peut-être avais-je grandi ? Peut-être que mon imagination morose me jouait des tours ? Ou peut-être que j'étais simplement malade ? Les festivités que j'attendais tant - avec le sapin qui brillait de milles feux, les confettis lançés pour la nouvelle année et l'atmosphère qui s'en dégageait - se sont transformés en cauchemard. Je tombai maladeC'est quelque chose d'assez commun, mais je me devais de me reposer, la cause de cela étant la fatigue. Je ne pensais pas que cette première partie d'année scolaire serait aussi épuisante, mais mon corps sû me le faire comprendre assez violement en me clouant au lit durant deux semaines.  

C'est avec un certain aplomb que je repris mon quotidien à la rentrée, en décidant également d'être plus présente aux cours de solfège. En effet, le professeur avait pris de mes nouvelles durant ce laps de temps, me conseillant de bien me reposer au vu des cernes qui se dessinaient sous mes yeux avant que nous nous quittions la dernière fois. Il me faisait rire. Son comportement était adorable. Ce n'était pas le adorable dont on pourrait qualifier une peluche, mais bien le adorable pour une personnes d'une extrême gentillesse. Je me remis en question. Je n'étais pas vraiment le type de fille à faire tomber les garçons, et mon comportement de ces derniers mois ne devait pas aider. Léopold attirait de plus en plus mon attention, mais je ne savais comment lui faire comprendre sans avoir l'attitude d'une jeune adolescente. Je voulais lui montrer que je pouvais être une jeune fille raisonnable et pleine de retenue. Je commençai un travail sur moi.

Le jeudi venu, il m'accueilla avec un sourire comme à son habitude, et je lui répondis par le même biais. Je m'installai calemement et écoutai le cours dans un silence implacable. C'était la première fois que cela arrivait depuis le début de l'année. Il me regardait, plein d'interrogations, comme si mon comportement le dérangeait. Il se tenta à faire quelques blagues auxquelles je riai doucement, ce qui n'aurait pas été le cas deux semaines plus tôt. J'aurai ri à gorge déployer en lui faisant remarquer que sa blague n'était pas la bienvenue dans les cours de musique, provocant l'hilarité des enfants dans la pièce. Je restai à ma place, comme une statue, en hochant la tête à quelques reprises pour montrer que je suivais ce que notre cher professeur nous dictait. L'heure fû interminable. Je m'ennuyais à rester statique sur ma chaise sans pouvoir utiliser ma réthorique, je m'ennuyais de voir que Léopold ne semblait pas apprécier ma nouvelle attitude, et plus encore : je m'ennuyais de ne pas faire rire mes camarades aux multiples blagues que j'aurais pû faire en soixante minutes. Un soupire m'échappa et le sommeil voulait me gagner. Le supplice terminé, je ne voulu pas m'attarder, décidant de paraître indifférente à mes sentiments. Je m'anvançai vers la sortie en lançant un joyeux "bonne fin de soirée !", mais on me retena en prononcant mon nom. Il voulait me parler. C'est avec une inquiétude marquée qu'il commença son explication:

"Tu vas bien ? J'ai l'impression que tu n'étais pas dans ton assiette aujourd'hui. S'il y a un problème n'hésite pas à m'en parler tu sais ?"

Je le regardai avec les yeux ronds et c'est avec un grand sourire que je lui répondis que tout allait pour le mieux et qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Il parrut soulagé et me souhaita une bonne soirée également. Je repartis de ce cours le cœur léger et les joues légérement rougissantes. J'étais heureuse qu'il s'inquiète, mais je ne me faisais pas d'illusion : c'est juste parce que mon comportement avait changé du tout au tout en l'espace de très peu de temps, rien de plus. Fallait-il peut-être que je ne change pas aussi radicalement ? Cela devait paraître étrange aux yeux de tous. 

Les cours suivants, je décidai d'être davantage moi-même. Je continuai à rester calme, mais quand Léopold se permettait de faire des blagues, je ne m'empêchais pas de renchérir dessus, sans pour autant être insultante. Son regard devenait plus profond de semaine en semaine, et je sentais le mien se fondre avec malice dans le sien. Je me sentais bien avec lui. L'air méprisant et hautain que je prenais en début d'année avait disparu. Je m'adoucissais au fil des jours, au lycée, à la maison comme aux cours de solfège. Nous avions commencé à discuter après le cours pour mon plus grand plaisir. Nous nous sommes découvert une passion commune pour le travail acharné et la nourriture ; deux choses si différentes mais si simples, qu'une conversation peut menée l'un à l'autre. 

C'est durant les trois mois qui suivirent que cette complicité fleurissait. Le printemps venu, un nouveau concert se présenta, il ne fallait pas que le scénario de la dernière fois se reproduisse. Je n'avais plus le même comportement, je me devais d'agir comme tel.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Donalina ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0