3 mois devant moi.

Prise de vertige, je me rattrape aux lignes des mots.

Lire, écrire ; pour ne pas tomber, chuter devant l'absurdité.

Relire, imaginer, s'épancher, épeler, rayer. Cracher mes peines, me réinventer nouvelle, me fondre entre les lettres, explorer les syllabes, écouter leurs murmures.

Puis enfin m'amuser, m'autoriser à rêver.

Une fois cette magie retrouvée, je peux redécouvrir le monde.

Voyager, marcher, me perdre en pleine nature. Respirer.

Arpenter les chemins, bâton à la main, humer la terre, inspirer le végétal, admirer le ciel, tutoyer l'infini. Ré-habiter mon corps.

Puis penser. Penser au désert de ma vie, mon isolement progressif ; et retrouver l'élan.

L'envie des autres, de me frotter aux existences humaines.

Tenter d'y trouver un sens. Chaque fois m'y confronter. Cette fois, avec l'espoir d'y rencontrer les autres-moi. Ceux qui fuient la civilisation et gardent leur âme d'enfants. L'émerveillement du simple, du vrai, du vivant.

Y puiser l'énergie de cet amour inconditionnel, celui de l'humanité, ou de sa trace universelle en chacun.

Redevenir une poussière sur cette planète, mais une poussière vivante. Une poussière dans l'engrenage du monde, animée d'espoir.

A nouveau, peut-être...

Après la parenthèse, rajouter les points de suspension...