Depuis quelque jour Alice trouve sa fille étrange, à peine ouvre-t-elle la bouche que rien n'en sort. Elle comprit que cette dernière avait un problème. Peut-être devrait-elle l'encourager à la discussion.

- Il y a quelque chose qui ne va pas ?

- Non rien. Répond Yéléna la bouche pleine. Pourquoi ?

- Je ne sais pas. Depuis quelques jours je te vois venir, puis repartir et quand tu ouvres la bouche c'est pour ne rien dire. Donc je suppose qu'il y a un souci. C'est l'université qui te tracasse ?

Comment en venir au sujet crucial ? Les choses n'étaient pas aussi simples. Pourtant Yéléna avait l'habitude de parler de tout à sa mère, mais là le sujet semblait bien trop épineux. Et si son père était un homme violent ? Ou bien, était-il mort ? Dans ces deux cas elle ferait monter des mauvais souvenir et celle-ci pourrait en souffrir. Les premiers souvenirs qui lui remontaient était ceux partager avec cette dernière, le visage de son géniteur lui était inconnu. Même pas une photo. De plus sa mère n'a jamais refait sa vie. Mais Liam avait entièrement raison, elle était en droit de connaître son histoire.

- Comment dire ? Je, je me demandais...

Elle n'y arrivait pas. Alice la fixait pourtant avec attention. Mais comment formuler LA question ? Elle n'avait pas l'air de se douter non plus, sinon elle aurait certainement rendu les choses faciles.

- Oui ?

- Mon père comment est-il ?

Alice sourie, ce qui allégea le coeur de Yéléna. Elle se dit, qu'il n'était donc pas une mauvaise personne, sinon elle n'aurait pas réagi de la sorte. Puis, Sa mère se leva sans dire un mot, se dirigea vers un des tiroirs où elle rangeait tous ses outillages d'herboriste. Allait-elle lui répondre, ou faire comme si de rien n'était ? Sa question a sûrement dût la choquer. Alice se retourna, regarda sa fille avec tendresse, entre ses mains il y avait un morceau de tissu qui semblait contenir quelque chose. Elle s'assied, posa la main sur la toile.

- Je me demandais de quand tu chercherais à savoir. Je vais te raconter une histoire, et je veux toute ton attention, et surtout ta compréhension. Tu es d'accord ?

Elle acquiesça.

- J'avais 28 ans et je venais de me faire larguer par mon petit ami de l'époque. J'en étais tellement bouleversé que je me suis rendu en Louisiane dans la cabane de mon père. Un soir, ou je regardais les photos de famille, j'entendis derrière la porte des pleurs. Les larmes lui montaient, Alice regardait tendrement sa fille. Et... Ces pleurs c'étaient les tiens Yéléna.

La jeune femme ne comprenait pas ce que sa mère lui disait, mais elle restait cependant silencieuse pour ne pas interrompre cette étrange histoire, et sans doute, aussi choqué par ces révélations.

- Je me suis demandé, comment on pouvait laisser un enfant dans ce froid ? Sans rien d'autre sur le dos à part ça.

Elle poussa le petit paquet jusque sa fille. Qui l'ouvrit délicatement.

- C'est, c'est une amulette...