L'apprentissage de Ghosty

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Il était une fois, un petit fantôme nommé Ghosty. À l’école des fantômes, tout le monde savait faire peur aux humains, sauf Ghosty. Il était très triste parce que ses camarades se beaucoup de lui. Alors, pour leur montrer de quoi il était capable, le petit fantôme décida de partir tout seul à l’aventure.

Une nuit, il trouva une jolie maison habitée par trois humains : deux adultes et un enfant. « Parfait ! » pensa Ghosty. L’enfant était le seul qui dormait, ses parents regardaient encore la télévision. Ghosty vola à l’intérieur de la salle de bain par la fenêtre ouverte. Arrivé dans le couloir, il repéra la seule chambre fermée, décorée de grands dessins colorés.
Il entra par la serrure. Beaucoup de jouets étaient égarés sur le sol. Le petit fantôme réfléchit à un plan: posséder les jouets, se transformer en araignée géante, faire du bruit sous le lit… Le choix était difficile mais terriblement important. Sans faire attention, Ghosty frôla une fée placée sur un socle. En une seconde, celle-ci s’envola, percuta le plafond et tomba d’un coup sec sur une voiture miniature. Sous le choc, la voiture démarra en trombe et termina sa course dans une peluche moelleuse.
Ghosty n'osa bouger d’un millimètre. Le silence redevint le maître des lieux. Le petit fantôme s’approcha doucement du lit. Les yeux du garçon étaient fermés. Ouf ! Cela voulait dire qu'il dormait ! Mais au moment où Ghosty soupira de soulagement, le garçon ouvrit les yeux.

  • Je suis désolé, dit le garçon, je ne voulais pas te faire peur !
  • C'est pas grave, soupira le fantôme, ce n'est qu'un échec de plus.
  • Je suis vraiment désolé, tu veux recommencer ?
  • C’est trop tard maintenant, déclina Ghosty, tiens, mais, pourquoi tu ne dormais pas ?
    Le garçon hésita.
  • C’est parce que ... je fais des cauchemars la nuit, et j’ai trop peur de dormir. En attendant, j'ai bien envie de t'aider !
  • Comment ça ?
  • Tu veux faire peur à quelqu’un ? Alors essayons avec mes parents !

Les deux compagnons sortirent de la chambre à pas de loup. Pendant que le garçon descendait les escaliers aussi discrètement que possible, Ghosty vola jusqu’à la porte du salon. Les parents étaient dos à lui, couchés sur le canapé. Le petit fantôme proposa un plan au garçon qui arrivait à sa hauteur. Ce dernier pouffa de rire et accepta.
Le garçon alla dans la cuisine et attrapa une casserole et une cuillère en bois qui séchaient à côté de l’évier. Puis, il entra lentement dans le salon. Ses parents dormaient l’un contre l’autre. Deux fois, il frappa la cuillère contre la casserole. Deux fois, pas plus. Dérangés par le bruit, les parents se réveillèrent mais ne virent personne dans les parages.
À peine avaient-ils eu le temps de se lever qu’une gigantesque sorcière verte sortit de la télévision ! Elle avait quatre yeux, portait des haillons, et ses bras étaient si grands qu’elle pouvait presque toucher les pauvres parents effrayés ! Ils hurlèrent à plein poumons. Le garçon les rejoignit en courant.

  • Maman ! Papa ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi vous criez comme ça ?
  • C’est la sorcière ! Elle est … elle est partie, dit maman complètement perdue.
    Le garçon se retenait de rire, ses parents étaient encore sous le choc.
  • Oh, on est désolés de t’avoir réveillé, dit papa, il vaudrait mieux qu’on aille tous dormir maintenant.

Maman et papa accompagnèrent leur garçon dans son lit. Ils le regardèrent s’endormir puis allèrent eux-mêmes se coucher. Ghosty, fier de sa performance, laissa son ami dormir tranquillement et rentra chez lui. Le jour suivant, il reproduisit la scène devant toute sa classe. Tout le monde était très impressionné, même le professeur le félicita !

Le petit fantôme était si reconnaissant envers le garçon qu’il retourna le voir le soir même, puis la nuit d’après, puis la nuit d’après… Ainsi, les deux amis se voyaient tous les soirs. Ghosty racontait sa vie de fantôme, et le garçon partageait les cauchemars qui le hantaient. Ensemble, ils s’inspiraient de ces rêves terribles pour rendre les prestations du fantôme plus effrayantes que jamais.
Depuis ce jour, le garçon n’eut plus jamais peur d’aller dormir !

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