Jour 16 - Angular || Angulaire

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Maëlys Antoine avait l'habitude de travailler nonchalamment dans le salon de la villa Fleury, mais depuis une semaine, elle restait enfermer dans sa chambre, installée à son bureau, devant un attelage de matériel sophistiqué. Elle s'était armée de paquet de gâteau et de thermos de café glacé. Elle avait oublié de dormir, mais elle n'avait pas sommeil.

Sa queue féline fouettait l'air distraitement tandis que ses oreilles rousses étaient plaquées vers l'arrière sous la concentration. Ses yeux variant du vert au noisette n'étaient que de simples fentes à cause de la luminosité intense de l'écran géant face à elle.

Les sourcils froncés, elle faisait de test sur un logiciel de construction en 3D.


Entre ses mains, un rapporter pour calculer les angles et une équerre pour ne louper aucun angle droit.


Le projet concours sur lequel elle travaillait avec autant d'acharnement pouvait lui rapporter gros. Elle comptait bien gagner et cela méritait qu'elle y mette tout son sérieux et son énergie. Le bureau d’architecture ayant lancé le challenge ne prendrait que le meilleur. Maëlys ne pouvait se contenter d'être oubliée.


Son projet était une succession de larges angles. Des escaliers en colimaçon revisité, un dôme de verre géant à facettes. Bref, la jeune métamorphe s'était lancé dans un projet où les angles étaient au centre de tout. Elle se félicitait secrètement d'avoir toujours été assidue en cours de mathématiques. Car aujourd'hui, l'utilisation de son compas lui servais à autre chose qu'à tracer des rosasses pour le cours d'art plastique.


La jeune femme s'imposa tout de même un petit temps mort après qu'elle eut terminé les plans de l'une des plus grosses pièces du bâtiment en projet. Des éclats de voix résonnaient jusqu'à la porte de sa chambre au premier étage, faisant la naître la curiosité chez elle.

Prenant bien soin d'enregistrer son avancé sur le logiciel, elle quitta sa chambre après s'être étirée de façon féline.


Tout se passait dans le hall.


— Ecoute, je n’ai rien d'un homme à tout faire non plus. Tu crois vraiment que sans ma lampe et un vrai vœu je puisse faire tout ce que je veux ? S'indigna un homme à la peau caramel.

— Et c’est bien pour ça que je me demande ce que tu fou là ! Répondit Victor sur le même ton.


Maëlys reconnaissait sans mal le frère d'Aurore. Il apparaissait souvent comme par magie à la villa et se comportait comme s'il ne partait pas plus que de quelques heures à chaque fois alors des mois entiers passaient sans qu'il ne donne de nouvelles.

Le premier garçon en revanche, elle se souvenait de l'avoir vu quelques fois en compagnie d'Aurore. Un ami à elle sans doute.

La dispute reprit.


— J'peux rien refuser à ta mère. Elle m'a demandé de venir te filer un coup de main pour cette étagère et je suis là. Je n’ai jamais assuré une quelconque réussite dans cette affaire.


Ce fut compliqué, mais Maëlys avait réussi à comprendre l'essentiel. Les deux garçons étaient visiblement embêter avec le montage et l'installation d'une nouvelle étagère murale dans le hall d'entrée. Silencieusement, elle les rejoignit avant de les saluer. La présence de la demoiselle eu le mérite de calmer l’ego des deux mâles.

D'un seul coup d’œil au travail des deux garçons, elle comprit qu'ils avaient commencé de travers.


— Je vais vous donner un coup de main. Déclara-t-elle avec aplomb.

— Oh, c'est adorable de ta part, mais on s'en sortira, ne t'embête pas pour nous. Répondit aussitôt Victor qui cherchait visiblement à sauver les meubles.


L'autre garçon, Abel, ne chercha pas à empêcher la rouquine de mettre la main à la pâte. Une minute plus tard et après avoir ignoré la fierté mal placée de Victor, Maëlys était le centre d'attention. Elle avait récupéré son rapporteur et son équerre de sa chambre. Elle jouait maintenant avec un niveau et traçait quelques coups de crayon au mur. Tout devait être à angle droit ! Cela tombait bien, elle qui était dedans jusqu'au coup, cela lui permettait de voir ce que donnait son savoir-faire sur le terrain.

Après quelques coups d’œil au plan, elle termina de donner les instructions aux deux hommes pour le montage de l'étagère murale. Deux vis enfoncées dans le mur plus tard et le tour était joué.


Soufflant théâtralement sur son équerre comme s'il s'agissait d'un pistolet, elle offrit à son public reconnaissant un clin d’œil complice.


— Je vous abandonne, j'ai un projet de château à terminer ... Croyez-moi, à côté du morceau que c'est, votre étagère c'est du pipi de chat ! S'exclama-t-elle plus que satisfaite de son efficacité.

Après quelques remerciements de la part des deux hommes, Maëlys disparu à nouveau dans sa chambre. S'aérer lui avait redonné de l'entrain.

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