Lettre à mon père

2 minutes de lecture

Père,

Rassure toi, je suis pas rentré dans tes appartements. Je n’aurais jamais osé... J’ai réécris cette lettre tellement de fois... Je cherchais à mesurer chacun de mes mots mais je souhaite te parler à cœur ouvert...Certaines choses choses ne peuvent être dites à l’oral, tout simplement car je ne savais pas si je pouvais te les dire, mais surtout si tu serais prêt à les écouter jusqu’au bout.

 Je comprends à présent pourquoi tu n’as jamais voulu t’attacher à moi. Mais je ne regrette pas ce que je ressens. A l’époque, j’ai grandement hésité. Ce jour-là, j’aurais voulu hurler que tu ne reviennes jamais, que je te haïsse avant de devenir indifférent à ta personne, que tu redeviennes un inconnu. Mais je me suis souvenu de la chaleur de ta main dans la mienne le jour où tu m’as accompagné à l’école, de cette sensation de froid quand tu rentres dans une pièce, des moments que tu m’as consacré. L’indifférence m’aurait permis de ne pas souffrir, de ne rien attendre de notre relation. Mais les sentiments que j’éprouve à ton égard me permettent d’évoluer sereinement dans ce monde, de grandir et de devenir celui que je m’apprête à être. Je me doute que mes stratagèmes incessants pour attirer ton attention, pour passer du temps avec toi n’ont dû que renforcer tes regrets. Mais malgré les responsabilités qu’il t’incombait, tu es resté à mon écoute, encourageant mes choix et cadrant mes comportements. Comme un professeur, comme un père, comme un ami...

 J’aurais souhaité être autre chose à tes yeux qu’une obligation et apprendre à te connaître. J’espère sincèrement que tu trouveras une personne de confiance avec qui tu pourras te livrer et qui prendra soin de toi. Malheureusement, nous n’avons jamais été assez proche pour que je devienne cette personne. Je voulais te remercier d’avoir été présent et patient à mon égard. Je n’ai pas toujours été facile et correct avec toi. Je sais que je t’ai déçu à de nombreuses reprises dans mes paroles, mes choix et mes actes. J’aurai voulu paraître à plus, j’aurai voulu te voir sourire et te savoir fier.

Si jamais tu t’inquiètes, ce n’est pas la peine. Je pars tout de même avec le sourire, heureux de découvrir ce monde que je n’ai vu qu’à travers les livres et prêt à vivre pour la cause. Je penserai souvent à ce que tu m’as enseigné et à toi. Ne t’inquiète pas,Je sais pertinemment ce qui arrive aux recrues envoyées sur le terrain. Rares sont ceux qui reviennent entier.

 Tu souhaiteras certainement m’oublier rapidement, ce que je comprends parfaitement ne t’en fais pas. Mais ne m’oublie pas trop vite. Je continuerai à t’aimer non pas car tu es mon géniteur, mais pour la personne que tu aies et pour ce que nous avons vécu. Je ferai en sorte que tu ne regrettes pas davantage ton erreur, je te le promets.

Quoi qu’il arrive nous nous reverrons,
Ushaï

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Sïana Rooth ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0